En route avec nos chiens éducation

En route avec nos chiens éducation éducation canine
diplômé d'état
Siret : 84266375900012
n°= 0750972198 éducation canine

20/08/2022

*** LE COÛT (DUR) DU CHIEN ***

Dans ma pratique professionnelle, je suis souvent démunie d’entendre des personnes s’étonner (voire s’offusquer) de ce que l’éducation ou la rééducation de leur chien va leur coûter. Au-delà du coût même de la rééducation, elles rejettent tout simplement l’idée de dépenser pour leur chien plus que ce qu’elles ont déjà payé, à savoir son prix (dixit) « pharamineux » ou « exorbitant ». C’est un peu comme si, en payant leur chien à l’éleveur, elles avaient tout donné.

Elles ont « fait tapis ».

Elles ont payé le prix fort (et c’est souvent normal lorsque l’on traite avec un éleveur qui sélectionne sérieusement), elles ont parfois économisé longtemps pour ça. Elles ont budgétisé au lance-pierre le prix de la croquette (le plus souvent des gammes peu ragoûtantes conseillées aujourd’hui encore par certains élevages pour des raisons qui m’échappent toujours) et le coût de la vaccination. La réflexion s’arrête à peu près là. J’exclus immédiatement du débat les professionnels consciencieux qui trient leurs adoptants sur le volet, qui réalisent des entretiens où les familles sont informées des coûts inhérents au fait de prendre un chien en charge, tous ceux qui analysent véritablement la capacité de ces personnes à assumer toute sa vie ce petit qu’ils ont mis tout leur coeur à faire naître.

Les conséquences de cette légèreté, du côté de certains adoptants comme de certains naisseurs, sont dramatiques pour l’espèce entière. Ces clients-là ne sont pas la majorité mais ces quelques cas, trop réguliers à mon goût, laissent entrevoir le nombre de personnes qui ne s’informent pas des coûts du chien avant son acquisition. Au bout, c’est le risque d’abandon qui pointe, quand le berger de type montagne que l’on a adopté devient adulte et représente un véritable gouffre financier. Oui car aujourd’hui les gens « craquent » pour un bouvier bernois, un berger blanc suisse, un chien-loup tchèque, un cane corso, un beauceron, etc. La liste est longue mais de plus en plus, il s’agit de grandes races ou de races molossoïdes aux besoins énormes. Alors dans cet article, j’ai essayé de calculer le coût moyen d’un chien de cet acabit, dès sont achat et lors de sa vie, en prenant un chien-type de 40 kg environ. Aucune race n’est particulièrement ciblée et aucune marque ne sera citée. Seront immédiatement supprimés les commentaires ayant pour but de faire du placement de produit.

>>> LES COÛTS PONCTUELS MOYENS
- Adoption en refuge : environ 150 à 250 euros.
- Achat dans un élevage sérieux : environ 1500 euros en fonction des races (les femelles sont souvent plus chères). Certaines races coûteront bien plus cher jusqu’à 3000 euros parfois. Mais attention : le prix d’un chien s’apprécie en fonction du travail de sélection effectué, de stimulation précoce, de la compétence et de l’expérience de l’éleveur sur plusieurs générations. C’est le travail de l’éleveur sélectionneur que l’on rémunère et c’est normal. Donc, des chiots vendus très cher pour de très mauvaises raisons (croisement entre deux races pour en créer une troisième et en faire un phénomène de mode, la couleur ou la particularité physique rare) ou produits à la va-vite et en série sans beaucoup d’investissement en termes de stimulation et de socialisation, que l’on vous cède à 8 semaines ne devraient pas vous attirer autant.

Pour un chien de 40 kg :
- Stérilisation (pour ceux qui en font le choix) : Pour un mâle : entre 120 et 200 euros selon les cliniques / pour une femelle : de 180 à 350 euros selon les cliniques.
- Cage de transport : environ 150-200 euros.
- Harnais ergonomique anti-traction et de randonnée : environ 40-80 euros selon les matériaux (le nylon est peu cher et s’use vite, le polymère est inusable et plus coûteux).
- Balise GPS : 50 euros à l’achat et environ 4 ou 5 euros/mois pour l’application reliée au smartphone. La balise est une garantie de ne pas perdre son chien lorsqu’il est libéré. Elle garantit sa sécurité et votre tranquillité.
- Longe de 10 mètres (forêt, champs, prairies, plage, travail du rappel) : 20 euros environ pour le nylon / 40 euros environ pour le polymère.
- Longe de 5 mètres (parcs, travail de la suite en laisse, etc.) : 15 euros environ pour le nylon / 25 euros environ pour le polymère.
- Longe de 3 mètres (ville, travail de la suite en laisse, etc.) : 10 euros environ pour le nylon / 20 euros environ pour le polymère.
- Laisse de travail : de 10 à 30 euros selon les matériaux et le nombre d’attaches.
- La muselière : de 30 à 60 euros selon la qualité de la muselière (confort pour le chien, matériaux utilisés). La muselière est obligatoire pour tous les chiens dans le train.

