Cynotech

Cynotech éducateur canin et comportementaliste, spécialisé dans le chien de travail, les chiens difficiles ou présentant des troubles du comportement.
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05/07/2025

Une question qui revient souvent :
Pourquoi mon chien m'écoute mieux quand il est détaché plutôt qu'en laisse ?

Et c'est souvent flagrant avec la plupart de nos chiens.

Bien qu'il n'existe pas (à ma connaissance) de réponse universelle, je vais essayer de vous aiguiller un peu, et pourquoi pas, de vous proposer quelques pistes pour améliorer la situation.
(Bien que là, pour le coup, ce serait clairement plus parlant en vidéo… 😅)

D’où ça vient ?

Selon moi, la raison principale, c’est le lien biaisé qui s’installe dès le départ autour de la laisse.

Beaucoup y voient un outil de contrainte, un moyen de tenir le chien. Que ce soit pour sa sécurité, celle des autres, ou par habitude.
Mais personnellement, j’y vois avant tout un outil de communication : un prolongement du corps, un lien palpable entre le chien et son humain.

Une laisse peut retenir, oui.
Mais elle peut aussi guider, informer, sécuriser autrement.

Je dis souvent que c’est comme donner la main à quelqu’un :
– à un enfant, par souci de sécurité
– à un conjoint, par envie de créer ou d'affirmer un lien

Le geste est le même. L’intention change tout.

Et pourtant, chez beaucoup de chiens, c’est justement la mise à l'attache qui casse le lien.
Le chien ne devient pas sourd ou aveugle. Il est simplement sous contrainte.
(...et vous aussi.)

Les facteurs qui entrent en jeu

1 – Neurologique

La laisse modifie la perception corporelle du chien.
Elle altère sa proprioception (sensation de son propre corps), bloque ses prises d'information naturelles (angles, vitesse, équilibre), et réduit son autonomie posturale.

Certains chiens deviennent alors plus réactifs, d’autres plus passifs (bon, c’est plus rare, mais en détection c’est flagrant : le chien s’éteint en laisse).
Dans tous les cas, leur système nerveux est perturbé.
Et un système nerveux perturbé ne traite plus finement les signaux extérieurs: il sature…

2 – Comportemental

Un chien apprend vite à associer la laisse à certaines expériences : tensions, interdictions, agacements, maladresses involontaires...
Et plus cette association s’ancre, plus le chien développe un comportement de retrait, de fuite ou de confrontation passive.

À l’inverse, détaché, il peut s’exprimer, réguler sa distance, ajuster ses choix. Il n’est plus sous contrainte : il choisit.
Et un chien qui choisit devient plus lisible, plus disponible.

3 – Humain (et oui… encore)

Le facteur le plus négligé.

L’humain change de posture quand le chien est attaché (souvent inconsciemment)

Il anticipe plus, se crispe, s'énerve (si, si, je vous vois faire).
Et il transforme la laisse en fil de tension.

Et comme je le répète sans cesse : ”Laisse tendue, relation tendue”

À l’inverse, quand le chien est détaché, l’humain relâche la pression, il observe mieux, il laisse de l’espace, il offre une marge de manœuvre…et le chien le perçoit immédiatement.

Le changement ne vient pas toujours du chien, il vient aussi de la manière dont l’humain entre dans la relation.

4 – L’excitation du chien en contexte

Autre facteur souvent négligé: l’état émotionnel du chien au moment de la sortie.

Pour beaucoup de chiens, la promenade, c’est l’événement de la journée.
Ils sont surexcités avant même de franchir la porte, une fois dehors, ils veulent tout sentir, tout voir, tout explorer, tout de suite…Et cette montée en excitation, quand elle se combine à une laisse courte, déclenche systématiquement une frustration motrice.

Le chien veut aller vite, (en tout cas à son rythme) la laisse l’en empêche…Il veut faire demi-tour, on tire de l’autre côté….Il veut zigzaguer, on corrige la trajectoire…

Résultat : plus il est contraint, plus il s’énerve, et plus il s’énerve, plus vous vous enervez…et ça n’en finit pas!

Détaché, il garde cette excitation, mais il peut la canaliser par le mouvement.
Il va flairer, trottiner, ralentir de lui-même…Et paradoxalement, cette liberté l’aide à se calmer plus vite.

