17/03/2023
‼️⚠️💣 𝗔 𝗹𝗶𝗿𝗲 𝗮𝗯𝘀𝗼𝗹𝘂𝗺𝗲𝗻𝘁 💣⚠️‼️
Si vous suivez ma page depuis un moment, vous savez que je ne suis pas favorable à demander (imposer ?) à nos chiens de poser leurs culs par terre 25 fois par jour. On n'impose ce comportement à aucun autre être vivant qui partagerait notre foyer. Taxez-moi d'anthropomorphiste, mais ça ne nous viendrait jamais à l'idée de demander à un enfant de poser son postérieur quelque part avant de traverser la route, d'aller jouer dans le jardin, d'avoir accès à sa Playstation ou de pouvoir faire un câlin avec nous.
« Oui, mais un chien n'est pas un enfant. »
Certes, mettons les enfants de côté. Parlons des chats alors. Je n'ai jamais vu une seule personne chercher à imposer à un chat de poser son cul au sol pour obtenir quelque chose. Un lapin ? Un cheval ? Une chèvre ? La liste est infinie. Le chien est le seul et unique être vivant qui se voit entendre "assis" plus souvent qu'il n'entend son propre prénom. 🤷♀️
Si cette tendance me pose problème, c'est parce que je suis persuadée qu'elle prend racine dans l'éducation coercitive, qu'on demande un assis avec une friandise dans la main ou pas. Vouloir imposer à un autre être vivant de rester comme une statue de sel dans une position, c'est vouloir avoir un contrôle important dessus, montrer qui dirige l'autre dans le foyer. 🫢
« Oui, mais s'il ne s'assoit pas, il bouge. »
Et donc ? Un chien, ça vit, ça bouge. Jusque là, pas de quoi s'alarmer. On se doutait bien qu'en prenant un être vivant chez soi, il allait... vivre, avec tout ce que ça implique. C'est amusant d'ailleurs de voir à quel point on peut à l'inverse avoir une tolérance considérable pour les mouvements des chats dans le foyer, sous couvert que ça ne s'éduque pas (spoiler alert : si, ils sont juste moins tolérants vis-à-vis de la coercition... la boucle est bouclée !). 😅
« Oui, mais quand il bouge, ça pose souci. »
Là, on commence à mettre le doigt sur le cœur du problème. Car effectivement, certains comportements canins peuvent être problématiques. Mais commençons déjà par relativiser ce qu'on entend par "problématique" et mettre un curseur sain entre un chien adapté à une vie en société et un chien qui ne pourrait plus bouger une oreille sans entendre une injonction. Mais, 'mettons, Fanfreluche propose effectivement des comportements problématiques comme, par exemple :
👫 Sauter sur les invités
🍗 Trépigner d'impatience avant d'avoir sa gamelle
🏠 Se catapulter en dehors de la maison au départ de la balade
On pourrait lui demander de s'assoir, certes, mais d'autres solutions existent :
👫 Votre chien peut apprendre à saluer POLIMENT et à avoir les 4 pattes au sol sans pour autant être vissé par terre (ce qui risque au contraire de le comprimer comme un ressort et l'inciter à sauter d'autant plus fort). Commencez par vous demander pourquoi votre chien saute et cherchez à accompagner l'émotion, pas à la contenir dans une position. Travaillez à distance, focalisez-vous sur des adjectifs comme "calme, détendu, silencieux, ancré au sol" plutôt que simplement "assis".
🍗 Face à la gamelle, il y a là aussi une émotion de fond, elle ne s'éteindra pas parce qu'elle a été enfermée dans une position. Le chien trépignera toujours autant, mais le postérieur vissé au sol. Questionnez le rapport qu'à votre chien avec sa nourriture, créez des contextes clairs lui permettant de savoir quand et comment sa nourriture arrivera. Là aussi, focalisez-vous sur un comportement de fond comme "calme, détendu, silencieux, ancré au sol" plutôt que simplement "assis".
