Réflexion Canine

Réflexion Canine Je suis comportementaliste ainsi qu’éducateur canin dans le Var. N'hésitez pas à me contacter !
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Pour pouvoir rétablir une relation harmonique entre un chien et un humain, il est important de bien comprendre le fonctionnement des canidés.

Pluto,Berger Australien de 2 ans 🥰Toujours prêt pour un calin entre deux exercices 🥰
17/06/2021

Pluto,Berger Australien de 2 ans 🥰
Toujours prêt pour un calin entre deux exercices 🥰

Incroyable Mr Polko,Cane Corso de 2 ans.Il prend la pose…☺️
16/06/2021

Incroyable Mr Polko,Cane Corso de 2 ans.
Il prend la pose…☺️

Roméo,10 mois.Adorable Berger Allemand 💚
18/05/2021

Roméo,10 mois.
Adorable Berger Allemand 💚

Neytiri 💚
30/04/2021

Neytiri 💚

Raga et Neytiri,balade,rappel et maintien de position ✌
23/04/2021

Raga et Neytiri,balade,rappel et maintien de position ✌

Neytiri,ma petite partenaire en éducation canine s'est occupée de Reïko,jeune Husky de 7 mois ✌
21/04/2021

Neytiri,ma petite partenaire en éducation canine s'est occupée de Reïko,jeune Husky de 7 mois ✌

Oslo 3 mois,Pako 23 mois,leçon du jour validée ✌
20/04/2021

Oslo 3 mois,Pako 23 mois,leçon du jour validée ✌

Ensemble ❤💙
15/01/2021

Ensemble ❤💙

Neytiri ❤🤍
07/01/2021

Neytiri ❤🤍

Travail éducatif du quotidien,on ne saute pas sur la table svp....Si si meme avec ces yeux là 🥰
19/10/2020

Travail éducatif du quotidien,on ne saute pas sur la table svp....Si si meme avec ces yeux là 🥰

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2215474068555377&id=1154151284687666
16/10/2020

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2215474068555377&id=1154151284687666

Bonjour à tous !

Aujourd’hui j’aimerais vous parler du berger australien.

Le petit dernier à la mode, celui qu’on adopte / achète plus fièrement, nous les français, et qu’on abandonne tout aussi fièrement, parce que c’est pas notre faute, c’est le chien, il est pas conforme.

Ça fait un moment que je me tâte à en parler, vu le scandale pour mon article sur le malinois. Mais vu qu’on en arrive au même point…

L’australien est un chien « récent » reconnu à la FCI depuis 2007. Il s’agit d’un chien originaire d’Amérique du nord, où il est utilisé pour la conduite de troupeau d’ovins.

Vous me voyez arriver avec mes gros sabots hein ? Nan ?

Le berger australien est donc un chien, sélectionné pour sa séquence de prédation, incomplète, pour conduire des troupeaux.

Pour rappel, une séquence de prédation complète ressemblerais un peu à ça (chacune des séquences comportementales peuvent être faites, ou que quelques-unes, dans l’ordre, ou pas) :

• Orientation : fixation oculaire, guet, affut, pistage
• Approche lente
• Poursuite
• Traque et rabattage
• Garde au ferme
• Capture : saut de capture, morsure au cou, morsure aux membres
• Étourdissement et mise-à-mort : secouement d'étourdissement, morsures multiples
• Recouvrement
• rapport
• Éviscération

La sélection, ça veut dire faire reproduire des individus qui ont les caractéristiques que l’on souhaite. Concernant le berger australien, ça veut dire qu’on a fait reproduire des individus s’arrêtant à l’étape « Garde » voir pour certains les pincements sur les jarrets si on suit l’ordre de la liste (même si maintenant les individus blessant le bétail est écarté).

Donc, vous avez acheté / adopté, un chien, sélectionné sur des dizaines de générations pour courir après le mouvement, le pincer, le CONTROLER, et vivre librement sans contrainte.
Vous le saviez ? Non ? En effet….

Rien que dans les 11 derniers jours ( compte à l’appuis) nous avons reçus plus de 15 demandes de prise en charge pour des bergers australiens de tout âge.

Pour pleins de raisons que je vais vous énumérer…

Un chien, sélectionné pour une utilité, soit pour conduire des troupeaux entre des champs et des fermes, quand vous le collez dans un salon, avec 4 marmots qui le prennent pour une peluche, un jardin ou il passe sa vie à aboyer, et une balade en famille le dimanche en laisse courte, il devient givré. Ses BESOINS, génétiquement sélectionnés, ne sont pas satisfait.