La sellerie est une dépense inéluctable. Il n’est pas possible d’adopter un chien sans lui offrir une sellerie de qualité (légère, ergonomique, non irritante, solide, facilement nettoyable.).

>>> LES COÛTS DE L’ÉDUCATION
La plupart des éducateurs, ré-éducateurs comportementalistes ou non proposeront des tarifs allant de 30 à 60 euros/heure environ pour une séance individuelle de coaching. L’étude comportementale est souvent proposée entre 50 et 80 euros/heure. Le prix peut varier en fonction de l’expérience du professionnel, de son niveau de formation, des infrastructures qu’il propose.

>>> LE CONSOMMABLE OU COÛT MENSUEL
- Pour un chien adulte de 40 kg environ, nourri avec une alimentation industrielle qui ne sera pas nommée, dite « premium » sans céréale et « hypoallergénique » et selon les quantités indiquées sur le sachet : 75 euros environ pour le sac de 12 kg. Cette marque qui sert d’exemple a été choisie car elle est très connue et bénéficie d’une excellente image marketing (dans lequel est d’ailleurs reversé une bonne partie du prix payé). Pour notre chien de 40kg, la ration quotidienne sera en moyenne de 500 grammes par jour. Vous en aurez donc pour 24 jours (500 x 24 jours = 12 kg soit 75 euros mais pour 31 jours = 96 euros/mois).

- Pour un chien adulte de 40 kg au régime barf (ration quotidienne calculée sur un chien adulte de 40 kg à 2 % du poids = 800g/jour soit environ 150e/mois selon la nature des viandes choisies (les différences sont grandes) et les prix proposés par l’un des principaux fournisseurs de viande garantie française. Le pourcentage varie pour un chien adulte de 2 à 3 % du poids selon les besoins du chien basés sur son activité générale. Le coût chute de manière drastique pour les viandes achetées chez les enseignes « low cost » mais évidemment, la qualité aussi. Les barfeurs expérimentés font fortement baisser les coûts tout en conservant la qualité en stockant de grandes quantités de viande qui font beaucoup baisser le prix global. C’est la raison pour laquelle on entendra souvent que le prix mensuel d’un barf est rarement plus élevé que le prix mensuel du nourrissage industriel. Cependant il faut avoir la possibilité de stocker.

Je précise ici que comparer le coût de l’alimentation industrielle transformée avec celui de l’alimentation crue reste un exercice simpliste et toujours faussé. Pour être juste, il faut étudier le rapport qualité/prix/bénéfice santé. De même pour être juste, j’ai évité de comparer une croquette de supermarché bas de gamme avec une alimentation barf. La différence de prix est évidemment gigantesque. Il faut comparer ce qui est comparable.

- La mastication quotidienne : Elle est trop souvent perçue comme du « luxe » et rapidement écartée du budget - à tort - dans la mesure où cette activité indispensable de l’éthogramme du chien est de nature à elle-seule à le protéger d’une liste impressionnante de troubles comportementaux de compensation. La mastication garantit son bien-être et nourrit ses patrons-moteurs de morsure (indispensable). Je ne vous parle pas des horreurs vendues dans les supermarchés, animaleries et jardineries, peu appétentes, dangereuses et source de tartre. L’activité masticatoire doit s’exprimer sur des friandises séchées de qualité, sans ajout et dont la taille devra être adaptées au gabarit du chien. Pour notre chien de 40 kg, l’activité masticatoire quotidienne reviendra à environ 50-100 euros/mois si on lui propose régulièrement des pattes de chevreuil, nerfs de boeuf ou peaux de buffle ou encore un lickimat bref, des occupations de longue durée, saines et variées. Dans ses études, le comportementaliste aura recours sans trop d’exception à l’activité masticatoire pour aider le chien à se détendre, à vaincre l’ennui, à gagner en autonomie, à ne plus détruire, à se calmer, etc. Entendre que c’est trop cher est difficilement acceptable lorsque l’on observe la race qui a été achetée, son niveau de mal-être et que l’on connaît ses besoins fondamentaux. Et sans parler de race, parlons juste de l’espèce. Un chien ne peut pas vivre sans activité masticatoire. C’est comme vouloir un cheval et s’étonner ensuite de devoir régler le coût du centre équestre.

