08/11/2024
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Lettre ouverte à ceux qui ont fait de Perle un objet de profit et de souffrance
Aujourd’hui, je prends la plume avec un cœur brisé et une colère que je ne peux plus contenir. Je veux parler pour Oro, notre poulain, né dans la souffrance, dans un corps déjà abîmé avant même d’avoir pu commencer à vivre. Oro est né handicapé, fragilisé par une mère épuisée, trop âgée, trop maigre et carencée. Tout cela parce qu’elle n’a pas eu le suivi et le respect qu’elle méritait.
Perle, cette jument douce, au regard fatigué, n’avait rien demandé. Elle a été exploitée sans relâche, d’abord comme jument de course, ensuite comme cobaye de laboratoire, et enfin, comme une machine à poulains. On ne lui a pas laissé le temps de se remettre, de guérir. Malgré son âge et son état de santé précaire, elle a été encore une fois mise en gestation, sans soins, sans préparation. C’était un acte de négligence, un acte cruel.
Nous avons tout essayé pour lui offrir le peu de répit et de bien-être qu’elle méritait tant. Nous avons voulu lui donner un peu de force, en la nourrissant et en veillant sur elle. Elle avait pris un peu de poids avant la mise-bas, mais l’effort de la gestation et les montées de lait l’ont épuisée jusqu’au bout. Elle n’a pas survécu. Tout nous porte à croire qu’elle a succombé à une hémorragie interne.
Jamais elle n’aurait dû être encore au contact d’un étalon. Jamais Oro n’aurait dû affronter un tel handicap, ni ce traumatisme violent : celui de perdre sa mère alors qu’il n’avait que six semaines. Ce poulain, innocent, a vu sa mère s’effondrer et être emportée par un grappin, sans pouvoir comprendre, sans avoir personne pour consoler son hennissement désespéré.
À cet ancien détenteur de Perle, à ceux qui l’ont exploitée sans relâche, j’ai quelque chose à dire : vous n’avez pas entendu Oro, ni assisté aux derniers moments de cette jument déchirée entre son instinct maternel et un corps qui la trahissait. Vous n’avez pas vécu la souffrance qu’elle a endurée, ni entendu son appel silencieux au repos et à la dignité.
Ne vous avisez pas de m’approcher, de m’envoyer un message de fausse bienveillance, ni de jouer les offusqués en découvrant la vérité de cette histoire sur les réseaux sociaux. Ne vous plaignez pas de voir cette réalité exposée au grand jour : vous avez choisi l’inhumanité, l’avidité, et le mépris des êtres vivants. Sachez que jamais vous n’aurez à affronter l’état émotionnel dans lequel je me trouve aujourd’hui, ni à porter la douleur et l’indignation que vous avez laissées derrière vous. Je vous hais pour votre indifférence et pour votre manque d’empathie.
Vous avez brisé la vie de Perle, et vous avez condamné Oro à un destin cruel. Que cette lettre soit le témoignage de l’amour et du respect qu’eux, comme tant d’autres animaux, méritaient mais n’ont jamais reçu de votre part.
Affortit LauraCastiel .
