22/03/2024
"Au fond du vieux refuge, dans une niche en bois,
Depuis 2 ans je purge, d'avoir trop cru en toi.
Tous les jours je t'attends, certain que tu viendras,
Tous les soirs je m'endors, sans que tu ne sois là.
Pourtant je suis certain, je te reconnaitrai,
Viens me tendre une main, je te la lècherai.
Tu te souviens très bien quand je sautais sur toi,
Que tu me caressais, que je dansais de joie.
Que s'est il donc passé, ce 16 juin
Heureux que tu étais, je me rappelle bien,
Tu sifflais, tu chantais, en bouclant les valises,
pour que tu m'aies attaché, là,
devant cette église.
Je ne peux pas comprendre, et ne croirai jamais,
Que toi qui fus si tendre, tu sois aussi mauvais.
Peut-être es tu très loin, dans un autre pays,
Mais quand tu reviendras, moi j'aurai trop vieilli.
Ton absence me pèse, et les jours sont si longs,
Mon corps s'épuise et mon cœur se morfond.
Je n'ai plus goût à rien, et je deviens si laid,
Que personne, jamais, ne voudra m'adopter.
Mais moi je ne veux pas, que l'on me trouve un maître,
Je montre bien mes dents, et je prend un air traître,
Envers qui veut me prendre, ou bien me caresser,
Pour toutes illusions, enfin leur enlever.
Car c'est toi que j'attends, prêt à te pardonner,
A te combler de joie, du mieux que je pourrai,
Et je suis sûr, tu vois, qu'ensemble nous saurions,
Vivre des jours heureux, en réconciliation.
Pour cela je suis prêt, à faire de gros efforts,
A rester près de toi, à veiller quand tu dors,
Et à me contenter, même si j'ai très faim,
D'un vulgaire petit os, et d'un morceau de pain.
Je n'ai rien dit, lorsque tu m'as frappé,
Sans aucune raison, quand tu étais énervé,
Tu avais tous les droits, j'étais à ton service,
Je t'aimais sans compter, j'acceptais tous tes vices.
Tu m'as mis à la chaîne, ou tu m'as enfermé,
Tu m'as laissé des jours, sans boire et sans manger,
J'ai dormi bien souvent, dans ma niche sans toit,
Paralysé, raidi, tellement j'avais froid.
Pourtant si tu reviens, nous partirons ensemble,
Nous franchirons en chœur, la porte qui ressemble,
A celle d'une prison, que je ne veux plus voir,
Et dans laquelle, hélas, j'ai broyé tant de noir.
Voilà mon rêve se termine, car je vois le gardien,
Puis l'infirmière, et le vétérinaire plus loin,
Ils entrent dans l'enclos, et leurs visages blêmes,
En disent long pour nous, sur ce qu'ils nous amènent.
Je suis heureux tu vois, car dans quelques instants,
Je vais tout oublier, et, comme il y a 2 ans,
Je m'endormais sur toi, mon cher et grand ami,
Je dormirai toujours, grâce à..... L'EUTHANASIE!
Et s'il t'arrive un jour de repenser à moi,
Ne verse pas de larmes, ne te prends pas d'émoi,
Pour toi, je n'étais qu'un chien, tu préférais la mer,
Tu l'aurais su avant, j'aurais payé moins cher.
A vous tous les humains, j'adresse une prière,
Me tuer tout petit aurait peiné ma mère,
Mais il eut mieux valu, pour moi cette manière,
Et vous n'auriez pas eu, aujourd'hui à le faire ..."