30/12/2022
Il ne suffit pas d'aimer son cheval pour assurer son bien-être...
Les études scientifiques montrent que beaucoup de chevaux domestiques sont en situation de mal-être, alors que la plupart des propriétaires éprouvent une grande affection pour leur animal. Quels sont les causes de ce paradoxe ?
Une étude (Hausberger et al. 2021) s'est intéressée aux facteurs pouvant expliquer cette situation :
Les croyances, les interprétations anthropomorphiques peuvent conduire à des pratiques de gestion inadaptées. Le fait de côtoyer quotidiennement des chevaux en état de mal être altère l'idée que les propriétaires se font de la normalité. Chez les professionnels, les pratiques inadaptées peuvent être la conséquence d'un manque de connaissances, ou d'un manque de ressources financières et foncières. Les pratiques équestres doivent aussi être repensées.
Une enquête auprès de plus de 4000 cavaliers (Visser et al. 2012) montre que seulement 2,7% ont des connaissances théoriques solides et les mettent en application, alors que pour l'ensemble des autres répondants, les connaissances sont absentes, partielles, ou bien présentes mais non mises en pratique. Les performances du cheval sont considérées par une partie des personnes interrogées comme un indicateur du fait qu'il va bien.
Les pratiques de gestion inadaptées peuvent venir du fait que les propriétaires ne perçoivent pas le mal être du cheval, ou interprètent mal les signaux. Ils suivent souvent des conseils erronés, ou n'osent pas s'opposer aux pratiques du lieu où sont gardés leurs chevaux, sous peine d'être socialement exclus (Birke et al. 2010).
Les biais anthropomorphiques sont également à l'origine de pratiques inadaptées :
- le box est encore souvent considéré comme un moyen de protéger le cheval contre les intempéries, les blessures, la consommation de plantes toxiques...
- le fait que les chevaux sortis parfois dans un paddock nu sans foin, abri, ni congénères attendent à la porte, est interprété comme une préférence pour le box.
- la mise à disposition de jouets est considérée comme une compensation suffisante aux restrictions de mouvement et de contacts sociaux.
Certains comportements sont mal interprétés : agressivité (mauvais caractère), bâillements (relaxation), jeu / excitation (joyeux).
Les auteurs concluent qu'il est essentiel de communiquer sur les méthodes d'évaluation du bien-être à l'aide d'indicateurs validés basés sur l'animal pour identifier et promouvoir les meilleures pratiques, et laisser moins de place à l'interprétation personnelle.
(Detecting Welfare in a Non-Verbal Species: Social/Cultural Biases and Difficulties in Horse Welfare Assessment - Hausberger et al. 2021)
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