🏠 Hop, ça va être une redite, mais même combat : focalisez-vous sur l'émotion avant tout. Également, dans mon travail, il me tient à cœur d'avoir un chien qui soit autonome, capable de prendre des décisions réfléchies plutôt que d'attendre que l'humain gère tout à sa place. En lui demandant en permanence de s'assoir avant de sortir, vous portez sa responsabilité à sa place. Votre chien peut apprendre à ne sortir de la maison que sur signal de votre part, et non pas rester immobile tant que vous répétez "assis, assis, assis, pas bouger, assis...". Ça semble anecdotique, mais ça change considérablement le rapport que vous avez avec votre chien. Mon but dans la vie n'est pas d'être un perroquet, je veux pouvoir ouvrir ma porte d'entrée sans me faire bousculer certes, mais sans rien avoir à dire. Responsabilisons nos chiens, donnons leur des jobs au quotidien. 💪
Ces comportements là sont normaux pour un chien et ne sont généralement pas graves, juste irritants pour les membres du foyer. Mais là où j'avoue que j'ai envie de pousser un gros soupir, c'est quand j'entends mes client·es s'être vus conseiller d'imposer au chien de s'assoir dans des cas de prédation/réactivité/peur :
🐇 Soquette essaie de manger le lapin du foyer, du coup on lui braille "assis" pour qu'il arrête
🚴♀ Chasuble essaie de courir après les cyclistes et de chopper leurs roues, donc on le tient en laisse courte et on lui répète "assis, assis, assis" pendant tout le croisement
En aucun cas demander au chien de s'assoir ne viendra résoudre le problème de fond.
🐇 Soquette est toujours très très proche de Pimpin le lapin et continue à bouillir intérieurement, émotion renforcée par les cris autour de lui... jusqu'au jour où il se catapultera pour l'attraper au vol, par prédation, peut-être, mais aussi par déchargement émotionnel.
🚴♀ Chasuble se retrouve à être frôlé par ces cyclistes qui le mettent mal à l'aise, il ne peut pas partir puisqu'on lui impose de rester là. Jusqu'au jour où il se retournera sur l'humain qui l'oblige à rester si près... Ou qu'il croquera le cycliste pour de bon.
Focalisez-vous sur l'émotion, pas sur la position. Mettre l'émotion dans une position, c'est faire bouillir une sauce dans une casserole fermée d'un couvercle. A un moment donné, ça va forcément déborder, et vous allez mettre de la béchamel partout dans la cuisine, et vla le bo**el que ça va être à récurer. 🫠
Donc, avant tout :
👉 Demandez-vous ce que vous voulez comme compétence de fond : Un chien focus sur vous avant de traverser, un chien calme avant de sortir de la maison, un chien qui ignore les vélos qu'il croise. Formulez votre projet positivement, évitez les "ne pas" qui vont vous mettre dans la purée quand il s'agira de créer votre plan d'entraînement.
👉 Privilégiez un travail à distance plutôt que de forcer le chien à rester immobile. S'il déborde, il déborde, écoutez-le plutôt que de lui dire de se taire.
👉 Demandez-vous pourquoi vous tenez absolument à enseigner le "assis" à votre chien ou tout autre comportement d'immobilité. Questionnez les "on a toujours fait comme ça" ou "machin le fait donc ça doit être la bonne façon de faire".
Bref, travaillez sur le fond, pas sur la forme. De la TNT enfermée dans une boîte, ça reste de la TNT, et ça fera boum tout pareil à un moment donné, que vous ayez fermé la boîte ou pas. 🧨
Comme d'habitude, texte à visée vulgarisatrice et pédagogique qui n'a pas fonction à servir de cours, ces problématiques ne se résument pas à trois lignes sur un post Facebook. 😁
PS : Non, je ne suis pas fondamentalement contre le "assis". Ça peut être un prérequis pour certains tricks sympa, ou être un chouette exercice de renforcement musculaire (c'est dire à quel point ce n'est pas anodin de leur demander si fréquemment, surtout sans s'assurer que la posture est correcte). Je vous invite juste à toujours vous demander pourquoi vous faites les choses, même et surtout celles qui vous semblent être dans le package de base de l'éducation d'un chien.
Prenez soin de vous, prenez soin de vos chiens.
Des bisous sur vos truffes ! 😘