Pour donner un exemple, nous humains on est quand même une espèce sociable (même si la tendance s’inverse), les gens ont besoin de contacts. Les tentatives de su***de recensées le sont principalement à cause de la solitude… (je vous laisse prendre connaissance ici des études de l’observatoire français du su***de si cela vous intéresse https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/la-drees/observatoire-national-du-su***de-ons/article/l-observatoire-national-du-su***de-ons ) Donc c’est comme si là, maintenant, je vous empêchais de voir qui que ce soit, de communiquer sur les réseaux sociaux, je vous empêchais toutes interactions sociales. Vous deviendriez givré non ? parce que c’est en vous, ce besoin d’échanger, de partager, de ne pas vivre complètement isolé (il y a évidemment des exceptions…), d’avoir un peu d’attention, de compassion, d’empathie, de …. Et vous auriez au fond de vous quelque chose qui ira pas.

S’étonner qu’un berger australien sélectionné pour le travail (Attention à l’interprétation de travail, ça veut « simplement » dire qu’une race sélectionnée pour avoir une utilité) court après les joggeurs, et peut potentiellement les pincer, se jette sur les bagnoles, les vélos, les brouettes, c’est comme s’étonner que le ciel est bleu… Un loulou qui n’aura pas ses besoins comblés, va se renforcer dans des activités qui l’occupent et qui lui plaisent. Comme aboyer, protéger ses ressources, poursuivre, il va se trouver tout seul une utilité si vous êtes défaillant, vous en faites pas pour ça !

En plus de cela, y’a un co***rd un jours qui s’est réveillé et qui s’est dit « Tiens Jean-Eude ! Je viens d’avoir l’idée du siècle pendant que je dormais ! Et si on créait une nouvelle lignée de berger australien, juste jolis, on s’en bat les co****es de tout le reste, juste parce qu’ils ont grave la claaaaaassse ?!! OH PU**IN BERNARD mais t’es vraiment trop trop intelligent !!! on va trop faire ça ! » Et voici comment est née l’idée de faire des lignées Beauty.

[EDIT ICI: pour tous les pros du BA, avant de blabla et de l’ouvrir sur les couleurs citées je me permets de préciser qu’il s’agit d’un article encourageant a la réflexion avant adoption, pas à expliquer la diff entre merle working, merle show, % de blanc autour des yeux, couleurs franches ou pas. Nous on sait, le particuliers s’en cogne. le raccourcis est volontaire. Merci ]

Ça veut dire qu’on a sélectionné des individus beau, type les australiens merle. Les lignées de travail sont en générales tricolores, noir fauve et blanc. Les lignées beauty sont merle, et pour les plus gigantesques batards, certains reproduisent du double merle (Le merle est un gêne « déficient ». Un double merle c’est reproduire une maman qui a cette anomalie génétique, et un papa qui l’a également ça donne ces individus tout blanc presque avec juste l’arrière train tacheté gris / blanc, les yeux bleu translucide, la truffe rose… et ils sont presque tous aveugle ou sourd ! c’est trop trop classe hein ?)

Quand on sélectionne une race sur des comportements, comme le font les bons éleveurs, type ont reproduit des chiens bien physiquement, bien dans leur tête, qui sont calmes, posés, avenants, …. Ça donne des chouettes choses.

Quand on sélectionne Médor, le chien du voisin, qui passe sa vie à courir dans le jardin et pincer les mollets des gens, qui a rien dans le ciboulot d’équilibré, mais qui est beau, ça fait de la m***e.

Et malheureusement, vu que l’australien est le chien le plus voulu en France, ça encourage ces reproductions par des marchands de chiens ou des opportunistes… Non seulement ils en ont rien à fo**re des lignées, du comportement, du caractère, mais en plus ils en ont rien à fo**re de savoir si vous avez le mode de vie qui correspond à cette race….

Ces marchands de chiens, ces élevages intensifs, sont des dangers et des criminels. Mais vous êtes aussi responsable ! Quand vous adoptez un chien, quand vous achetez un chien, vous devez de vous renseigner sur la race. Si vous arrivez à l’élevage et que vous pouvez vous casser avec directement, fuyez.

Si le refuge / association ne passe pas du temps pour voir vos conditions de vie et en discuter, fuyez aussi.