En laisse, on le bloque, détaché, il s’autorégule.

Du coup, on fait comment ?

Exercice 1 – Marche informée

Travailler la marche en longe détendue, sans tension parasite. Encore mieux : longe traînante au sol, gérée en marchant dessus ( c’est un coup à prendre, mais c’est top, parce que le chien apprend que vous avez un contrôle sur lui…même les mains dans les poches).
L’objectif : rendre la laisse invisible, mais présente.
On guide, on n’impose pas. (Sauf urgence… 🙄)

Exercice 2 – Changements de direction

Sans prévenir verbalement, (sinon le chien est directement interpellé, et il n’a pas d’effort cognitif à faire), changer de direction avec le corps.
La ligne droite est souvent l’ennemi de la marche en laisse ou au pied.

Ce travail oblige à redevenir lisible corporellement.
(Parfois, il faut exagérer les mouvements, notamment avec les épaules : mouvement d'aspiration du chien.)

Exercice 3 – Zones libres / zones guidées

Alterner entre zones en totale liberté (dans un lieu sécurisé) et zones en longe avec objectifs clairs (par exemple : rester dans une bulle de 1,5 mètre).
L’idée : créer un cadre lisible sans contraindre le mouvement.

Exercice 4 – réapprendre à marcher en laisse détendue

Réapprendre à marcher en laisse détendue, à s'observer mutuellement et ne pas monter en pression quand le chien tire.
Juste à le rappeler à l'ordre calmement, et reprendre le contrôle.
(Et on n'oublie pas les 3D – durée – distance – distractions.)

Exercice 5 – Le lâcher prise (le plus dur)

Tout ne doit pas être source de conflit.
Bien sûr, le chien ne doit pas vous arracher le bras en permanence…
Mais peut-être que vous ne devez pas lui arracher le cou non plus.

J’ai appris beaucoup, quand j’ai appris à lâcher la laisse.

Parfois, mon chien démarrait vite pour aller renifler je ne sais quoi.
Au lieu de partir au conflit, si l’environnement le permettait, je lâchais simplement la laisse.
(Et comme je suis un énorme feignant, je lui ai appris à la ramasser et à me la redonner…)
Et on repartait tranquillement.

La contrainte amène la contrainte.

Ce n’est pas la laisse le problème, c’est ce qu’elle trahit!
Il n’y a pas qu’à s'entraîner! :)

Comme on disait à l'armée:Toujours surpris, jamais baisé 😅En quelques semaines, j'ai été insulté et menacé parce que je ...
03/07/2025

Comme on disait à l'armée:

Toujours surpris, jamais baisé 😅

En quelques semaines, j'ai été insulté et menacé parce que je proposais une alternative sans douleur à l'emploi du collier électrique. On disait de moi que j'étais "un coercitif, un barbare qui prend du plaisir à massacrer des chiens".

Et puis avant-hier, j'explique que même en rééducation, si on peut choisir une option où la punition positive n’est pas employée, mais plutôt des outils de renforcement, alors je suis devenu un extrémiste en positif, un "pseudo-éducateur" qui devrait faire du terrain avant de parler...

Bref. De deux choses l'une : soit j'ai subi un sacré changement de personnalité en 10 jours, pour passer d’un barbare à un Bisounours (c’est ça, la fameuse transition de genre… ? Bon, je m’égare), soit j’en conclus que je déplaîs aux extrémistes de tout bord. Et ça, pour le coup, ça me plaît bien😉

Autant profiter de cet article pour parler un peu de moi, et remettre l’église au milieu du village.

Je vais pas vous refaire mon CV — tout le monde s’en fout, moi le premier — mais je vais quand même éclaircir quelques points, histoire de couper l’herbe sous le pied de ceux qui s’agitent sans rien savoir.

Pourquoi je montre peu mon travail en vidéo ?

Comme je l’ai déjà précisé, après des années à mon compte et plusieurs milliers de chiens rencontrés sur le terrain en éducation et surtout rééducation, je suis désormais dresseur-instructeur en recherche et détection d’explosifs (même si, soyons honnête, je suis aussi celui qu’on appelle dès qu’il y a un travail de rééducation à faire, parce que oui, ça existe aussi chez les chiens de travail).

