03/02/2025
Syndrome de Noé tu connais ?
Le fameux syndrome du sauveurâŠ
Câest vrai que lâadoption dâun chien, surtout un qui a un passĂ© difficile, peut ĂȘtre bien plus complexe que ce quâon imagine en surface. đŹOn est souvent pris par cette envie de «sauver» un animal, de le sortir de sa souffrance et de lui offrir une nouvelle vie, mais cette dĂ©marche ne se limite pas Ă un acte hĂ©roĂŻque ou Ă une validation sociale. Câest un engagement Ă long terme, parfois difficile, qui demande beaucoup de patience, des compĂ©tences en entrainement, de la comprĂ©hension et parfois une remise en question de soi-mĂȘme.
Les animaux qui ont vĂ©cu des traumatismes ont besoin de temps pour guĂ©rirâ€ïžâđ©č, et ce nâest pas toujours visible tout de suite. De plus, lâenvironnement dans lequel ils arrivent peut-ĂȘtre source de stress et de confusion, mĂȘme si on a de bonnes intentions : un chien craintif envers lâhumain dans une grande famille, ou la mĂȘme situation avec quelquâun de sociable. đ
đCâest aussi pour cette raison que lorsquâune famille se lance dans lâadoption, il est important de prendre le temps de bien choisir lâanimal qui fera partie de notre famille. La dĂ©cision doit ĂȘtre ferme et pour un long terme. Câest accepter lâanimal et en prendre la responsabilitĂ©. Vaut mieux bien y rĂ©flĂ©chir.
Les dĂ©fis d'un chien pris en refuge sont nombreux et souvent sous-estimĂ©s. On ne prend pas seulement un compagnon, on prend aussi un bagage Ă©motionnel, parfois lourd. Ces chiens ont souvent vĂ©cu des situations traumatisantes : maltraitance, nĂ©gligence, abandons rĂ©pĂ©tĂ©s... Et mĂȘme si on leur offre un toit et des soins, le travail ne fait que commencer. Câest Ă ce moment qu'il faut pertinemment connaitre lâentrainement pour mieux le guider.
Voici quelques défis que l'on rencontre fréquemment avec un chien de refuge :
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Les chiens qui ont Ă©tĂ© maltraitĂ©s ou nĂ©gligĂ©s peuvent dĂ©velopper une peur intense des humains, des autres animaux, des bruits, ou mĂȘme des objets du quotidien. Parfois, il suffit dâun geste mal interprĂ©tĂ© pour les effrayer. Cette peur peut se traduire par de lâagression, de la fuite ou des comportements inhibĂ©s.
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Beaucoup de chiens en refuge n'ont pas eu lâoccasion de socialiser correctement, que ce soit avec d'autres chiens ou des humains. Ils peuvent ĂȘtre craintifs, territoriaux ou simplement incapables de comprendre comment interagir avec les autres.
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Les chiens qui se retrouvent dans un refuge peuvent aussi dĂ©velopper des comportements comme la destruction, les fugues, lâaboiement excessif ou les problĂšmes de propretĂ©. Ce nâest pas forcĂ©ment de la mauvaise volontĂ©, mais une maniĂšre de gĂ©rer leur anxiĂ©tĂ© ou leurs frustrations. Certains se retrouvent dans les refuges pour ces mĂȘmes raisons.
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Adopter un chien de refuge, c'est aussi accepter que ce chien ait besoin d'un entraĂźnement spĂ©cifique, plus soutenu quâun chiot. LâĂ©ducation et la patience sont essentielles. Parfois, il faut rĂ©apprendre Ă un chien comment faire confiance Ă un humain ou comment sâadapter Ă un environnement stable. Comme il a dĂ©jĂ des troubles du comportement, il faut garder en tĂȘte le niveau de dangerositĂ© que ces comportements comportent dans votre environnement par exemple, si vous avez des enfants.
Maintenant parlons du syndrome du sauveur.
Ah, le fameux triangle de đđźđżđœđșđźđ» , avec ses rĂŽles de «sauveur», «victime» et «persĂ©cuteur». Il est utilisĂ© pour comprendre des dynamiques relationnelles qui peuvent devenir toxiques ou dysfonctionnelles. Dans le cadre de lâadoption dâun chien, particuliĂšrement dâun chien de refuge, ce triangle peut se manifester de maniĂšre assez subtile.