L’austrichien, affectueusement surnommé, est un chien d’utilité, mais un chien aussi hypersensible qui présente de gros, gros, gros soucis de comportements au fur et à mesure de ces manipulations des lignées, sur beaucoup d’individus…

Ça en fait des énormes aboyeurs, des émotionnels qui doivent exprimer énormément de choses qu’ils ne savent pas gérer. Ça en fait des hyperactifs, qui sont incapable de se poser, des sortes de boules d’énergie brute. Ça en fait aussi des dangers, à pincer, courir, poursuivre. Certains ont complètement perdu la capacité de gérer la contrainte ou la frustration et n’hésitent absolument pas à montrer des comportements aversifs, et qui finissent chez nous, « parce que nous on voulait un chien qui peut s’entendre avec les enfants »…

Alors oui, je suis fâchée pour tous ces australiens que nous récupérons en refuge, parce qu’ils sont juste ce qu’on a fait d’eux…

Quand vous adoptez un berger australien, faites-vous aider par des éducateurs canins dès le début. Prévoyez d’avoir un chien qu’il faut écouter, aider, guider, NE PAS CONTRAINDRE par des colliers électriques, des cris, de la violence physique... (les autres non plus hein, mais les aussies sont moins cons que les autres, et n’hésitent pas à mordre vachement plus rapidement , ils ont bien raison… ) Et d’avoir entre les mains une bombe de capacité et d’amour, MAIS qui nécessite une gestion parfaite et une compréhension et un investissement de malade.

Partez aussi du principe, que si vous avez adoptez un chiot leboncoin, peut-être qu’il ne sera jamais « parfait » comme vous l’attendez, et qu’il ne pourra peut-être jamais gérer ses émotions, et que vous ne pourrez pas l’emmener partout, pas réaliser vos projets ou vos rêves. Peut-être qu’il ne supportera jamais d’avoir trop de stimulations en permanence, étant un chien sensible… Faites-vous conseiller, je vous en supplie.

Les individus qu’on récupère en refuge, c’est pas vos supers chiens de famille dont vous allez me parler en commentaire, qui sont des grosses flaques de canapé, qui ont 0 instinct et qui peuvent servir de coussins à 12 gamins pendant un anniversaire thème reine des neiges… Si votre commentaire consiste à contredire cet article en nous exposant vos connaissances avec vos 10 australiens en 10 ans qui ont jamais fait de prédation, abstenez-vous. Le but de cet article est de prévenir, des adoptions peut-être pas forcément réfléchies. De prévenir une adoption sur un physique. De sensibiliser à la cause des australiens qui sont des chiens supers qui tombent souvent dans des mains non averties…

Ici on ne fait PAS une généralité de la race en elle-même, bien-sûr qu’il y a de supers lignées, de supers éleveurs, et de supers individus que je verrais jamais chez nous, et TANT MIEUX. Ici on généralise les individus « cassés » qu’on récupère parce que c’est inlassablement toujours exactement les mêmes chants d’abandon, pour les inlassablement même raisons…. : Morsure sur prédation, Hyperexcitabilité, Vocalise, Grognement / morsure à la contrainte.

Sauvez le berger australien, adoptez le de façon réfléchie, que ce soit en élevage ou en refuge. Ce n’est pas parce que votre voisin en a un super, que vous aurez la même chance. Entre les soucis de sélection, les soucis génétiques, les soucis épigénétique, et les soucis de manque de connaissance de l’éducation d’un chien sensible, vous êtes responsable de la dégradation de la race et de sa souffrance en refuge. Soyez pas con, adoptez une race qui vous correspond, et pas une race parce qu’elle est dans le top 1 des merdias.
Ceci n’est pas non plus un article à destination des pros ou des éleveurs, je rappelle que notre public cible sont les particuliers qui cherchent à en apprendre plus, on ne va pas les noyer dans trop de protitude

Bisous Bisous, et vive l’australien !

Photo: Jimbo adopté chez nous après une rééducation suite morsures graves.

Article sur les staffs: https://www.facebook.com/indogwetrust74/photos/a.1676323725803750/3690890077680428/?type=3

Article sur les malinois: https://www.facebook.com/indogwetrust74/photos/a.1676323725803750/2217357018367082/?type=3

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15/10/2020
Quel canon mon élève...Aussi gentil que beau 🥰🥰
06/10/2020

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Attention à vos chiens,beaucoup de méduses sont échouées sur les plages ⚠️
04/10/2020

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Mini Pote,copain du matin,ou comment casser le mythe du Staffy méchant 🥰
02/10/2020

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11/09/2020
28/08/2020
20/08/2020

Comme tous les êtres vivants, les chiens communiquent. Mais cette communication, ces signaux, qu'ils émettent, passent parfois inaperçu. Et les seules choses que l'humain décèle à chaque fois, c'est le grognement ou la morsure. C'est le plus flagrant, mais, avant d'en arriver là, il y a une m...