La structure pour laquelle je bosse forme, entraîne et suit au quotidien une centaine de binômes partout en France.

Ces agents sont armés et assermentés et pour des raisons évidentes de sécurité, de confidentialité et de bon sens, je ne peux quasiment rien montrer de nos entraînements ou de nos missions.

Et même si je pouvais, soyons lucide: ce ne serait pas en lien avec cette page.

Ici, on parle de comportement, d’éducation, de binômes humains/chiens dans la vraie vie, pas de détection en environnement sensible ou de procédures opérationnelles.

La deuxième raison, plus simple, c’est que j’ai déjà essayé... 😅

J’ai tourné pas mal de vidéos à une époque, ma chaîne YouTube existe toujours… et ça n’a pas du tout marché.

Mon travail, je sais le faire, le mettre en valeur devant une caméra, visiblement, je ne sais pas.

Ça demande une équipe (que je n’ai pas), du matériel (que j’ai très peu), des chiens exploitables (que je n’ai pas le droit de filmer), du temps (que je n’ai pas non plus), et du talent en montage (et là, j’en manque clairement)...

Croyez-le ou non, mais faire un boulot en plus du boulot, pour n’avoir quasiment aucun retour… ben ça démotive.

Donc j’ai arrêté...et puis, de toute façon, j’aime écrire, ça me correspond mieux!

Quelles sont mes méthodes de travail ?

Toujours la même question, toujours aussi difficile à répondre. Mais au moins, les récents événements me permettent de clarifier:

Je ne suis ni méthode traditionnelle, ni méthode positive bienveillante Montessori.

Je me suis fait traiter de "trucs à 2 pattes incompétent" par Corinne Martin, je me suis fait tacler à la gorge par Hervé Pupier, (apparemment , le seul point sur lequel ils sont d'accord, c'est sur le fait qu'ils me méprisent 🤣), et là je viens d'achever de me faire détester par les inconditionnels de Tony Sylvestre, parce que j'ai le malheur de ne pas être d'accord avec une de ses méthodes....carton plein!!

Du coup, je suis quoi moi ? Le François Bayrou du chien ? Bon… ça ne fait pas rêver, mais ça me fait rire 🤣

Plus sérieusement : j’ai toujours eu le même credo. Le positif, tant qu’on peut. La sanction, quand on n’a plus le choix...

J’ai toujours aimé les interactions dans lesquelles le chien a réellement un choix à faire, où il peut proposer des options, et où c’est à moi de décider lesquelles renforcer et lesquelles rendre "non rentables".

Cette logique a très bien fonctionné en rééducation, et elle fonctionne tout aussi bien en détection.

Je suis un fervent utilisateur du combo renforcement négatif / renforcement positif. Et oui, il m’arrive d’utiliser la punition... Mais jamais en première intention, jamais par facilité, jamais pour le plaisir...

J’utilise beaucoup l’objet de motivation, souvent la récompense alimentaire, évidemment la voix, les caresses, la posture… tout ce qui fait partie du monde du chien...!

Je suis également passionné par les sciences cognitives et d'une manière générale par le fonctionnement du cerveau (humain et canin).

À une époque, j’aurais dit que je travaille en “méthode adaptative”, mais c'est une marque déposée...donc disons que je travaille sans méthode!

Ou plus exactement : avec une ligne directrice qui privilégie l’intelligence, la nuance, et la cohérence.

Et si mes détracteurs n'arrivent pas à me mettre dans une case... TANT MIEUX!

Quel est mon but avec cette page ?

J’aime aider les gens, encore plus aider les chiens.

J’aime partager, transmettre, faire profiter les autres de mes quelques connaissances accumulées sur le terrain au fil des vingt dernières années.

Mais si je suis honnête (et je le suis), il y a aussi un intérêt plus pragmatique:

Comme vous l’avez sûrement deviné, j’écris! Et je suis en train de terminer deux livres:

Le premier sur la détection, dans son sens le plus large: (de la détection de loisir pour particuliers jusqu’à la formation de chiens pour les unités professionnelles)

Le second sur la préparation mentale appliquée à l’éducation canine ( tout public, et une version pour les pros).

