26/01/2025
🐾 NON, L’ÉDUCATION CANINE N’EST PAS UNE HISTOIRE DE FORCE… 🐾
Je mesure à peine plus d’1,50m, je pèse une cinquantaine de kilos, et il m’arrive de promener en laisse mes trois chiens qui, tous réunis, pèsent plus de 65 kilos. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’éducation canine ne devrait jamais être une histoire de force.
Attention, je n’encourage pas les futurs propriétaires de chiens à opter pour un animal beaucoup plus puissant qu’eux qui s’avérera peut-être réactif à l’âge adulte et sera alors difficile à tenir. Moi-même, j’atteins mes limites quand un chat bondit juste devant le nez de mon trio ou que deux laisses s’emmêlent (oui oui, je suis alors parfaitement ridicule !), et de toute façon, je sors rarement mes trois chiens ensemble quand je suis seule car la promenade devient alors moins qualitative pour eux.
De même, je trouve qu’il est finalement plus simple de promener trois chiens de taille moyenne plutôt qu’un seul très gros, dont toute la masse est concentrée au bout d’une même laisse. Je ne jetterai absolument pas la pierre aux propriétaires de toutous qui galèrent avec leur gros chien réactif, car je sais à quel point un molosse de 60 kilos déchaîné en bout de laisse peut être difficile à tenir. Mais il ne s’agit pas là d’éducation, mais plutôt de rééducation, qui n’est pas le sujet ici.
Ce que je souhaite faire comprendre avec mon premier paragraphe, qui ne vise ni à me faire mousser ni à dire que ceux qui n’arrivent pas à promener 65 kilos de chien seuls sont nuls, c’est que la force physique ne devrait jamais servir à éduquer un chien. Deux de mes compagnons ont des harnais, et le troisième un collier plat car le harnais n’est vraiment pas son truc et je n’ai pas encore entrepris de travail de désensibilisation. Je ne leur ai jamais enseigné à marcher sans tirer en usant de saccades ou de n’importe quelle méthode basée sur la contrainte. Je l’ai fait avec mes premiers chiens cependant, parce qu’à l’époque, je manquais de connaissances.
Or, plus nos connaissances deviennent pointues en matière d’éducation canine, et plus cela nous semble absurde de devoir employer la force physique pour enseigner un nouveau comportement à un chien. Si l’on est obligé d’en passer par là, c’est que l’on n’est pas capable de communiquer clairement ce que l’on souhaite à l’animal. Rappelons-nous que des entraîneurs animaliers sont capables d’enseigner des comportements à des orques de trois tonnes, avec un clicker et du poisson. Alors quand je vois des vidéos où de pauvres chiens réactifs sont tenus en laisse par deux personnes et se prennent, dès qu’ils ont le malheur de s’exprimer, des saccades sur le cou (zone riche en organes sensibles, dont la thyroïde qui peut être déréglée par des coups de sonnette à répétition), cela me rend profondément triste. Pourquoi employer la violence sur un animal au cerveau aussi développé, capable d’apprendre tant de choses ? Par incompétence, par plaisir de dominer un être plus faible que soi, ou pour montrer au public « komen kon é fort ? ». En 2024, on ne devrait plus en être là, sérieusement.
J’ai utilisé des outils coercitifs par le passé, je sais les employer, je sais quels effets ils produisent sur les chiens (donc s’il vous plaît, pas de « Bien utilisés, bla-bla-bla… ». Pourquoi en utilisais-je à cette époque ? Parce que je ne savais pas faire mieux. Parce qu’avec certains cas, j’arrivais au bout de mes capacités. Et, même si je suis loin de tout savoir aujourd’hui, il y a une chose que je peux affirmer : la contrainte physique est inutile dans l’éducation du chien. La laisse ne devrait être qu’un outil sécuritaire, elle n’est pas faite pour tirer son chien quand il renifle une odeur trop longtemps à notre goût ou pour lui donner des saccades quand il tracte. Tout ce que vous apprenez à votre chien lors des promenades, imaginez-vous le lui enseigner en totale liberté. Ne vous servez pas de la laisse pour le tirer, invitez-le, par les postures de votre corps, vos déplacements et votre voix, à prendre la même direction que vous.
En revanche, il est, à mon sens, important de s’interroger sur notre capacité physique à gérer un chien de gros gabarit : je connais trop de personnes vieillissantes qui ont peur de promener leur Berger Allemand, et moi-même, je rêve d’un Irish Wolfhound mais je m’interroge sur la pertinence d’opter pour un chien qui serait capable de me lécher le visage sans avoir à se dresser sur ses pattes arrière… Car il est certes inutile de se servir de la force quand on éduque un chien, en revanche, un animal reste un animal et si votre compagnon de 80 kilos prend peur à cause d’un pétard dans la rue et fonce tête baissée pour rentrer à la maison, vous ne pourrez pas le retenir si vous en pesez 20 de moins.
Un bien vaste débat !
Elsa Weiss / Cynopolis Formations
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