17/08/2020
18/05/2020

💡LA PRÉDATION OU L'ENFER DE L'HUMAIN D'ATTACHEMENT💡

🦊 Qu’est-ce que la prédation ?
C’est une séquence comportementale génétiquement programmée. La prédation fait partie des patrons-moteurs* irrépressibles. Elle s’impose au chien parce qu’elle est instinctive et le place en mode « exigence » dans la pyramide de ses besoins et motivations (cf. article « Anthropomorphisme versus sécurisation » sur cette page). La prédation n’est pas émotionnelle. Si l’on observe un chien en transe de chasse, on constatera qu’aucune colère ne transparaît, aucune haine et encore moins de la peur ou de la joie. L’agression suppose une menace. Or pour le prédateur, la proie n’en est jamais une. Je ne fais donc pas partie des professionnels qui rangent la prédation dans les comportements agressifs. Quand le chien exprime la prédation sur une proie réelle (par opposition à la simple chose qui bouge), elle apparaît comme un comportement naturel exprimé dans le calme, la précision, la concentration. La prédation est innée (non apprise, à l’exception de son perfectionnement sur des activités précises). Elle apparaît durant l’adolescence. Étant génétique, elle s’impose au chien dans la phase pubertaire (entre 6 et 24 mois selon les races et les lignées). Et comme elle est auto-renforçante, le chien qui chasse le fait pour chasser. Cette activité de l’éthogramme s’avère orgasmique pour le chien qui s’y adonne car la puissance du renforcement est énorme. Le chien n’a pas besoin de son humain pour obtenir ce renforcement. Quand le chien chasse, il satisfait des patrons-moteurs incontournables présents dans sa lignée depuis des générations. Ainsi, le chien qui chasse ne le fait pas forcément pour manger, rarement d’ailleurs. Bien des chiens expriment la prédation dans une séquence comportementale* incomplète. Les « trous » dans la séquence sont le résultat de la sélection génétique opérée par l’homme. Ainsi, un chien peut fixer une proie sans jamais se lancer à sa poursuite ou la poursuivre sans jamais la capturer. Ce qui est certain c’est que la prédation nourrit la prédation. Autrement dit, plus le chien chasse, plus il chassera. Plus le chien satisfait son patron-moteur génétique, plus celui-ci prend de la place. Alors, la prédation reste un comportement qu’il est impossible de faire disparaître une fois qu’il s’est exprimé. En revanche, c’est la socialisation précoce et l’imprégnation dans les premières semaines de vie qui neutraliseront la prédation. Concrètement, un chiot qui côtoie beaucoup de chats depuis sa naissance ne les chassera jamais. Mais quand ce n’est pas le cas, quand le gène de la prédation s’est ouvert, quand le comportement s’est exprimé et quand le chien a été renforcé, il est nécessaire d’apprendre sérieusement à gérer la situation.

🦊 Comment s’exprime t-elle ?
L’ouverture du gène de la prédation s’opère souvent de manière violente (pour nous) lorsque le chien est encore très jeune. La prédation prend souvent l’humain par surprise et s’empare de son chien qui ne répond plus aux signaux connus comme le rappel. L’homme dit alors que son chien n’obéit plus alors qu’il serait plus juste d’affirmer que le chien n’entend plus rien. Quand je dis que la prédation « s’impose » au chien, je pèse mes mots. Il n’y a pas d’autre moyen de l’expliquer à mon sens. Comme tous les prédateurs, la vision du chien est basée sur le mouvement. La fuite de la proie est le déclencheur de la chasse. Le nerf optique du chien est alors excité. La pupille se dilate et déjà le chien est ailleurs. Et même si le chien reste immobile, en posture basse, juste devant nous, il n’est plus avec nous. Tous ses sens convergent vers un seul et même objectif nécessaire : capturer la proie. En cela, le chien qui prédate ne désobéit pas. Il est en transe. C’est un phénomène que je prendrai toujours le temps d’expliquer à mes clients car c’est ce qui va permettre d’instaurer la bienveillance envers le chien. Cette bienveillance et la patience qui l’accompagne sont essentielles au coaching et à la gestion comportementale de la prédation. Je sais à quel point elle peut s’avérer irritante. Certains chiens n’expriment la prédation que sur des proies réelles, souvent de petite taille (lapins, rats, chats, poules, etc.). D’autres vont l’exprimer sur des proies bien plus grosses qu’eux (moutons, vaches, chevaux, etc.). Enfin et malheureusement, certaines lignées expriment la prédation sur tout ce qui est en mouvement (voiture, vélo, trottinettes, joggers, enfants qui courent), ce qui est totalement anormal.