>>> LES SOINS (affichés chez les vétérinaires).
Je n’entre pas ici dans le débat du « naturel » versus « chimique » ou « pro-vaccination » versus « antivax » ou « pro-vacci-check ». Le sujet de l’article étant le coût, je peux juste dire qu’il est évident qu’un traitement naturel de fond et une vaccination raisonnée coûteront moins cher qu’un traitement chimique mensuel et des rappels annuels. C’est évident.
- La vaccination = environ 60 euros par an à multiplier par deux la première année + 40 euros environ la consultation selon les cliniques, leur localisation.
- Le contrôle vétérinaire = environ 40 euros selon les cliniques, leur localisation.
- Le traitement anti-parasitaire chimique (puces, tiques, vers) = 30 euros la boîte (de 30 à 60 kg de poids en général toutes 4 semaines (selon les recommandations vétérinaires).
Je rappelle que les coûts vétérinaires varient parfois fortement en fonction de la situation géographique dans laquelle vous vous trouvez. Certaines cliniques proposent également des coûts bas pour les publics en difficulté. Elles sont rares mais elles existent.

Pour les chiens qui ont une activité de loisir hebdomadaire (agility, mantrailing, cavage, hooper, troupeau, etc.), il faudra rajouter le coût de l’inscription et des séances qui varient énormément selon les installations, le mode individuel ou collectif.

Je n’ai pas encore mentionné les coûts de la pension de vacances, trop variables d’un lieu à un autre selon que la pension est familiale ou en mode box. Mais ce coût est à ne surtout pas oublier et à prévoir absolument avant d’envisager d’adopter un chien. Compte tenu du nombre d’abandons à la période estivale, c’est un pré requis à répéter et à marteler, à moins évidemment que vous n’emmeniez votre chien avec vous.

Pour les coûts durs (accidents, maladies chroniques, chirurgies, etc.) que personne ne peut budgétiser, il existe l’assurance, vivement recommandée lorsque l’on adopte un chien, qui-plus-est une grande race et elle me semble essentielle quand on en adopte plusieurs. Les coûts d’une assurance varient en fonction de ce que vous souhaitez couvrir évidemment. Le prix des assurances a baissé depuis quelques années. Une bonne couverture ne coûte finalement pas si cher. Une couverture à 60% (chirurgie dont hospitalisation, accident, maladie, diagnostic dont analyses, radio, écho, scanner et IRM, vaccination et frais de stérilisation, frais de pension sur forfait) coûte en moyenne 25 euros/ mois. Pour une prise en charge à 100%, il faut compter environ 50 euros/ mois. Mieux vaut prendre une mutuelle quand le chien est encore jeune et ne pas attendre qu’une maladie se déclare pour y penser. Aucune société ne vous prendra en charge si votre chien est déjà malade. Par contre, certaines mutuelles accepteront votre chien jusqu’à ses 10 ans. Il est très important de bien les étudier avant de faire son choix. Assumer un chien c’est le soigner jusqu’au bout, la vieillesse n’étant pas une maladie. Si les gens optaient plus souvent pour une mutuelle, nous entendrions sûrement moins souvent, « il commençait à vieillir et ça revenait beaucoup trop cher alors nous avons opté pour l’euthanasie ».

Une grande race peut vivre jusqu’à 15 ans, les races géantes dépassent rarement les 10 ans. Pour qu’un chien vive le plus longtemps possible en bonne santé et bien dans ses pattes, il vous faudra l’éduquer et l’entretenir décemment. Le gîte et le couvert ne suffisent pas. Il vous faudra assumer tous ces coûts et vous investir également en temps et en énergie. Financièrement, mieux vaut avoir les reins solides et au niveau temps, mieux vaut être disponible à côté de sa profession. Rêver d’un grand chien est une chose, l’assumer correctement est une autre histoire.

