07/11/2025
Un chien adulte et équilibré est capable de prendre la responsabilité de ses propres choix et engagements : c’est ce qu’on appelle la maturité.
Être mature, c’est pouvoir gérer ses impulsions (instincts, envies, besoins…) en fonction du moment, des circonstances, de l’environnement et du groupe familial ou social dans lequel il vit.
Un chien mature sait décider, anticiper, renoncer, s’adapter, négocier, tout en maintenant des niveaux de stress modérés.
L’âge ne garantit pas la maturité psychologique. Certains chiens, même adultes, présentent ce qu’on appelle une immaturité psychosociale.
🐶 Qu’est-ce que l’immaturité psychosociale ?
Elle désigne un re**rd dans le développement des relations sociales et émotionnelles. Le chien immature garde une affectivité infantile, une forte dépendance affective et une faible capacité de jugement.
Il a du mal à faire des choix, à prendre des décisions seul, et devient souvent hyper-influençable — obéissant, certes, mais par peur de déplaire ou par besoin d’être rassuré.
Les signes que l’on peut observer :
• Une fixation excessive sur le maître (positive ou négative).
• Un besoin constant de protection ou de réassurance.
• De la dépendance affective marquée.
• De l’entêtement, une difficulté à gérer les frustrations ou les conflits.
• Parfois, une tendance au contrôle, à la manipulation ou à la victimisation, dans l’espoir d’obtenir une aide extérieure.
🐶 D’où vient cette immaturité ?
Les causes sont souvent à rechercher dans les conditions éducatives ou de développement :
• Une éducation trop autoritaire, qui empêche le chien d’apprendre à réfléchir par lui-même.
• À l’inverse, une éducation trop laxiste, où le chien ne trouve pas de repères stables.
• Une relation exclusive ou fusionnelle, qui nourrit la dépendance.
• Ou encore, des chocs émotionnels : mauvaises conditions d’élevage, vie en refuge, séparations précoces, traumatismes…
Ces chiens n’ont pas pu construire une confiance en eux suffisante. Ils grandissent sans avoir développé la sécurité intérieure nécessaire pour vivre seuls, prendre des décisions, ou affronter l’imprévu.
🐶 L’Autre comme béquille affective
Pour ces chiens, l’humain d’attachement devient une solution pour combler un vide intérieur. Ils ne peuvent exister qu’à travers la présence, l’attention ou la validation de cet humain.
Mais attention : le dépendant n’aime pas vraiment l’Autre, il a besoin de l’Autre. Et tant que ce besoin n’est pas transformé en confiance, l’autonomie émotionnelle ne peut pas s’installer.
🐶 Accompagner vers la maturité
Le travail du comportementaliste consiste alors à aider le chien à (re)construire sa sécurité intérieure :
• en renforçant la confiance en soi,
• en favorisant l’autonomie,
• en apprenant au chien à faire des choix, à gérer ses émotions et à trouver ses propres solutions.
L’objectif n’est pas de “couper le lien”, mais de rendre le lien plus sain, plus équilibré.
Un chien mature c’est un chien libre dans sa tête, capable d’être bien, avec ou sans son humain.
Laurence ROUX
Éducatrice Comportementaliste Canin
www.comportementaliste-canin78.fr