🦊 Comment accepter la prédation ?
Témoignage anonyme entendu en étude : « Mon chien (que je croyais connaître) a tué le chaton de ma voisine qui s’est aventuré chez nous. Je suis traumatisée. Quelque chose s’est brisé entre lui et moi. C’est comme si je ne le reconnaissais plus. J’ai du mal à accepter ce qui s’est passé car je ne voyais pas mon chien comme ça. Je suis forcée de voir en lui un prédateur meurtrier alors que jusqu’à aujourd’hui, c’était mon chien, doux et gentil. Devant moi, il l’a secoué et lui a disloqué la colonne vertébrale, comme ça, froidement. Pouvez-vous faire en sorte que ça n’arrive plus jamais? Que pouvez-vous faire pour nous aider ? »

Ce témoignage montre à quel point la prédation s’exprime parfois brutalement et nous laisse totalement désemparés, dans l’horreur. On n’aura beau écrire des articles de fond remplis de bon sens, on aura beau avoir beaucoup d’expérience et être fort de connaissances théoriques, il demeure que l’animalité de notre chien se révèle parfois être un vrai problème. Si c’est le cas, il faut l’exprimer et trouver l’écoute face à un professionnel qui saura vous informer, sans juger. C’est en comprenant la prédation que l’on apprend à vivre avec elle. En parler est fondamental. C’est sur le terrain que la prédation se gère au quotidien et on n’agira pas de la même manière selon les chiens et selon les duos homme-chien. Gérer la prédation est une chose difficile pour tout le monde. Je dirai qu’avant de se gérer, la prédation se digère. Nous avons besoin de passer par une phase d’acceptation que toute sa vie, notre chien pourra nous échapper pour aller assouvir un besoin animal et primaire. Et en même temps, il nous faudra comprendre qu’en dépit de la prédation qui peut s’emparer de lui, il est inconcevable que notre chien vive attaché. La privation de liberté crée des comportements compulsifs. Le salut n’est pas dans la laisse. Je précise que je ne parle ici que des chiens qui expriment la prédation sur des proies réelles. Ceux qui s’élancent sur les humains ou les voitures doivent être retenus et même muselés (pour ceux qui capturent). Pour ceux-là, une rééducation (et parfois une médication) accompagnée d’un professionnel compétent sera nécessaire. Pour les autres, la prédation ne représente un danger que pour eux-mêmes. Elle leur fait courir le risque de se perdre ou de se blesser. En forêt ou en montagne, à n’importe quel moment, l’angoisse est présente. En 2/10ème de seconde le chien disparaît pour s’engouffrer à corps perdu dans des massifs d’aubépine et revenir écorché vif, sauter dans le vide et atterrir 10 mètres plus bas dans un lac, partir au triple galop sous le soleil de plomb de la garrigue et manquer de peu le coup de chaleur fatal, etc. Le discernement l’a quitté, comme notre chien nous a quitté pour succomber à son instinct.

🦊 Comment gérer la prédation ?
Toutes ces extrémités et bien d’autres, je les ai vécues avec ma propre chienne, Scarlet. La prédation s’est exprimée alors qu’elle avait 10 mois. Elle m’a prise au dépourvu quand je pensais qu’elle n’arriverait plus. Soudainement, comme si une mouche l’avait piquée, elle est partie. Le comportement s’est évidemment réitéré de plus en plus, au rythme du renforcement qu’il lui procurait. Au fil du temps, vous apprenez à faire preuve de patience car vous savez que votre chienne revient toujours. Vous relativisez en vous disant qu’elle n’exprime la chasse que sur des petites proies en pleine nature. Vous vous rassurez en vous rappelant qu’elle est sociable et équilibrée. Jusqu’au jour où l’on ne parle plus de « minutes » et que vous cherchez votre chienne depuis maintenant près de 4 heures. Elle s’est perdue en forêt le 24 décembre 2016. Cette fois, le lapin l’a emmenée trop loin, elle n’a pas su revenir. Je ne l’ai retrouvée que le soir, épuisée et sous le choc. Elle était méconnaissable. Je me suis naïvement dit que l’expérience lui servirait de leçon. Mais j’ai vite compris que la seule qui en prendrait une, c’était moi.