Ne minimisez jamais le coût que représente un chien auprès de qui que ce soit ou pour vous-même. À bien y regarder, si l’on met tout bout à bout, sa charge sanitaire, sociale, financière n’est pas très éloignée de celle d’un enfant. Enfin, si des personnes vous disent que leur grand chien ne leur coûte pas si cher que ça, il n’y a que deux explications : soit elles sont financièrement très à l’aise et peuvent assumer largement les coûts inhérents à la possession d’un grand chien, soit les coûts ont été réduits à leur strict minimum, ne pouvant ainsi pas garantir son bien-être.

Le livre « Le chien, cet animal qui nous échappe », d’Audrey Ventura est disponible ici : https://bit.ly/3t0W9ED

Audrey Ventura


Crédits photo : Shutterstock pour Wamiz

Et quelque soit la beauté du montage vidéo ! Non, hiérarchie, dominance, collier étrangleur, électrique et j'en passe  n...
05/05/2022

Et quelque soit la beauté du montage vidéo ! Non, hiérarchie, dominance, collier étrangleur, électrique et j'en passe ne sont plus d'actualité !

🚨 L’utilisation de la force et de la violence dans les méthodes de travail montre intégralement les limites et méconnaissance de l’espèce canine et des outils de travail cohérents à utiliser🚨

➡️ Croire qu’en imposant une structure de vie basée sur la hiérarchie et la dominance, vous fera utiliser des comportements et des exercices inappropriés pour votre chien. Ce qui en découlera bien entendu chez votre chien des réactions inappropriés.

➡️ Plus de 95 % des chiens que je travaille en réactivité sur mes propres statistiques de clientèle, sont des chiens qui ont été cassés et détruits par des éducateurs canins peu conventionnels aux méthodes moyenâgeuses et dangereuses.

➡️ En entretenant ce genre de vision et de méthodologie vous fragilisez votre relation homme chien et pour bien souvent des cas le chien en paiera les conséquences à cause d’un mauvais comportement humain et drivé par des éducateurs canin peu consciencieux et encore moins respectueux.

➡️ Ce qui me rassure quand même c’est que les choses évoluent, et dans le bon sens, Les gens ne recherchent pas un chien pour développer une relation conflictuelle, ils sont plutôt dans la joie et le plaisir à l’arrivée d’un nouveau membre de la famille, ils se dirigent vers une relation saine et épanouie, comme pour leurs propres enfants, Ils cherchent à respecter le bien-être de leurs chiens en cherchant comment bien se comporter, en respectant l’espèce, la race, et l’individualité de chaque individu.

➡️ Certains résistants de la cause active des méthodes non respectueuse sont encore présent mais ne vous affolez pas, laissez le temps au temps, l’extinction est proche lol 😂🤣😂🤣

➡️ Ces outils et ces méthodes dangereuses, pour le bien-être de nos chiens sont à jeter à la poubelle. 🗑

Et oui, tout les professionnels du chien ne sont pas bon pour votre animal !!! On avance ! Ça fait plaisir !
17/03/2022

Et oui, tout les professionnels du chien ne sont pas bon pour votre animal !!! On avance ! Ça fait plaisir !

One Voice a gagné en appel contre les éducateurs canins qui s’étaient sentis visés et dénigrés par notre enquête sur le dressage des chiens dans les clubs canins.

22/12/2021
Et coucou! Voilà la petite bête qui est à l'adoption ! Les premiers jours en f.a ... 😂😂😅 Ah bah c'est du border oui oui ...
11/08/2021

Et coucou! Voilà la petite bête qui est à l'adoption ! Les premiers jours en f.a ... 😂😂😅 Ah bah c'est du border oui oui ! Il va y avoir du sport ! Et du boulot !!
Donc oui elle est mignonne tout plein.. mais si tu tiens à tes chaussures, à ta tranquillité et que tu n'as pas le temps , elle n'est pas pour toi!! Je vous laisses vous renseignez sur le border, vue qu'on est tous sur nos écrans.. on ne peux plus dire '' ah bah je savais pas que c'était speedy, sportif, que les besoins fondamentaux sont énormes, qu'un chiot demande beaucoup d' investissement, blablabla ''

25/07/2021
Et puis un jour tu pars. Loin de nous. Loin des yeux.Mon fils.Ça sert à rien de t'attendre , tu ne reviendra plus. Mais ...
22/07/2021

Et puis un jour tu pars.
Loin de nous.
Loin des yeux.
Mon fils.
Ça sert à rien de t'attendre , tu ne reviendra plus.
Mais tu es dans nos coeurs.
On pense à toi d'en bas.
On t'attendra quand même, je sais que t'es par là .
Bisou mon garçon.