Ces deux projets représentent plusieurs années de travail de recherche et de formations ( rien que sur les 3 dernières années, j'ai passé deux diplomes de préparateur mental, un diplôme de praticien en sophrologie, un en naturopathie animalière, un en neurologie comportementale, plus une formation de dresseur instructeur auprès du CNICG de Gramat ( l'ecole des chiens de la gendarmerie) et plusieurs mois d’écriture....et si un jour je décide de les éditer, ce sera toujours plus simple de les proposer à une communauté construite avec le temps… plutôt que d’en parler uniquement à ma tante et à sa voisine.

Voilà, vous savez tout, ou presque!

Si je devais ajouter une dernière chose:

Pour ma santé mentale, je vais désormais bannir sans préavis les auteurs de messages agressifs, désagréables, malveillants ou idiots. Ce n’est pas de la censure, c’est de l’hygiène. Internet est suffisamment vaste pour que chacun y trouve son lieu de parole, ma page ne sera pas la tribune de mes haters!

Merci à tous les autres, pour vos nombreux messages, vos retours, vos encouragements.

C’est vous qui donnez du sens à ce que je fais.

Et part Saint Roch… Vive la cyno!

"C’est pas un peu d’eau qui va traumatiser le chien"L’autre jour, j’étais en train de discuter avec une collègue maître-...
30/06/2025

"C’est pas un peu d’eau qui va traumatiser le chien"

L’autre jour, j’étais en train de discuter avec une collègue maître-chien, passionnée de comportement. À un moment, elle me parle d’un youtubeur connu qui utilise un spray d’eau pour corriger un chien réactif congénères.

Elle me dit qu’elle trouve ça efficace, que le chien se calme vite, que la technique est propre. Pas de cris, pas de coups, juste un petit pschitt.

Et elle conclut :

"Franchement, c’est pas un peu d’eau qui va traumatiser le chien"

Et elle a raison!

Le problème, ce n’est pas l’eau, pas la violence du geste, ce n’est même pas le "traumatisme", ce mot usé jusqu’à l’os, qui sert aujourd’hui à désigner à peu près tout et n’importe quoi...

Non, ce qui me dérange, c’est le biais pédagogique!

Le geste ne me choque pas, mais me pose question sur la démarche éducative...

Parce qu’interdire un comportement, ce n’est pas montrer ce qu’on attend à la place.

Parce qu’inhiber une réaction, ce n’est pas aider le chien à s’autoréguler.

Et parce que faire disparaître un symptôme sous contrainte, ce n’est pas résoudre le problème émotionnel qui l’alimente.

Vous voulez quoi, exactement ?

Un chien qui ne fait pas parce qu’il redoute une conséquence désagréable ?

Ou un chien qui ne fait pas parce qu’il ne ressent plus ce besoin ou cette envie?

laissez moi reformuler ça en "humain":

Vous préférez un conducteur qui respecte le code de la route parce qu’il en comprend le sens et qu’il est capable de gérer la frustration de s’arrêter à un feu rouge, oubde respecter les limitations de vitesse?

ou celui qui pile devant les radars et réaccélère comme une fusée trente mètres plus loin ?

Le premier a intégré la règle

Le second évite la sanction

L’un a été éduqué

L’autre a été conditionné

-

Un chien qui arrête d'aboyer ou de grogner parce qu’il reçoit un coup de spray n’a rien appris sur la gestion de ses émotions, ni sur la lecture sociale, ni sur la bonne manière de se comporter face à un congénère.

Il a juste appris à taire un signal d’alerte, et parfois à le remplacer par un comportement plus sourd, plus dangereux, plus difficile à anticiper.

On parle d’éducation, d’apprentissage

Et tout apprentissage repose sur une logique simple :

Qu’est-ce que j’enseigne, là, maintenant ?

Qu’est-ce que le chien comprend comme étant la cause de ce qu’il vit ?

Qu’est-ce qu’il retient de cette interaction ?

Est-ce que ce qu’il apprend le rend plus autonome, plus calme, plus lisible ?