Je tiens énormément à ma liberté et à celle de ma chienne. Alors, pour ne pas céder à la facilité de l’attacher, j’ai décidé de la placer sous un tracker GPS performant et fiable. À ce moment-là, je ne le savais pas encore, mais j’étais déjà en train de gérer la prédation de ma chienne. La balise (qu’elle porte à chaque sortie) a pour but de me rassurer. Je sais que je ne peux plus la perdre. Je la suis à la trace grâce à mon smartphone et quoiqu’il arrive, je sais exactement où elle se trouve. Si elle ne revient pas, c’est moi qui marche dans sa direction. Et à chaque fois, nous nous retrouvons très vite. Cette sécurité m’a permis de surmonter l’épisode de la forêt. Naturellement, l’idée de ne plus la libérer m’a traversé l’esprit. Mais l’absence de liberté, la frustration, la colère n’amènent rien de bon et auraient détruit le lien que j’ai avec elle. Quand la prédation s’est imposée, nous avions déjà une amitié forte. Lorsqu’il faut gérer un chien prédateur, mieux vaut que cette complicité soit ancrée. J’étais déjà pour ma chienne une entité positive. Je comptais désormais lui montrer que je pouvais être encore plus renforçante.

Les b***es, les kongs, les frisbees ont disparu de la maison. Toute forme de jeu de recherche et de prédation également. Les activités de poursuite, de pistage et de rapport ont été fortement conditionnées dans l’environnement extérieur. Mais même si aujourd’hui la balade est associée à toutes ces activités, je ne sors mon artillerie qu’au moment clef. Le patron-moteur le plus fort chez Scarlet est la poursuite. Elle capture en bouche douce. Elle a l’air surprise quand elle y parvient (très rarement) et relâche immédiatement la proie, sans la tuer. Ce qu’elle aime, c’est poursuivre les lapins, les chats, les rats, etc. Et je sais qu’avant qu’elle ne déclenche, je n’ai que quelques secondes. Au-delà, c’est peine perdue de la rappeler et je m’en remets à la balise. Voilà pourquoi Scarlet marche toujours devant moi. Ainsi, j’ai la possibilité de bien l’observer. J’ai la chance d’avoir une chienne qui, en dehors de la chasse, vit sa vie tranquillement, renifle, marque, explore. Aucun chien et aucun humain ne l’attire, pourtant elle est sociable. À 10 ou 15 mètres devant moi, je surveille le raidissement de son corps immédiatement suivi de la démarche typique du berger en traque. Alors, à la seconde où elle se contracte, c’est l’interrupteur « Va chercher ta b***e » qui me permet de la récupérer. Lorsqu’elle se retourne, lorsqu’elle abandonne la fixation, je sais que j’ai gagné. C’est à ce moment précis que je sors mon arsenal.

Je suis intimement convaincue que la gestion de la prédation réside dans la réorientation du patron-moteur le plus présent. Le salut n’est pas dans l’annihilation de la chasse. D’abord c’est impossible, ensuite ce n’est pas sain. Le patron-moteur génétique recherche son autosatisfaction. Il faut donc trouver la juste mesure entre satisfaire un besoin éthologique sans pour autant en faire une addiction. C’est pourquoi l’abandon de la fixation est récompensée par l’apparition extrêmement positive et attendue de la b***e et de son lancer. Scarlet veut poursuivre. D’accord. Mais c’est moi qui mène le jeu, un jeu structuré et renforcé. Au fur et à mesure de l’entraînement, elle a compris que laisser tomber la fixation lui permettrait quand même de poursuivre. Sauf qu’avec moi elle capture alors que sans moi, elle rate toujours son coup. J’ai pris soin dès le départ de lancer la b***e dans des fourrés, là où elle doit pister un bon moment avant de la retrouver. J’ai une chienne obstinée qui ne laissera jamais sa b***e derrière elle. Le pistage évite la montée en excitation. Il permet au chien de se calmer. Lorsqu’elle revient vers moi, elle est totalement passée à autre chose. Elle me ramène joyeusement sa b***e et demande que je recommence. Ce que je ne fais évidemment pas. Je lui dis gaiement « Allez, on y va ! » et elle est ravie de continuer notre balade. À ce moment-là, la prédation est loin derrière nous. Jusqu’au prochain épisode.