14/03/2021

Bonjour à tous !

Aujourd’hui j’aimerais vous présenter un article écrit à 4 mains, entre Pauline Schwartz , Ostéopathe en Alsace / Lorraine, diplômée en 5 ans (master II) pratiquant des techniques d'ostéopathie structurelle, viscérale, crânienne, musculaire et tissulaire et moi-même, Gaëlle, fondatrice In Dog We Trust, étudiante cynologiste, 10 ans d’accompagnement de rééducation de chiens réactifs.

C’est un grand article, mais je vous encourage vraiment à prendre le temps de le lire.

Parce qu’à ce jour, trop de refuge, d’association, d’élevage, d’animalerie, de particuliers négligent les effets du collier étrangleur « parce que c’est pratique, parce que bien utilisé ça fait pas mal, parce que…. » et que nous nous devons de militer pour son interdiction, ou au minimum pour que les gens décident d’eux-mêmes de ne pas utiliser ces outils digne des prémisses de la barbarie humaine il y a quelques dizaines d’années…

Typiquement pas plus t**d que cette semaine, j’ai été bannie de la page de la SPA du Ch... ici dans le 74 parce que j’ai commenté une publication en leur proposant la rencontre avec des éducateurs bienveillants n’utilisant pas d’outils coercitifs (très poliment) afin de remplacer un éducateur canin dont ils vante t les mérites, qui n’a que ça sur sa page, des étrangleurs.

Il faut que cela change et que les refuges interdisent ces outils dans leurs locaux, et en utilisation chez leurs partenaires.

Alors voici un article complet et détaillé sur tous les effets de ces « petites chaînes inoffensives » que vous adulez tant.

Colliers & comportement : tordre le cou aux idées reçues :
Réflexions ostéopathique & éthologiques/comportementales.

Pauline commence !

Depuis quelques temps on observe une division de plus en plus marquée dans le domaine canin : les « gentils bisounours du positif » qui s'opposent aux « tradi/coercitifs » ; je ne suis pas là pour clore ce chapitre digne de la guerre de Carthage, mais pour parler d'un groupe d'outils qu'on retrouve encore beaucoup : les colliers « coercitifs » . Dans ce petit groupe on va ranger le collier étrangleur/coulissant/sanitaire et le collier torquatus/ à pics, qui impliquent pour leur utilisation d'avoir un chien en laisse avec un humain à l'autre bout. Ces outils sont encore conseillés par certaines personnes dans un but de « dressage » d'un chien présenté comme trop puissants/ difficile et présenté comme « bien utilisé il ne fait pas de mal ». Mais qu'en est-il réellement ?
Dans ce petit article nous allons donc vous parler des conséquences possibles sur le chien d'un point de vue ostéopathique et éthologique.

Partons de la base : un collier se porte autour du cou ; l'encolure est donc la partie qui connecte le crâne (composé lui-même de différents os ainsi que de la mâchoire) au reste du corps.
Sa charpente est constituée des 7 cervicales : la première articulée avec l'occiput (aussi nommé C0), et la dernière C7 articulée avec T1 et la première paire de côtes, elles-mêmes reliées au sternum.
Ce rachis, particulièrement mobile dans cette zone, protège la moelle épinière, véritable « autoroute » nerveuse du corps ; autour de cette moelle on retrouve des enveloppes qui parcours ce conduit vertébral en connectant notamment le crâne au sacrum (os situé à la jonction des lombaires et du bassin, où se termine également la moelle épinière proprement dite).
On peut voir le rachis comme un collier de perles : chaque perle est une vertèbre et le fil est la moelle épinière ; entre chaque « perle » va émerger une paire de nerfs, qui serviront à recevoir ou émettre des informations vers des structures plus éloignées ; leurs fonctions se divisent entre une partie « volontaire » (je tourne la tête à droite) et hors de la volonté (mon cœur bat).

Par-dessus on retrouve différents muscles (plus ou moins développés en fonction de la race et de l'individu : Raoul le pitbull aura une musculature plus imposante que Beverly le chihuahua), qui assurent la mobilité mais aussi la protection de cette zone.

Dans le cou on retrouve aussi des glandes ou organes sécrétoires : les glandes salivaires (pour aider à déglutir la nourriture, mais aussi décorer vos vitres et sols), mais aussi des glandes en lien avec le système hormonal comme la thyroïde ou les parathyroïdes.

