19/11/2024
Ça résonne +++
Avoir son cheval chez soi, le rêve éveillé ?
Pour beaucoup d'entre nous, c'est le but à atteindre depuis qu'on a son cheval.
Enfant, je construisait déja ma maison idéale, avec des playmobils.
J'y prenais un plaisir immense, avec toujours une petite douleur, à l'idée du chemin qu'il allait falloir faire pour y arriver...
Dans mon esprit, j'allais avoir besoin de sous pour réaliser l'achat de rêve, la propriété.
Il faudrait bo**er fort et longtemps pour en arriver là...
Mais après, ça serait le bonheur jour après jour... Plus qu'à en profiter à l'infini !
Petite fille déjà, à tous mes anniversaires, je disais "je voudrai un peu d'argent pour ma future écurie". Ça faisait rire tout le monde, mais j'avais les idées bien en place !
Aujourd'hui encore, j'économise pour cet espoir d'enfance pas encore réalisé: avoir les chevaux devant ma fenêtre, toute l'année.
Mais je vie quand même au quotidien la partie du rêve à laquelle je n'avais jamais rêvé : les avoir sous ma responsabilité entière: "chez moi" en quelques sortes.
Décider de tout, s'occuper d'eux sans intermédiaire, faire comme je veux...
Ne pas payer ! Pas question, ces traites mensuelles juste pour les faire garder.
Pouvoir les monter n'importe quand, en toute tranquillité, être la patronne !
Donc finalement... C'est tout proche !
A part le lieu, j'ai tout ce dont j'avais rêvé.
C'est vrai que je monte quand je veux...
Et que du coup je ne monte quasiment jamais parce que je suis trop occupée à debroussailler ou trop fatiguée après l'avoir fait.
C'est vrai que j'ai un van pour aller apprendre n'importe où avec les meilleurs monitrices....
Ce qui demande à minima une demie journée à caler dans une vie d'adulte bien remplie.
C'est vrai que je ne paie pas de pension...
Mais que je dépense 10000€ par an en investissements, consommables...
La totalité de mes dépenses passe dans les chevaux...
C' est vrai que je décide de tout...
Donc que chaque choix prend des heures en consultations, en recherches, en comparaisons...
C'est vrai que je suis jeune et que j'ai le temps...
Mais que j'ai déjà tellement morflé derrière leur cul que je ne peux plus me couper un morceau de pain ou porter un panier...
C'est vrai que je peux aller les voir quand je veux...
Et que j'y vais seulement par obligation, même parfois quand j'aurai le temps d'en profiter.
La réalité à fait un vilain croche patte à la petite fille, en lui apprenant les contraintes avant le bonheur...
Avoir ses chevaux à la maison...
Pour moi c'est, et ça restera une fin en soi..
Ce projet de maison, terrains plats et attenants, d'un seul tenant... Aujourd'hui ça serait surtout une manière de diminuer les contraintes.....
Mais je sais désormais qu'il y en aura toujours.
Le vivant ne se repose jamais.
C'est un chemin difficile, fait de brouettes de fumier, de longueurs de fil, de lames qui pètent, et bidons de 20L, de voiture sale, de maison jamais propre, de dos fatigués, de passion parfois essoufflée...
À celleux qui n'en rêvent pas, en tout conscience, que je comprend votre choix, et il est parfaitement respectable !!
Savoir qu'on paie, pour le droit à la liberté, au loisir, à la tête tranquille...
(quoique je ne minimise pas le soucis qu'on a aussi, parfois, même quand on ne les a pas chez soi).
Avoir ses chevaux à la maison, c'est quelque-chose qui doit être visceral je crois, pour tenir la distance.
Pour moi, c'est une façon incompressible d'exister.
C'est dur, et ça me questionne souvent.
Des fois je désespère franchement...
Mais le contraire n'a pas d'existence dans ma façon de concevoir le monde..
Je suis née pour ça, c'est une évidence...
Parce qu'au fond , j'aime ces corvées, profondément. Je me sens bien quand elles sont faites. Bien pour eux.
Elles m'aident aussi à faire le tris dans ma tête.
Rien de mieux que deux bonnes heures à ranger la forêt pour mettre ses idées au clair.
Quelle satisfaction quand on regarde un pré fraîchement broyé.
Quel exutoire ce contrôle sur son petit monde de vraymobils !!
Le défit finalement n'est pas de réussir à gérer tout gérer parfaitement.
J'y arrive plus ou moins, et vous toutes y arrivez, avec des hauts et des bas.
Le défis, c'est de garder du sens, de s'autoriser des pauses, de prendre du plaisir, de continuer de faire vivre le rêve autour de la réalité.
Avoir son cheval à la maison, je crois qu'il y a des personnes faites pour.
Qui ne sont pas meilleures ou plus fortes.
Seulement qui l'ont dans le sang.
C'est un idéal qui se construit au fur et à mesure du chemin, et qui recul toujours plus loin. Le but maintenant, c'est d'apprendre à apprécier le chemin pour tout ce qu'il a de merveilleux ❤️