Deux minutes de théorie: ( bon ça dépend de votre vitesse de lecture ça... 😅)

Dans l’apprentissage, on distingue :

Renforcement, ce qui fait augmenter un comportement

Punition, ce qui le fait diminuer

Positif, quand on ajoute quelque chose

Négatif, quand on enlève quelque chose

Donc :

Renforcement positif : on ajoute quelque chose d’agréable

Punition positive : on ajoute quelque chose de désagréable

Punition négative : on enlève quelque chose d’agréable

Renforcement négatif : on enlève quelque chose de désagréable

C’est ce dernier, le renforcement négatif, qui est souvent mal compris

Le renforcement négatif n’est pas une punition

C’est une manière de faire comprendre au chien que son bon comportement met fin à une situation inconfortable

Ce n’est pas je te fais peur pour que tu m’obéisses, c'est tu adoptes la bonne posture et j’allège la pression

( Vous savez le fameux "il faut que ton idée devienne son idée")

Mais pour que ça fonctionne, il faut que:

- L’inconfort soit lisible, mesuré ( personnellement je travaille avec une tension légère sur le collier, placé haut sur le cou pour ne pas le blesser à la trachée)

- Le chien ait un vrai levier d’action ( c'est a dire une possibilité de proposer des solutions alternatives).

- L’humain relâche immédiatement dès que c’est juste ( le fameux timing qui fait souvent défaut)

Bien utilisé, c’est un outil structurant, précis et durable, outil favoris de la plupart des grands dresseurs ( oui oui là j'ai bien dis "dresseur" et horse whisperer).

Faire obéir ou faire comprendre ?

Un chien qu’on corrige à coups de spray( ou autres...) finit par obéir, mais il obéit sans engagement, sans compréhension, sans confiance.

Il exécute, anticipe, se retient, et s'adapte... Le jour où vous manquez de vigilance, le jour où vous avez oublié le pschitt, le journal roulé, ou la ta***te à mouche... Ou le jour où ce n'est plus la même personne au bout de la laisse.... Ça dérape! ( Ben oui, y'a pas de radar, donc je roule pied au plancher !!)

Je ne veux pas d’un chien sage par crainte,

je veux un chien stable parce qu’il a appris à le devenir

Parce qu’il sait comment se réguler,

parce qu’il comprend ce qu’on attend,

et surtout parce qu’il y trouve une forme de sécurité

Et ça, aucun pschitt ne l’enseigne!

Et si votre implication émotionnelle était un frein à l’éducation de votre chien ?Pour celles et ceux qui ont déjà fait ...
23/06/2025

Et si votre implication émotionnelle était un frein à l’éducation de votre chien ?
Pour celles et ceux qui ont déjà fait appel à un professionnel du chien, il y a souvent un moment un peu déroutant.
On assiste à une séance, et en quelques minutes, le chien semble différent.. Il marche, il écoute, il coopère…
Et vous, pendant ce temps-là… vous regardez ça en vous demandant pourquoi avec vous, ça coince ( et accessoirement pourquoi vous venez de dépenser 60 euros alors que le chien est parfait…)
Alors, est-ce que les éducateurs auraient un secret ? Un don ? Une autorité naturelle ? Une baguette invisible ?
Non, rien de tout ça.
La seule vraie différence, c’est la place qu’on occupe dans la relation!

Un éducateur ne porte pas l’histoire du chien, il ne traîne pas les échecs passés, ni les tentatives avortées, ni la culpabilité sourde! Il intervient sans tension, sans peur de mal faire, sans besoin de se prouver quoi que ce soit.
Il agit, il observe, il ajuste ( presque “froidement”) pendant que vous, souvent, vous êtes pris dans autre chose : le lien, l’attachement, les projections, les doutes, la peur de décevoir,de brusquer…pire, d'abîmer la relation avec votre chien…..Et tout ça, le chien le perçoit!
Avec les micro-hésitations, les doutes, l’absence de convictions, ou le manque de cohérence…Il ne résiste pas, il s’adapte, et il prend une place qui n’est pas forcément la sienne.
Ce n’est pas une question de technique. C’est une question de posture.
Pas une posture physique mais bien une posture intérieure.
Assumer ce que l’on demande, donner une direction sans culpabiliser.
Ne pas confondre fermeté dans nos attentes (très important) et fermeté dans nos gestes (souvent contre-productif).
Ne pas attendre que le chien se régule seul… alors qu’on n’est pas soi-même régulé.
Le chien ne changera vraiment que lorsque vous lui montrerez le bon exemple!