À cela viennent s'ajouter différents vaisseaux et conduits :
– vaisseaux du système sanguin : aorte, veine jugulaire (importance : vitale)
– vaisseaux du système lymphatique, impliqué notamment dans l'immunité
– conduits du système respiratoire : la trachée
– conduits du système digestif : l'œsophage
notons que ces structures sont majoritairement situées en ventral de la gorge, et donc exposées à un écrasement entre le collier et les vertèbres !

Maintenant, un petit mot rapide sur quelques principes d'ostéopathie :
– on se base sur un principe d'unité du corps : un problème dans une zone entraînera des conséquences potentiellement à l'autre bout du corps
– notion d'harmonie : toutes les structures doivent pouvoir bouger librement
→ cet article n'étant pas destiné à être un mémoire d'ostéo de 200 pages nous nous limiterons volontairement aux grandes lignes. 🙂

si vous avez déjà vu/ reçu une consultation ostéopathique, vous avez sûrement entendu parler de « dysfonction ostéopathique » : on pourrait la définir par un défaut de mouvement d'une structure dans un ou plusieurs « mouvements »; cette dysfonction peut affecter toutes les structures : la plus connue est la dysfonction articulaire, mais un organe, un tissu, le système vasculaire ou encore le crâne peuvent aussi se trouver en dysfonction ! Une dysfonction peut apparaître suite à de nombreux facteurs :
– facteurs internes, donc provenant du corps lui-même (ex : maladie comme insuffisance rénale),
– facteurs externes, suite à un évènement extérieur (ex : chute d'un balcon)
→ en ajoutant le principe d'unité du corps, vous commencez à voir l'ampleur de la chose !

Revenons-en à nos colliers étrangleurs et torquatus : gardons à l'esprit qu'ils reposent donc sur des structures fragiles et qu'au cours de leur utilisation, ils vont entraîner des impacts plus ou moins violents sur celles-ci.
Dans le cas d'un collier coercitif, on espère influer sur le comportement par une limitation d'abord physique entraînant un inconfort puissant (défaut respiratoire dans le cas du collier étrangleur) ou une douleur (collier à pics) ; notons que ces effets physiques se répercuteront ensuite sur le psychisme de l'individu. Évidemment, il y aura des conséquences plus lourdes en cas d'usage répété ou si on ajoute des saccades sur le collier, mais il suffit d'une seule utilisation et d'un poil de malchance pour se retrouver avec des blessures physiques très sévères voire mortelles !

Il suffit de reprendre la liste des structures présentes dans l'encolure listées plus haut pour imaginer les dégâts possible non seulement sur le moment mais aussi sur le long terme.
Pour le coté purement physique( liste non exhaustive) :
– problèmes de cervicales : douleur, raideur, arthrose précoce, becs de perroquet, hernies discales (fragilisation du disque intervertébral)
– problèmes neurologiques : ataxie, perte de sensibilité ou hypersensibilité ; dans les cas extrêmes paralysie suite à une atteinte de la moelle (« coup du lapin » : mortel)
– problèmes vasculaires :caillots, fragilisation de la paroi des vaisseaux
– problèmes digestifs : fragilisation ou irritation de l'oesophage, défaut de sécrétion de salive entraînant une mauvaise digestion
– problèmes respiratoires : irritation ou déformation de la trachée, mais aussi atteintes du diaphragme (les nerfs destinés au diaphragme émergent entre la 5ème,6ème et 7èmes cervicales)
– problèmes endocriniens (hormonaux) : la thyroïde a un rôle dans de nombreuses fonctions du corps et notamment l'attention et l'agressivité, ironique quand on pense que les colliers coercitifs sont généralement sensés régler un problème comportemental...
– problèmes musculaires : tétanies, hypo ou hyper développement des corps musculaires
→ ajoutez le principe d'unité du corps : une dysfonction entraînant généralement des conséquences dans plusieurs systèmes....on imagine facilement les répercussions sur l'ensemble de l'organisme !

Un exemple : imaginons une dysfonction articulaire entre la cinquième et la sixième cervicale
→ impact sur le diaphragme via le nerf phrénique qui émerge à cet endroit : perte d'endurance, difficulté à retrouver son souffle
→ tétanie donc perte de mobilité des muscles : souplesse de l'encolure réduite via les muscles autours des vertèbres; impact sur les muscles scalènes qui relient les dernières cervicales aux premières côtes, responsables de l'inspiration : aggravation des difficultés respiratoires, inspiration moins ample et moins tonique
→ tensions tissulaires : perte de sensibilité, perte de mobilité entraînant des compressions sur les vaisseaux sanguins et lymphatiques : moins bonne oxygénation de la zone, stagnation de la lymphe et des toxines aggravant les douleurs musculaires ; fragilisation des structures donc risque accru de blessure ….