Lorsque j’ai compris que j’allais être en compétition avec la prédation, j’ai installé des renforçateurs sur tous les comportements spontanés de Scarlet. « Tu m’attends ? Merci. » quand elle s’arrête devant moi et se retourne pour regarder ce que je fais. « Tu cherches ? Fais-voir ! » pour lui montrer que je suis fière qu’elle renifle le sol. « Tu es gentille » quand elle fait demi-tour et vient marcher à côté de moi. « Tu reviens ? Merci. » quand elle se rabat d’elle-même. Le simple fait que je lui parle et que je lui montre que toutes ses intentions envers moi sont vues et chaleureusement remerciées a renforcé considérablement une relation qui était déjà forte. Nous sommes connectées. Scarlet a aujourd’hui 6 ans et je constate que sa prédation, sans avoir totalement disparu (car je répète que c’est impossible), s’exprime beaucoup moins. Est-ce la maturité ? Est-ce l’entraînement ? Est-ce le fait de ne jamais rien capturer qui l’a renforcée négativement ? Est-ce notre lien qui lui fait parfois préférer ma compagnie ? J’aimerais bien… Mais la vérité c’est que je ne sais pas vraiment. Aujourd’hui, je peux seulement affirmer que la prédation est un comportement que je parviens à gérer avec ma chienne et pas contre elle. J’y arrive grâce à un travail quotidien d’observation et de réorientation mais surtout dans un cheminement qui n’appartient qu’à elle et moi. Tous les duos sont différents. Si vous rencontrez ce problème, un éducateur comportementaliste sera toujours de bons conseils. Il vous dira d’attacher votre chien quand vous ne pouvez pas interagir avec lui ou quand vous savez que votre attention n’est pas optimale. Il aura raison. Vous éviterez ainsi de laisser la prédation le renforcer. Pour tout le reste, c’est sur le duo que vous formez avec votre chien qu’il faudra compter.

Article tiré du livre « Le chien, cet animal qui nous échappe » d’Audrey Ventura

Patron-moteur : « Un patron-moteur est une posture, un mouvement, ou une séquence de mouvements instinctive et auto-renforcée (autosatisfaction lors de la réalisation du comportement). Trotter, galoper, poursuivre un objet mobile, pointer, fixer un objet avec les antérieurs accroupis sont des patrons-moteurs » (Joël Dehasse, Tout sur la Psychologie du chien, Odile Jacob, 2009). Joël Dehasse

"... la structure de base de chaque comportement, le patron-moteur, est programmée génétiquement." Joël Dehasse

Séquence comportementale : Définit une suite de mouvements coordonnés créant un comportement se trouvant naturellement dans l'éthogramme du chien. Une séquence comportementale normale se compose toujours d'une phase appétitive, d'une phase de consommation, d'une phase d'arrêt et d'une phase réfractaire. La séquence comportementale de chasse se divise comme suit : orientation, fixation, traque, poursuite, capture, morsure pour tuer, ingestion immédiate ou dépeçage de la proie avant ingestion ou enterrement de la proie et ingestion tardive. La sélection génétique humaine a brisé la séquence de prédation pour n’en garder que les parties qui se révélaient utiles pour certaines activités humaines. C’est pourquoi certains chiens ne font plus que poursuivre ou fixer.

Extrait du livre « Le chien, cet animal qui nous échappe », d’Audrey Ventura, disponible ici : https://bit.ly/3t0W9ED

Audrey VENTURA
Comportement - (Ré)-Éducation - Conseil
Éducatrice canin

Valenciennes
0681065599

Crédit photo : Cynoconsult avec Scarlet en mode chasse, ou quand SCAR prend le dessus sur SCARLET...

21/03/2020

Petits exercices à mettre en place à la maison pour occuper nos amis à quatre pattes 🐕🐾🐾

07/03/2020

L'ÉCHELLE DE L'AGRESSION CANINE - COMMUNICATION

(article déjà publié en 2019)

Le chien communique son envie de mettre fin à une interaction ou un conflit en utilisant des signaux visuels. L'échelle de l'agression montre un enchaînement de réactions possibles pour un chien lorsqu'il se sent menacé. Les réactions du bas de l'échelle étant les moins intenses. Ces différents signaux reflètent généralement l'intensité de la menace perçue et du stress ressenti.

