19/11/2021
Aujourd'hui je souhaite vous partager, un sujet un peu différent.
J'ai été appelé pour les débourrages et le travail de jeunes chevaux au sein d'une écurie, jusque là tout va bien.
Seulement voilà, après un essai "à cheval" qui était chaotique (méthodologiquement parlant), je ressors un peu secouer de tout ça.
Je me suis retrouvée avec un premier cheval, sans connaitre son nom, son âge, son travail ... plutôt jeune selon moi et pas méchant pour un sous.
Après avoir tout donner pour aller "en avant", j'étais fatiguée d'avance avant d'enchainer le prochain cheval. Cheval très froid à la jambe et au stick, la direction est là mais … pas ouf!
On l'aura compris le cheval a eu aussi chaud que moi, au final il est plutôt cool pour un jeune.
A la suite, un cheval à peine sorti du débourrage. Plus jeune, je ne sais toujours pas son nom, son âge, mais apparemment débourrer aux trois allures.
Première étape, monter. Ok, la ont diffère sur la méthode, il faut monter en courte échelle, nez au mur, tenu par quelqu'un d'autre… loin de mon montoir solo !
Ensuite on me demande, de marcher et trotter dans un barns de 30m. Et comme il n'y a ni frein, ni direction, on s'arrête dans le mur. Ferré, sur le béton bien sur.
J'ai eu le malheur de serrer les mollets, j'ai failli me retrouver en orbite. Bon ok, le cheval est un peu sensible, il faut faire piano, piano, je m'adapte.
On rentre en manège, le cheval totalement derrière la jambe, il refuse catégoriquement d'avancer, je demande du mieux possible, pour éviter de rentrer dans le conflit. Rien y fait.
Une fois enclanché, on trotte, pas de direction, ni de frein, on doit laisser le cheval faire si il part en cacahuète, faut tenir ! J'ai vu le pare botte de très près plusieurs fois, je me suis même dit que
les balades de 2h sans étriers ont été bénéfiques finalement. Mais voilà, le cheval en sueur, trotter pour trotter, galoper pour galoper, le cheval n'a rien appris concrètement à part partir en live dès qu'une pression apparait.
Ont m'a demandé si j'avais déjà fait des débourrages. J'ai répondu, oui! mais avec la méthode dite "éthologique".
La réponse a été sans plus attendre, que l'éthologie était une mode, très ancienne, qui ne servait à rien.
Alors aujourd'hui, je souhaite remettre quelques idées dans le bon ordre.
Derrière le mot "éthologie", il n'y a pas que le fait de mettre un licol en corde et de dire "je monte sans mors c'est mieux".
Derrière le nom de cette méthode, il y a le travail. Ce travail c'est le avant-pendant-après le moment où l'on pose ses fesses sur le cheval.
Ce nom est pour moi, le plus proche de la technique que j'utilise pour faire des chevaux qui passent entre mes mains, des chevaux polyvalents et sereins.
Le débourrage, c'est le moment où un cheval va mémoriser chaque geste du cavalier et où il va l'associer avec un bon où un mauvais souvenir.
Contraindre un cheval lors du débourrage, c'est lui apprendre que le cavalier est là pour lui imposer ce qui se rapproche d'une douleur, pour obtenir la bonne réponse de lui.
Le cheval apprend donc sa "vie de grand" via une soumission souvent douloureuse, parfois il va résister, d'autres fois il va se taire.
Derrière l'éthologie, il y a; la manipulation du jeune cheval, la Désensibilisation, l'apprentissage via un renforcement positif, la possibilité au cheval de s'exprimer et d'être écouter du cavalier, la mise en confiance avec le cavalier.
Mais dans le sport on a pas le temps. Pas le temps d'écouter son cheval, ni d'aller à son rythme et encore moins de le laisser s'exprimer. C'est ce que l'on apprend à l'école, ça doit être rapide, efficace et rentable, c'est tout.
On débourre un cheval en une semaine, même si il faut passer par des moyens plus durs pour lui.
Donc forcement, quand on débourre un cheval comme ça, on a la trouille de monter dessus. Aujourd'hui je me suis vue avec les vertèbres fracturées si je faisais un mauvais geste. Un débourrage sécuritaire ? Pourquoi faire me direz vous !
Un jeune cheval est imprévisible blablabla … Oui ok, mais un cheval, avec qui on a pris le temps d'expliquer ce qu'on attendait de lui, avec le travail (travail à pied, pour les amateurs de longes pour "dégazer" et ne pas tomber),
et qui du coup est bien dans sa tête et son corps même avec le cavalier, bah le degré de dangerosité est pas le même.
Aujourd'hui j'ai pris la décision que même pour de l'argent, je n'accepterai pas de travailler de cette façon.
J'ai un Pur sang à la maison, il n'a jamais couru, mais n'est jamais sorti de son pré. Je ne l'ai monté que 4 fois (2 balades/2carrières) depuis Aout que j'ai commencé son travail avec la méthode "à la mode". (Bon ok j'ai manqué de temps et il avait du poids a reprendre !)
Aujourd'hui, je peux monter seule, je peux utiliser le montoir, il viendra se garer de lui même, je peux le longer, partir en balade, balancer la couverture, tourner, avancer, m'arrêter
Il n'a pas peur, il est serein.
Quand il est arrivé, il était dangereux, se cabrait, fuyait l'homme, tapait… Aujourd'hui il nous fait des bisous quand il est à côté, il vient nous voir au pré.
Alors oui je suis persuadée que ma méthode de travail est bien mieux que celle que l'on utilise pour "simplifier la vie de l'homme". Et je ne la changerai pas.
Oui parfois c'est plus long, il faut s'armer de patience et parfois même il faut se remettre en question car la demande n'est pas bonne. Et oui, je ne sais pas TOUT ! Les erreurs c'est ce qui fait grandir.
Mais je suis fière de défendre ça.
Pour l'anecdote, photo de mon cheval à la plage, avec ma méthode "à la mode".... Il avait 4 ans et demi, juste après le débourrage ;)