→ apparitions des dysfonctions « secondaires » entraînées par les différents liens anatomiques : on peut alors parler de chaîne lésionnelle.

Cette réflexion va s'appliquer à chaque petite restriction, donc imaginez l'impact que va produire un outil comme le collier à pics qui, à chaque utilisation, impactera les tissus superficiels par les pointes et les structures plus profondes par la pression exercée....

Maintenant que nous avons détaillé les conséquences physiques liées à l'utilisation de collier étrangleurs ou torquatus, intéressons-nous à l'autre volet qui compose un animal : son mental !

Sources :
– livres d'anatomie « Anatomie comparée des mammifères domestiques » de Robert Barone de tome 1 à 7
– livres d'ostéopathie : « Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie » de Andrew Taylor Still
– cours & connaissances acquis au cours de 5 ans d'études en ostéopathie animale au sein de l'E.S.A.O

Pour cette partie, je vais reprendre la main, parce que vous en avez pas encore assez de moi il paraît !

Le collier étrangleur, au-delà des dégâts physiques qu’il engendre, peut littéralement bousiller toute sorte d’apprentissage, d’éducation, et associer des actions / évènements négativement.

Le chien fonctionne par association. Comme l’humain pour beaucoup de choses par exemple.

Une association, c’est lier un ressenti, une odeur, une vision, une action,… à une émotion et une réaction. Dans le cadre de l’humain par exemple, vous pouvez passer devant une vitrine, et tomber sur un bol breton avec votre prénom. Cette stimulation visuelle, va engendrer chez vous un souvenir de quand vous alliez chez votre grand-maman, et que tous les matins des vacances elle vous servait vos céréales dedans. Ce souvenir va vous faire vous sentir bien, revivre ce moment agréable. Votre corps va se détendre, vous allez sécréter de la dopamine, l’hormone de la joie, et de l’ocytocine l’hormone du plaisir, et cela va influer sur votre état émotionnel du moment, mais aussi sur celui des prochaines heures, jours. Et encore mieux, vous allez même créer une nouvelle association, avec cette boutique / ce lieu, qui fait que même quand ils auront changé la vitrine, sans le bol breton, en repassant plus t**d vous retrouverez les mêmes sensations.

A contrario, moi personnellement, il y a quelques années, j’ai pris une grosse cuite au malibu. Vous savez, cet alcool à la noix de coco. A ce jour, soit je dirais 15 ans plus t**d, rien que l’odeur d’un produit de do**he à la noix de coco, ou d’un chocolat noix de coco me provoque des relans totalement incontrôlables. J’ai associé cet alcool POURTANT TOTALEMENT INOFENSIF SI BIEN UTILISE, à quelque chose de négatif, et 15 ans plus t**d c’est toujours ancré et gravé en moi. Mon corps secrète de l’adrénaline, en mode panique, suite à cette odeur, puis du cortisol, l’hormone du stress.

Pour le chien, ces associations fonctionnent exactement pareil.

Dans le cadre du collier étrangleur, torquatus, le risque premier est donc l’association négative que cela engendre. Le chien porte le collier, puis voit un chien au loin. Il n’y réagit pas forcément négativement, mais tire sur sa laisse pour se rapprocher. La pression négative exercée sur son cou, la sensation d’étranglement, même léger, va engendrer une association négative avec le chien vu au loin. La prochaine fois que vous croiserez un chien, votre chien aura moins cette curiosité positive et agréable, il aura directement l’association « Oh, la dernière fois que j’ai vu un chien, j’ai eu mal / j’ai été en inconfort, c’est que cela doit être dangereux » et pourra se mettre à réagir négativement. Il en est de même pour tous type de stimulus ! Croiser un humain, entendre un bruit, … cela peut générer des centaines d’associations négatives, dont il faudra s’occuper pendant des mois pour les contre conditionner

Evidemment, nos chiens étant des êtres particulièrement résilients, c’est un schéma simpliste fait ici, il faudra un nombre de rencontres, et un niveau de douleur différent pour chaque individu, afin d’en faire une association négative.