Bien souvent, le premier signal perçu par l'humain est le grognement. Cette mauvaise connaissance de la communication canine est problématique, car si les signaux précédents sont ignorés (ou punis) le chien peut "monter l’échelle" et éventuellement, répondre par la morsure.

Parfois, le chien répond directement à une interaction perçue comme menaçante par la morsure (que la menace soit réelle ou non). On dit qu'il mord "sans prévenir". En fait, il a certainement appris que les autres stratégies ne sont pas efficaces et en conséquence, il utilise la plus efficace (la morsure est efficace dans la majorité des cas où elle est utilisée). Ignorer ou punir des signaux d'apaisement ou des avertissements peut conditionner un chien à mordre dans des situations stressantes. L'utilisation de ces signaux peut varier en fonction des expériences et de l'apprentissage.

En apprenant à reconnaitre ces signaux, nous pouvons prévenir les morsures.


➡️ Les différentes fonctions des signaux

Les signaux du bas de l'échelle sont indicateurs d'inconfort/stress, on les appelle des signaux d'apaisement (fonction d'auto-apaisement et d'apaisement de l'autre) ou signaux de stress. Ils sont communicatifs dans le sens où ils permettent surtout à l'autre individu de comprendre l'état émotionnel de l'animal. Nous ne sommes pas certains que ces signaux soient utilisés de manière volontaire (controlée).

Ensuite, le chien adopte des comportements d'évitement (surtout s'il y a de la peur). Certains tenteront une stratégie de soumission (ex: position couchée, sur le coté deux pattes en l'air), mais ce n'est pas toujours le cas. Ce sont les comportements du milieu de l'échelle, qui indiquent que le stress s'intensifie.

Vient finalement l'attaque, dont l'intention est généralement exprimée par une posture figée, grandie et un regard fixe. Le chien avertit et quand même le grognement échoue, il mord.

Le choix de la stratégie dépend des circonstances; individu, stress, expériences précédentes, ainsi que la présence d'une douleur (qui pousse souvent un individu qui a tendance à éviter, à attaquer). Cela dit, si l'interaction ne s'apaise pas aux premiers signaux, l'escalade est quasiment inévitable.


➡️ Évaluer le contexte

Les comportements (et leur enchaînement) présentés sur ce document sont les plus courants dans le contexte d’une interaction problématique qui peut conduire à une morsure. Ils sont plus ou moins marqués selon les chiens, leur apprentissage, leur tempérament, leurs expériences.

Il est aussi important d’analyser le contexte dans lequel ces comportements apparaissent. Certains peuvent apparaître séparément dans des contextes totalement différents. Exemples: le chien bâille lorsqu’il se réveille, il grogne quand il joue, s'allonge sur le dos pour avoir des gratouilles ou quand il est totalement détendu.

Un chien qui se lèche le nez pour de l'apaisement sera souvent un peu tendu, avec un air « inquiet ». S’il se lèche les babines quand il y a de la nourriture, vous verrez aussi un regard « allumé ». De plus, les signaux d'apaisement semblent parfois apparaitre dans certains contextes plus "positifs"; le chien s'apaise suite à une émotion positive forte. J’espère que cela vous donnera une meilleure idée des nuances.


➡️ Conseils

Bien sociabiliser son chiot afin qu'il maîtrise les codes de communication canine. Il faut qu'il pratique le langage canin le plus possible, avec des congénères expérimentés. Un chiot apprend bien mieux avec des adultes équilibrés (joueurs ou non) qu'avec d'autres chiots, mais jouer avec des copains de son âge est un grand plaisir pour lui, et il ne faut pas non plus les éviter.

Connaître la communication canine et bien observer son chien.
Il est important de déceler quand un chien est mal à l'aise lors d'une interaction. On analyse la situation et on agit pour l'aider - on augmente la distance physique entre lui et l'individu visé, on lui donne également un signal d'apaisement, on le laisse tranquille. Cela contribue à lui apprendre que les signaux autres que ceux du haut de l'echelle sont efficaces.

La communication peut tenir une place importante dans l'évitement des conflits, mais sachez que les problèmes d'agressivité peuvent avoir des causes et influences multiples. L'apprentissage, la socialisation, les expériences passées, des douleurs (entre autres) - le mieux est d'évaluer toutes ces possibles influences avec un professionnel qui sait gérer les cas d'agression.

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Cette échelle de l'agression a été proposée par Kendal Shepherd, vétérinaire comportementaliste britannique, spécialiste de l'agression.

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