16/01/2023
Cynique coïncidence
Aujourd’hui, 16 janvier 2023, à l’heure où j’écris ces lignes, l’Assemblée Nationale examine la proposition de loi visant l’interdiction en France des colliers étrangleurs ou électriques. Et ce matin, j'ai appris une nouvelle qui m’a profondément déçue en même temps que réellement attristée.
Il y a presque 2 ans, une connaissance (ami d’une excellente amie) me contacte car lui et sa compagne vont accueillir un petit beagle.
Cela tombe bien, nous allons inaugurer avec Alicia de Un jour, mon chien …, notre nouvelle formation « Bien débuter avec mon chiot » !
Il s’inscrit donc et bénéficiera tout d’abord d’un bilan éducatif durant lequel je vais leur expliquer tout plein de choses sur le chien, sa logique, ses besoins, son « fonctionnement ». Nous allons faire le point sur le matériel à acquérir, sur la gestion des « petits travers » du chiot (propreté, mordillements, sauts, zoomies…) et je vais répondre à toutes leurs questions ; ils auront aussi un compte-rendu écrit de tout cet échange.
Puis, durant 8 semaines, ils vont venir tous les dimanches matins assister aux cours collectifs (pour apprendre à gérer une longe, travailler leur posture, donner confiance en leur petit loulou), aux séances de sociabilisation et socialisation, obtenir des infos sur les manipulations du toilettage, sur le rôle et l’utilité d’un ostéopathe animalier, avoir des réponses à toutes les questions qu’ils se posent face aux soucis du quotidien. La formation se termine aux 5 mois de S…
À ses 6 mois, nous faisons ensemble une balade avec mes beaglous. S… tire au bout de sa longe, rapidement car ce n’est pas le sujet de notre rencontre, je conseille de lui donner plus de détente, plus de balades en libre dans des environnements sécures, de travailler sur le fond (l’excitation, les besoins olfactifs non comblés), et de me recontacter ensuite pour entamer un travail spécifique une fois les besoins comblés. Plus de nouvelles. Naïvement, je pense que tout est rentré dans l’ordre.
Ce matin, une connaissance commune m’apprend que le petit S… qui aura 2 ans dans quelques jours, marche en laisse avec un collier étrangleur après avoir fait 3 séances avec l’ « éducateur » de son village (éducateur est entre guillemets car cette personne tient une pension, et, parce qu’il a été maître-chien dans l’armée, ajoute un service de dressage à son entreprise).
« Ça n’allait pas assez vite avec Marianne ».
Tristesse...colère... On veut tout tout de suite, quitte à faire souffrir son chien en lui imposant coups de sonnette et collier étrangleur pour que la petite famille se balade tranquillou avec son beau petit chien qui n’arrache pas le bras ; mais que ses besoins ne soient pas comblés, qu’il s’arrache le cou et qu’il craigne son humain, on s’en contre-fout. Dégoûtée.
Petit S…, je suis sincèrement désolée pour toi, et encore plus que ça. J’ai foiré. J’ai essayé d’enseigner ta logique à tes humains, j’ai vraiment essayé, je te promets. J’ai cru qu’ils m’avaient entendue, mais je vois qu’aujourd’hui, parce que « cela n’allait pas assez vite », ils ont préféré la souffrance à la bienveillance. J’ai foiré sur ce coup là, petit S… et je te demande pardon.
Alors, ce soir, pour petit S… et tous les autres qui souffrent avec ces colliers autour du cou, je n’ai qu’un seul et unique souhait : que cette loi passe, que l’interdiction de ces instruments de torture soit votée, que ces objets horribles dont le procédé est basé sur la douleur et la crainte soient définitivement interdits à l’instar d’autres pays comme l’Allemagne, la Suisse, le Canada, les Pays-Bas et depuis l’an dernier la Grande-Bretagne.
Le 19 janvier, la proposition de loi sera soumise au vote. Et le 19 janvier, S... aura 2 ans. Que la coïncidence soit belle cette fois !