Le second risque comportementalement observé dans l’utilisation d’un collier étrangleur, et l’aspect de la punition. Il est démontré scientifiquement, que les chiens ayant été punis, via une intervention physique (dont le collier étrangleur qui n’aurait fait qu’une pression minimale sur le cou, il n’y a pas besoin que le chien s’étouffe, ou de lui mettre des coups de laisse pour qu’il considère cela comme une punition) sont plus aptes à devenir agressif et mordre. Ils produisent l’hormone du stress, le cortisol, en un temps record, comparé aux chiens ayant suivis une éducation positive et bienveillante. L’éducation positive ne se base pas sur des punitions physique, mais des punitions qui amènent un apprentissage. Elle permet d’avoir un cadre, des règles, sans pour autant entraîner de la peur, ou du stress chez l’animal. Dans le rapport d’étude de l’ANSE sur les morsures, il est démontré que les chiens ayant eu une éducation bienveillante sont drastiquement moins soumis à l’agressivité.

Le troisième risque, tout aussi important que ses copains, c’est le fait d’empêcher le chien de communiquer. Un chien, communique également par le déplacement. Beaucoup de chiens rencontrant des problèmes de comportement, sont en laisse courte et en étrangleur. En clientèle, dès les premières séances en passant sur un harnais et une longe, le chien propose des comportements d’évitement, ou d’approche en courbe polie, et les problèmes s’amenuisent. Le collier étrangleur et son utilisation ampute au chien un moyen précieux de communiquer. En arrivant tout essoufflé envers un autre chien, les signaux ne sont pas bons, et cela peut engendrer une bagarre, pour incompréhension.

Le dernier point, et pas des moindres, c’est l’aspect psychique, rejoignant les aspects physiques expliqués par ma collègue plus haut.

L’utilisation de ce collier, pas franchement agréable pour la peau, et générant des tensions, une hypersensibilité va se produire dans la zone du cou. Encore une fois, en reprenant un exemple humain, vous êtes certainement plusieurs à vous être déjà fait une entorse par exemple, et maintenant, même des années après, votre cheville reste plus sensible, plus fragile que celle n’étant pas blessée.

C’est pareil pour le cou du chien. Il y aura eu les tensions physiques, les tensions psychologiques de la punition, et les mauvaises associations avec ce collier autour de son cou. Il peut donc réagir violemment sur une prise au collier « réflexe », de type il veut traverser la route pour courir après un chat, par réflexe vous lui attrapez le collier, et vous finissez avec les deux bras en sang suite morsure. C’est une des morsures que nous observons le plus depuis 3 ans que nous ne récupérons que du chien mordeur : la morsure sur de la prise au collier, et elle est à plus de 90% présente, d’après nos observations sur les chiens que nous récupérons, sur des chiens ayant portés des colliers étrangleurs.

Alors arrêtons de nous chercher des excuses pour l’utilisation d’outils dangereux. C’est clair que c’est plus facile d’étrangler un chien pour pas qu’il tire « en cas d’urgences », c’est aussi plus facile de mettre une gifle à son enfant pour pas qu’il traverse la route sans regarder, après est-ce que l’apprentissage est mieux appris comme ça que pédagogiquement et de façon bienveillante… je vous laisse en tirer vos propres conclusions !

Belle journée à tous : )

https://www.caminteresse.fr/sciences/hormone-la-principale-messagere-de-nos-emotions-1179033/ #:~:text=Ocytocine%20%3A%20l'hormone%20du%20plair,la%20douleur%20ou%20la%20peur.

https://dailygeekshow.com/mauvais-chien-reflechir-avant-de-crier/ #:~:text=Cette%20nouvelle%20%C3%A9tude%20sugg%C3%A8re%20que,animaux%20r%C3%A9compens%C3%A9s%20pour%20leurs%20accomplissements.

https://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2015SA0158Ra.pdf

livre signaux d’apaisement Turid Rugaas

Adresse

La Fermeté

Heures d'ouverture

Lundi 09:00 - 20:00
Mardi 09:00 - 20:00
Mercredi 09:00 - 20:00
Jeudi 09:00 - 20:00
Vendredi 09:00 - 20:00
Samedi 09:00 - 20:00
Dimanche 09:00 - 20:00

Site Web

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque En route avec nos chiens éducation publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Contacter L'entreprise

Envoyer un message à En route avec nos chiens éducation:

Partager


Autres Services pour animaux à La Fermeté

Voir Toutes