25/01/2025
**Transidentité avec prise hormonale et mon chien**
Aujourd’hui, je fête un an de plus ma renaissance. Celle qui a fait que je suis celui que je suis et qui m’a permis d’accomplir beaucoup de mes projets, dont celui de travailler aux côtés des animaux et des les aider.
Je me souviens encore de la peur au ventre que je ressentais à l’idée de prendre les hormones, alors qu’à cette époque, j’avais une chienne, avec mes parents, réactive humain. Allait-elle me reconnaître ? Est-ce que mon odeur allait changer ? Serait-elle mal à l’aise ? Ressent-elle mon mal-être ?
Toutes ces questions étaient sans réponse pour ma part. Ce n’est pas vraiment le sujet qui est abordé au sein de la médecine, comme au sein du milieu canin.
Et pourtant, ces deux thématiques peuvent se retrouver confronter l’une avec l’autre.
Il m’est déjà arrivé de suivre des personnes concernées et de ce fait, il m’a été nécessaire de pouvoir y apporter des réponses justes et précises.
Aujourd’hui, je vais donc prendre le temps d’écrire sur le sujet et permettre également à ma partenaire Nature en Pattes de donner son point de vue.
Je vais m’exprimer à base des observations que j’ai pu avoir tout au long de ces années et avec divers chiens.
La première question que beaucoup de personnes transgenres se retrouvent à se poser est sûrement une réponse qui peut paraître évidente, mais «mon chien va-t-il me reconnaître si je venais à prendre des hormones ?».
Il est certain que dans toute logique, nous vivons avec notre chien et de ce fait, les changements ne vont pas se faire en une seule piqûre. Évidement, avec une prise hormonale, on va dégager une odeur différente, mais pas au point de devenir méconnaissable.
Ma chienne réactive vivait avec mes parents et après ma première prise d’hormone, je n’ai pas eu l’occasion de la voir de suite. Il aura fallu attendre plusieurs jours avant de pouvoir la revoir.
En quelques jours, vous n’aurez pas de changements physiques, en tout cas pas visible à l’oeil nu. Bien que votre odeur corporel aura été légèrement modifiée, vous serez toujours vous. Car oui, un traitement hormonal ne changera pas votre personnalité, vos gestes, vos mimiques, vos intonations, vos rituels et vos habitudes. Ce traitement changera votre physique petit à petit et votre odeur.
De ce fait, tout ce qui fait que vous êtes qui vous êtes suffit amplement à votre chien pour vous reconnaître. Ma chienne n’a pas hésité à me sauter dans les bras et cela jusqu’à la fin de ses jours. J’étais moi et cela était clairement tout ce qui lui importait. Nous étions ensembles, les hormones lui importaient peu.
Et toutes personnes transgenres hormonées qui ont des chiens peuvent confirmer que leur relation n’a pas changé, voire s’est même amélioré. Pourquoi ? Car son humain est en train d’être entier et c’est bien la seule chose importante. Un humain heureux fait un chien heureux.
Mais alors, une autre question se pose souvent. «Mon chien ressent-il mon mal-être si je fais des crise de dysphorie ?» par exemple.
Ce n’est plus un secret aujourd’hui, mais nos émotions sont étroitement liés a celles de notre meilleur.e ami.e. Nos chiens ont la capacité de ressentir ce que l’on ressent. Nos joies et nos peines. Il n’est donc pas étonnant d’affirmer qu’ils peuvent sentir notre mal-être.
Patten, ma fidèle bouledogue, est en capacité de m’avertir en cas de crise, sait quand je vais faire mon injection et sera particulièrement protectrice pendant les prochaines heures qui vont y poursuivre. A aucun moment je ne lui ai appris ces notions-là. Elle le sent tout simplement.
Je suis une chienne qui adopte des comportements très similaire lors des crises de mon client. Il est donc évident que nos chiens le sentent, plus incroyable encore, ils vont nous épauler dans ces moments qui peuvent parfois être insurmontable.
De ce fait, si vous éprouvez la moindre inquiétude concernant votre chien et votre transition de genre, sachez qu’il ne vous jugera pas et qu’il sera toujours présent. Que ce sera l’un de vos pilliers et qu’il sera clairement un soutient émotionnel nécessaire dnss votre parcours !
Comme promis, ma partenaire et collègue Marine de Nature en Pattes - Éducateur & Comportementaliste canin a également apporté son point de vue sur le sujet que je vous conseille vivement de lire :
« **L'impact de la transidentité sur le comportement canin : une perspective d'éducateur**
En tant qu'éducateur comportementaliste canin, mon expérience professionnelle et personnelle m'a permis d'observer les interactions uniques entre les chiens et les personnes transgenres, notamment à travers ma collaboration avec mon collègue et partenaire Noah.
La perception canine au-delà des stéréotypes
J'ai vu en Noah un homme capable d'éduquer avec douceur.
C'est une personne qui, par son vécu et son parcours personnel, fait preuve d'une grande compréhension des émotions et d'une incroyable ouverture d'esprit — des qualités indispensables en éducation canine.
Les chiens sont connus pour leur capacité extraordinaire à percevoir les émotions et l'énergie des humains.
Cette sensibilité va bien au-delà des apparences physiques ou des constructions sociales.
Ils réagissent principalement à l'énergie, au langage corporel et aux émotions de la personne qu'ils rencontrent.
J'ai pu observer Noah en contact avec des chiens réactifs aux hommes. Ces chiens, habituellement méfiants envers les hommes cisgenres, ne manifestent pas de réactivité envers Noah.
Cela permet une approche intéressante pour aider ces chiens à développer une relation plus positive avec les hommes.
La culture LGBTQIA+ apporte une dimension supplémentaire de compréhension, d'empathie et d'innovation. Cette approche contribue à faire évoluer les pratiques vers des méthodes plus respectueuses et adaptées aux besoins individuels de chaque chien.
Ayant souvent fait face à des défis personnels liés à l'acceptation de soi, les membres de notre communauté développent généralement une sensibilité particulière aux émotions et aux besoins des autres ainsi qu'une continuelle remise en question des normes traditionnelles, encourageant une approche plus bienveillante de l'éducation canine en créant des espaces sûrs et accueillants qui se reflètent dans l'organisation de séances d'éducation canine plus inclusives, où chaque binôme humain-chien peut progresser sans jugement. »