04/11/2021
Lettre de Sophie Besnard
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Vous avez été nombreux l'année dernière à signer la pétition que je vous avais proposée pour défendre l'élevage de volailles en plein air.
Le retentissement des milliers de signatures de consommateurs a été important mais pas suffisant.
De nouveau cette année, les autorités administratives, devant les risques d'épidémie d'H1N1 qui ressurgissent, laissent le lobby des gros industriels de l'élevage ( Labeyrie, Doue, Loué....) dicter leur loi pour essayer d' imposer la claustration des animaux 6 à 8 mois de l'année.
Ils ne remettent en rien en cause leurs pratiques industrielles de massification des élevages, de déplacements des animaux dans des conditions catastrophiques.
Ils veulent faire porter le chapeau aux élevages de plein air qui seraient plus sensibles à l'exposition aux oiseaux migrateurs, principaux vecteurs de transmission de cette infection.
Cette attaque contre l'élevage en plein air est beaucoup mieux coordonnée que l'an dernier. Le chantage à l'emploi et au déficit de la balance commerciale bat son plein.
A une époque ou de nombreux reportages nous parlent du bio, du local, du bien être animal.... en sous main, ce sont encore les industriels qui élèvent leurs volailles dans des hangars ou chaque animal dispose au sol d'à peine la surface d'une feuille de papier A4, des animaux qui ne verront jamais le jour, ni un rayon de soleil. Ce sont ces pratiques qui rendent possibles ces épidémies d'H1N1, pas mon élevage où les animaux disposent de 4m² d'herbe chacun. Ce sont les déplacements d'animaux du nourrissage au gavage à l'abattage qui génèrent épidémies et stress des animaux.
J'ai participé à une manifestation à la République cette semaine pour rendre visible cette mobilisation, certains d'entre vous ont peut-être vu des reportages sur cette question.
Avec mes collègues éleveurs de volailles plein-air, nous avons besoin de votre soutien pour contrer cette offensive. Comment pouvez-vous soutenir cette action ?
Il nous semble important de rendre publique cette information en transmettant le petit flyer (en fichier joint) et en signant et faisant signer la pétition en ligne:
https://s.42l.fr/elevage-plein-air
Sans présager des résultats de cette action, il me semble important de vous dire cette obligation de claustrer mes animaux 6 à 8 mois de l'année pourrait m'amener à interrompre mon activité . L'an dernier, j'ai été obligée, comme mes collègues aviculteurs des autres départements partout en France, de demander à la DDPP 94 une dérogation pour laisser à l'air libre mes animaux. Cela m'a coûté 150 euros puisque cette dérogation est obtenue après une visite d'un vétérinaire qui, lui même, fait la demande dérogation à la DDPP. Il est essentiel que les consommateurs se saisissent également de cette question.
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Sophie Besnard