Le rĂŽle du «sauveur» : Câest celui qui cherche à «sauver» le chien, qui va le sortir dâune situation difficile, souvent dans un Ă©lan de bontĂ©. Le danger rĂ©side dans lâidĂ©e que lâadoption devient plus un acte de valorisation de soi-mĂȘme que de rĂ©els soins pour l'animal. Le sauveur, parfois inconsciemment, peut nourrir son propre ego Ă travers les commentaires, les "likes" sur les rĂ©seaux sociaux, les compliments sur son geste hĂ©roĂŻque. En dâautres termes, il utilise lâanimal pour combler un besoin de reconnaissance sociale. Cela peut brouiller les intentions et dĂ©tourner l'attention des vrais besoins du chien, qui ne sont pas de "briller" sur Instagram, mais dâĂȘtre dans un environnement stable et sĂ»r.
Le rĂŽle de la «victime» : Dans ce cas, câest le chien qui incarne cette "victime. Il a Ă©tĂ© maltraitĂ©, nĂ©gligĂ©, abandonnĂ©. Câest lâhistoire de lâanimal qui a un passĂ© difficile, qui doit ĂȘtre "sauvĂ©" de ses souffrances. Toutefois, ce rĂŽle peut parfois ĂȘtre trop amplifiĂ© ou perçu de maniĂšre unidimensionnelle. On risque de traiter l'animal comme une victime Ă©ternelle, plutĂŽt que de reconnaĂźtre sa capacitĂ© Ă guĂ©rir et Ă se reconstruire. Dans un cadre oĂč le syndrome du sauveur est fort, on pourrait avoir tendance Ă infantiliser lâanimal, en ne prenant pas en compte sa rĂ©silience et sa capacitĂ© dâadaptation.
Le rĂŽle du «persĂ©cuteur» : Parfois, les personnes qui «sauvent» l'animal peuvent inconsciemment devenir le persĂ©cuteur, en imposant des attentes irrĂ©alistes sur le chien. Ils veulent que celui-ci se comporte dâune certaine maniĂšre, quâil guĂ©risse trop vite, ou quâil vive dans une ambiance qui ne correspond pas Ă ses besoins. La frustration peut mener Ă des comportements de rejet, de punition ou de dĂ©sillusion. Le sauveur, sous pression, peut devenir critique, se sentir coupable, ou mĂȘme se dĂ©tourner du chien sâil ne rĂ©agit pas comme il l'espĂ©rait. Il est aussi possible que cette mĂȘme personne sâisole complĂštement, puisque personne ne la comprend.
đ”âđ«Le danger ici, rĂ©side dans la complexitĂ© qui vient avec lâadoption dâun animal avec un bagage. Comprendre ses rĂ©els besoins, mettre les bonnes structures ou mĂȘme avoir les bonnes installations seront primordiale. Il faut comprendre que les achats, les frais vĂ©tĂ©rinaires qui sây rattachent est la responsabilitĂ© du nouveau propriĂ©taire. đžđž
Nous ne sommes pas contre lâadoption, bien au contraire, nous encourageons les gens Ă le faire en choisissant un compagnon adaptĂ© Ă leur rĂ©alitĂ©, Ă leur niveau de compĂ©tence et surtout en connaissance de cause.
Sachez que nous reconnaissons que parfois, certains refuges utiliseront des tactiques de sĂ©duction et modifieront les descriptions afin de romancer lâhistoire du chien et de valoriser et dĂ©clencher le syndrome du sauveur. Soyez futĂ©, les chiens devraient ĂȘtre Ă jeun (sans anxiolytique/anti-dĂ©presseur ), sinon lâĂ©valuation pourrait ĂȘtre biaisĂ©es.
Voici mes recommandations:
đĂcrire ses besoins.
đConnaitre la ou les races du chien.
đĂvaluer le niveau de dangerositĂ© que votre environnement peut supporter. Exemple jeunes enfants 0/10. đ
đĂviter les endroits qui vous mettent de la pression ou qui vous culpabilisent de ne pas lâadopter.
đFaites un peu dâentrainement pour connaitre sa personnalitĂ©, aller marcher nâest pas suffisant.
đFaite un test de tempĂ©rament.
đPrĂ©voyez un bon deux semaines dâĂ©valuation oĂč le chien sera mis dans un protocole dâarrivĂ©e. (Micro-gestion)
đGagner la confiance de lâanimal. Apprenez Ă lui faire confiance par la suite.
Vous aimeriez adopter? NâhĂ©sitez pas Ă demander de lâaide et du temps pour prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e. Aucun chien ne devrait retourner dans un refuge aprĂšs une adoption! La clĂ©, câest de rĂ©flĂ©chir avant dâadopter! đ
Avez-vous adoptĂ©? On veut voir votre plus belle photo avec le nom de votre chien. âșïž Racontez-nous un peu votre historie en commentaire đ