13/02/2025
et oui pas si simple si l’on veut faire les choses correctement tout en respectant de surcroit le chien 🙄
🐾 PETIT POINT SUR… LA MÉDIATION ANIMALE 🐾
La médiation animale a le vent en poupe ! La pratique existe depuis bien longtemps, mais elle s’est fortement développée ces dernières années. Dans l’absolu, c’est une bonne chose, mais pour que la médiation animale soit bénéfique pour les deux parties (humain et animal), ou en tout cas, qu’elle n’ait pas de conséquences négatives pour l’animal, le professionnel qui propose ce genre de service se doit d’y être correctement formé.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, la médiation animale désigne l’utilisation des animaux dans un cadre thérapeutique pour favoriser le bien-être physique, émotionnel ou psychologique des individus. L’animal peut intervenir auprès de personnes âgées, d’enfants présentant un Trouble du Spectre Autistique, de personnes en situation de souffrance psychologique (dépression, stress post-traumatique…), bref, le secteur d’intervention peut être très large. Les animaux apportent une forme de réconfort et de soutien qui peut faciliter le processus thérapeutique. L’animal en question peut être un chien, mais aussi un cheval, un lapin, un cochon d’Inde…
S’il est évident que le professionnel pratiquant la médiation animale se doit de connaître un minimum les spécificités des personnes auprès de qui il est amené à intervenir, il est aussi impératif, afin d’éviter de mettre l’animal en situation de mal-être, qu’il soit capable de décrypter les signaux de communication adressés par ce dernier. Un professionnel ne sachant pas reconnaître les signaux de stress chez l’animal avec lequel il travaille prend le risque de pousser ce dernier dans ses retranchements, ce qui, en plus d’être potentiellement dangereux pour les personnes en contact avec cet animal, pose aussi un problème éthique.
Il me paraît possible de combiner respect des personnes auprès de qui les interventions ont lieu et respect du bien-être animal. Tout d’abord, en choisissant soigneusement le binôme avec lequel on choisira d’intervenir : non, n’importe quel animal ne peut pas convenir ! La médiation animale est très exigeante pour un animal. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de faire des interventions en EHPAD avec mon chien Farouk, notamment auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Farouk a semblé apprécier les premières séances. Je pensais parvenir à faire respecter son espace vital, j’observais ses éventuels signaux de malaise, il recevait des friandises (qu’il adore !) de la part de certains résidents, etc. Pourtant, avec le temps, il m’a paru de moins en moins enthousiaste lors des sessions, et j’ai donc mis fin aux interventions, à grand regret car il s’agissait de moments que j’appréciais beaucoup. Mais Farouk était visiblement arrivé à saturation, alors même que je pensais être capable de bien « lire » mon chien et d’anticiper ses éventuelles émotions négatives.
Il n’existe pas de race ou de lignée canine parfaite pour la médiation animale. Certaines races, de par leur calme et leur nature placide, peuvent s’y prêter davantage que d’autres, mais si la race prédispose à certains comportements, c’est l’individu qui prime avant tout. Dans la race Bouvier Bernois, on pourra trouver beaucoup d’individus qui sont de gros nounours avides de câlins, mais certains ne tolèreront que difficilement le contact avec des inconnus. Je déconseille globalement les bergers, qui sont souvent trop sensibles pour ce genre de pratique, mais encore une fois, certains individus feront exception à la règle. En fait, je me demande -c’est un avis personnel- si un bon chien d’association, déjà adulte (on a beau dire, un chiot, ça reste la loterie, même avec une bonne imprégnation !), et avec lequel le professionnel aura pu prendre le temps de faire connaissance avant une éventuelle adoption, et de placer dans des situations différentes pour se faire une idée de son adaptabilité, ne serait pas le meilleur candidat pour devenir un chien médiateur. Mais même avec un chien comme celui-là, qui semble être à l’épreuve du feu, il faudra être particulièrement à l’écoute et savoir observer et détecter les éventuels signaux de stress, et savoir soustraire le chien à une situation qui le mettrait mal à l’aise.
La médiation animale est une pratique thérapeutique formidable, si tout le monde, humain, canidé, félidé, lagomorphe ou rongeur, est écouté et respecté.
👉 Si le sujet de la médiation animale vous intéresse, sachez que la docteure en éthologie Alice Mignot, gérante de l’entreprise Dans la tête des chiens - Docteure Alice Mignot, est spécialiste du chien dans la médiation animale et propose des webinaires à ce sujet.
(Le nain de jardin sur la photo, c’est moi, il y a fort, fort longtemps, avec la chienne Rottweiler de mon oncle, Bounty. J’ai beau être une personne -presque- normale, j’ai toujours recherché le contact avec les animaux. Il m’apaisait et me rendait heureuse, et c’est toujours le cas. Le contact avec d’autres espèces fait des miracles, à condition que l’intégrité de chacun soit respectée).
Elsa Weiss / Cynopolis
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