06/07/2022
Aujourd'hui, on s'écarte un peu de nos posts habituels... On partage notre fatigue, notre lassitude, notre amertume... face à un combat qui semble sans fin...
Tous les jours, sans exception, nous recevons de nombreuses demandes d'abandons. Pour des chiens, des chats ou encore des NACS. En parallèle, les fourrières sont pleines à craquer d'animaux trouvés errants et que personnes ne réclame. Des animaux que les associations, comme nous, doivent et veulent prendre en charge.
Aujourd’hui, une adoption, c'est une place qui se libère, immédiatement occupée par un nouveau pensionnaire. Pas de répit.
Chaque matin, on regarde nos mails, on compte les messages d'humains souhaitant se séparer de leur compagnon. Encore et toujours les mêmes raisons. Toujours plus de demandes. Seules quelques-unes ont un motif valable. Pour les autres, on échange l’animal comme on donne un meuble.
Les chatons arrivent en grand nombre encore cette année. Souvent dans des états sanitaires lamentables... On passe beaucoup de temps à chercher des familles relais pour qu'ils grandissent et se rétablissent dans un endroit calme et sur. Ses familles nous permettent d'augmenter nos capacités d'accueil. Un module de libre, c'est un chat de plus qu'on pourra prendre en charge.
On est en colère contre les particuliers qui laissent sortir leurs chats non stérilisés à l'extérieur.
On est en colère contre les mairies qui ne prennent aucune disposition pour la gestion éthique des chats errants de leur commune.
On est en colère contre les gens qui n’identifie pas leur animal alors que la loi le demande.
Plusieurs fois par semaines, des personnes se présentent avec leur chien pour nous le laisser... Sans nous contacter en amont, sans un remord, sans un regard pour leur compagnon de vie. Et il faudrait que nous, croulant déjà sous les prises en charges, avec nos boxs surchargés, nos modules pleins, on trouve une place. Tout de suite, maintenant, sans attendre un jour de plus. Parce que le départ en vacances c’est demain, parce que on l’a gardé 6 ans mais là on en veut plus et parce que surtout, maintenant, c'est notre problème ce n'est plus le leur.
Alors oui, nous acceptons les abandons, oui cela fait partie de notre travail. Mais non, nous ne pouvons pas indéfiniment pousser les murs. Et lorsqu’on est obligé de dire non, nous devons faire face à du mépris ou de l'agressivité...
Les adoptions sont de moins en moins nombreuses, nos pensionnaires restent de plus en plus longtemps dans notre refuge et ils finissent par de moins en moins supporter l'enfermement. Dans certains cas, nous serons leur dernière famille...
Parce qu'ils sont vieux, malades, parce qu'ils sont victimes de préjugés, parce qu'ils ont un passé difficile, parce qu'ils auront besoin de temps avant de se sentir à l'aise avec leurs humains... Ils n'intéressent personne.
On ne devrait pas avoir à dire adieu, nous, agents animaliers, à des boules de poils qui ont été lâchement abandonnés car c'était trop compliqué à gérer pour leurs anciens humains.
On ne devrait pas, mais on le fait. On reste là, avec eux. On le leur doit.
Quand quelqu'un souhaite franchir le pas, on explique, on prend le temps de donner toutes les informations en notre possession sur notre pensionnaire. On informe sur ce qu'il y aura à travailler, ce sur quoi il faudra être vigilent, les bonnes attitudes à avoir... Et même avec tout ça, quelques semaines ou seulement quelques jours plus t**d : "on veut le ramener, ça ne va pas".
Retour à la case départ avec des excuses parfois tellement folles pour nous qui vivons au quotidien leur enfermement : « Elle perd ses poils », « il est trop câlin », « finalement, on est pas trop chat », « Elle a fait p**i sur le tapis »…
Bien sûr, dans tout ça, on voit passer des familles, avec un projet d'adoption cohérent, motivées, à l'écoute, qui poussent la porte du refuge et qui adopte un de nos loulou au passé chaotique... ça nous remotive, ça redonne du sens à notre mission, ça nous pousse à continuer, ça nous redonne le sourire. A vous, on vous dit merci. Un grand MERCI.
Merci également à tous ceux qui nous aident, nous soutiennent, de différentes manières. C'est grâce à vous qu'on est toujours là. C'est grâce à vous qu'on arrive à protéger plus de 200 animaux dans nos locaux et plus de 80 en famille relais.
Nous souhaitons force et courage à toutes les équipe de la SPA à travers la France : « Quand tu es découragé, penses à ce qui t’a fait commencer ».