20/09/2022
Quand j’étais enfant, mon oncle avait une chienne Rottweiler (Cannelle « du Couvent de la Cérase », l’un des premiers élevages de Rottweilers en France). La race était presque inconnue en France, et séduisait principalement les utilisateurs (mon oncle pratiquait le ring avec sa chienne). J’ai le souvenir d’une race athlétique, fonctionnelle, au physique presque plus « berger » que molossoïde. Rien à voir avec les Rotts bulldozers qu’on peut croiser aujourd’hui.
Encore une fois, la sélection basée essentiellement sur le physique du chien, a mené à des dérives. Le Rott d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier, comme le Boxer, le Bouledogue Français, le Bull Terrier, le Carlin, le Mâtin de Naples, et toutes ces races dont l’aspect a évolué négativement en quelques décennies, à cause d’éleveurs produisant de l’hypertype, ET d’acheteurs réclamant de l’hypertype (les éleveurs ne sont pas les seuls coupables, chacun doit prendre ses responsabilités). Le Rottweiler n’est pas le plus touché, heureusement pour lui. Ceux qui pâtissent le plus de la folie humaine sont indéniablement les brachycéphales, qui souffrent d’une insuffisance respiratoire constante (quelle angoisse, quand on s’imagine à leur place !) et d’un physique qui les empêche parfois de se reproduire naturellement. Quelle folie !
Il existe heureusement des éleveurs passionnés, des VRAIS. Qui n’hésitent pas à revenir en arrière pour comprendre où la race a commencé à dégénérer, et qui font naître des animaux au physique qui ne les empêche plus de mener une vraie vie de chien. Des éleveurs qui vouent un véritable amour à la race qu’ils élèvent, qui produisent des animaux moins lourds, au nez plus long ou au dos plus droit, qui ne sont parfois pas confirmables (n’est-ce pas aberrant…) mais qui ne sont plus rendus volontairement handicapés pour notre pur plaisir égoïste.
Vivement le retour de chiens capables de faire une randonnée sans souffrir le martyr 🙏 !
(Je prends les devants, car je m’attends à des commentaires concernant l’adoption : bien sûr qu’elle reste un merveilleux moyen de trouver le compagnon de ses rêves ! Il n’y a pas que chez les éleveurs qu’on peut trouver des chiens. Partageant ma vie avec trois chiens dont deux adoptés, je suis la première convaincue. Mais ce n’est pas le sujet que je souhaitais aborder aujourd’hui 😉).
Elsa Weiss / Cynopolis
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