06/09/2023
C'est la période des inscriptions en club, et le choix est vaste !
CHERS PARENTS DE CAVALIERS !
AVANT D’INSCRIRE VOTRE VOTRE ENFANT À L’ACTIVITÉ PONEY, LISEZ CECI !
Enseignante et éleveuse de poneys depuis de nombreuses années, j’ai vu arriver cet été dans mon club (sur le littoral landais), comme chaque année, des enfants qui avaient “un niveau équestre”. Après un bref entretien, ce « niveau » se résumait à :
- Pour avancer « on tape sur le ventre du poney avec les pieds »;
- Pour arrêter, « on tire bien fort avec les mains »,
- Pour tourner, « on tire d’un seul côté ».
- Et du coup, comme le poney ainsi traité n’avance pas, « on prend une cravache » !!
Ce n’est pas l’équitation qui est enseignée à ces enfants, c’est de la pure maltraitance !
Leurs parents ont payé pour que des enseignants diplômés apprennent ces comportements maltraitants à leurs enfants, des enfants qui aiment les chevaux et les poneys, et qui les violentent pourtant de façon systématique.
Est-ce vraiment cela que vous souhaitez pour votre enfant ?
J’ai fait de petites vidéos de ces entretiens, comme preuve de ce que je dis.
Et je me permets de vous apporter quelques éléments de réflexion.
Chers parents de cavaliers, donc,
À l’approche de la rentrée, il est bon je pense de se poser quelques questions avant d’inscrire son enfant dans le centre équestre ou poney-club le plus proche.
N’hésitez pas à regarder d’un oeil critique le fonctionnement de la structure que vous voulez investir : nous sommes tous sensibilisés maintenant aux critères du bien-être animal.
Le club que vous choisirez devra répondre à ces critères, non seulement en affichant le label, qui n’est pas très difficile à obtenir, (il ne tient pas compte de la façon dont les poneys et les chevaux sont “utilisés”), mais surtout en apportant des réponses correctes aux questions suivantes :
- les équidés ont-ils accès à du foin/de l’herbe à volonté ?
- sont-ils en groupes/ troupeaux, ou seuls en box
- font-ils des pauses entre les cours (et combien d’heures de cours par jour ?)?
- comment avez-vous été accueillis ?
- y a-t-il un projet pédagogique lisible dans le club ?
- a-t-on demandé à votre enfant ce qu’il voulait faire… et ne pas faire ?
- les poneys sont-ils calmes, gentils, respectés ?
- les cours se déroulent-ils dans le calme, en sécurité ?
- les enfants sont-ils tous détendus et heureux ?
- les enfants ont-ils des cravaches ?
- vous a-t-on proposé un essai ?
Et mille autres questions que vous avez certainement en tête, et qu’il faudra poser.
Si la personne qui vous accueille n’a pas le temps de répondre à ces questions, il est probable qu’elle n’a pas non plus le temps de s’occuper du bien-être de ses chevaux…
AMIS ENSEIGNANTS
Votre rôle n’est pas simple, pris entre les souhaits de tout le monde et vos contraintes de salariés…
Mais c’est vous que les cavaliers et les parents ont comme interlocuteur, vous pouvez donc leur faire passer nombre de notions importantes.
L’héritage de l’équitation militaire nous a enfermés dans des certitudes dépassées :
- l’heure d’équitation, inadaptée à un enseignement bienveillant et serein
- l’obsession du cheval “qui avance”
- l’enseignement “en reprise”
- la culture du résultat (et son prolongement pervers, la compétition)
- les phrases toutes faites et dangereuses (c’est en tombant qu’on apprend ?!?)
- l’absence de prise en compte de l’individu, qu’il ait deux ou quatre pieds
Mais pourquoi continuer à pratiquer cet enseignement inhumain, source d’abandons multiples et de souffrance pour les chevaux comme les cavaliers ?
Pourquoi ne pas agrandir les séances pour y inclure le pansage et un petit massage du dos du poney en fin de cours ?
Pourquoi négliger le travail à pied, pourtant au programme des Galops depuis 2012 ?
Pourquoi ne pas écouter ces enfants qui veulent avant tout être amis avec leurs poneys, et respecter leur souhait ?
Pourquoi ne pas déposer les armes, et chercher à bien communiquer avec nos chevaux ?
Je crains que, si nous ne changeons pas radicalement notre façon d’être avec les chevaux et les poneys, notre sport ne finisse par disparaître, jugé trop violent et interdit légalement, comme la détention d’animaux sauvages l’a été récemment.
Défendre notre sport, c’est défendre le bien-être animal, à notre niveau, de notre mieux.
CHER JEUNE ET MOINS JEUNE CAVALIER !
Quant à toi, jeune cavalier plein de rêves, c’est toi qui as raison. Le poney est ton meilleur allié, avec lui tu es invincible.
Il va t’aider à réussir, à te dépasser (un peu, reste dans ton projet et ne te laisse pas trop faire par les adultes, ils ne comprennent pas ce que tu vis avec ton poney).
Il va rattraper et pardonner tes erreurs.
Il va te montrer ce qu’il sait faire, et t’apprendre à le lui demander en douceur.
Alors respecte-le.
Ne le brutalise pas, ça ne sert qu’à lui faire de la peine, et à te rendre méchant.
Défends-le contre les gens qui le méprisent.
Assure-toi qu’il ne fait pas trop d’heures, qu’il a le droit d’aller au pré, qu’il est nourri correctement. Dis-lui que tu l’aimes, si ça se trouve, tu es son seul ami !
Ne laisse pas tes parents t’inscrire dans un club où les poneys sont maltraités.
Communique là-dessus avec tes amis pour faire passer l’idée du bien-être animal.
Marie JEANSON
Pour lire l’article sur le site du gefa : https://gefa-asso.com/chers-parents-de-cavaliers/