Plus facile à dire qu’à faire vous allez me dire, et vous aurez raison, j’en suis passé par là aussi d’ailleurs, quand j’ai dû faire face à mes premiers chiens réactifs humains, bien plus sûrs d’eux que moi….de moi…😂
Et un grand monsieur du chien m’a donné ce merveilleux conseil, qu’à mon tour j’ai envie de partager avec vous:
Faites semblant.
Et si vous le faites bien, si vous tenez la posture, si vous y croyez assez longtemps…alors un jour, vous n’aurez plus besoin de faire semblant.

Ne lâchez rien!
Ne perdez ni votre empathie, ni l’amour que vous portez à vos chiens.
Mais ne culpabilisez pas de les éduquer, parce que ça aussi, c’est une preuve d’amour!

“Ok Cynotech, c’est bien beau tout ça… mais nous, on fait comment pour l’apprendre à notre chien, la frustration ?”Vous ...
18/06/2025

“Ok Cynotech, c’est bien beau tout ça… mais nous, on fait comment pour l’apprendre à notre chien, la frustration ?”

Vous avez bien saisi que la frustration ne doit pas être évitée.
Maintenant, vous voulez savoir comment la travailler concrètement au quotidien…? C'est parti!

Ex 1 – Créer une frustration minimale, claire, sans ordre

Vous ne demandez rien.
Vous placez simplement votre chien face à une limite visible.

Exercice :
1. Prenez une friandise ou un jouet.
2. Montrez-la, posez-la au sol devant le chien.
3. Empêchez l’accès (main ou pied dessus). Ne parlez pas ( très important)
4. Attendez un relâchement, même minime : un détour de regard, une pause dans l’agitation, ou encore mieux, un assis
5. Libérez aussitôt en donnant accès.

Ce n’est pas de l’obéissance et ça ne soit pas en être! C’est un premier effort de régulation spontanée.
Le chien doit comprendre par lui même que le calme est récompensé.

Ex 2 – Travailler la frustration en mouvement

Le mouvement, c'est l’ennemi de la gestion des émotions! Que ce soit le mouvement du chien, où un stimulus en mouvement dans son environnement.

Exercice :
1. Tenez votre chien en longe ou en laisse.
2. Montrez-lui un objet motivant : b***e, congénère, odeur, gamelle.
3. Attendez le calme avant de vous diriger vers le stimulus
4. Marchez lentement vers “l’objet.”
5. Dès que le chien tire, s’énerve ou monte en pression : vous vous arrêtez net.
6. Attendez qu’il redescende (même brièvement) : regard vers vous, relâchement de la laisse etc…
7. Reprenez l’avancée…Et ainsi de suite.

C’est un jeu de chaud/froid.
Le chien connait la destination, vous connaissez le chemin, il faudra bien trouver un terrain d’entente 😅

Ex 3 – Injecter de la frustration utile dans la vie quotidienne

Une fois que le principe est installé, chaque moment où le chien veut quelque chose devient un terrain d’entraînement.

– Vous posez la gamelle : il s’agite → vous attendez.
– Il veut sortir : il saute sur la porte → vous restez immobile.
_ vous voulez lui mettre son collier, il saute de partout, on s'arrête et on attend.
– Il veut la b***e : il vocalise → vous ne jetez pas.
_ il tire en laisse, on arrête d’avancer et on attend qu'il revienne à nous où a minima qu'il “reconnecte” avec nous (c'est parfois très long, c'est normal)

À chaque fois, la clé pour débloquer la situation, c’est le calme.
Le chien apprend que l’état émotionnel détermine l’accès, pas la simple demande.

Ce qu’il faut éviter
– Parler pour combler le vide : vous nourrissez l’agitation (et ça c'est le plus dur, on est toujours bien trop impatient, donc on donne des ordres pour l’aider)
– Céder quand il insiste: apporter une réponse agréable à un comportement gênant, c'est renforcer ce comportement.
– Faire des exercices trop longs : vous créez de la lutte, pas de l’apprentissage
_ Tenter de rediriger
– Confondre contrôle et compréhension : ce que vous attendez, c’est un choix, pas une exécution ( donc on ne donne pas ordre!!)

Pour partager avec vous mon expérience, ce travail bien qu’indispensable est souvent négligé ou mal développé.
Le chien est très fort pour nous faire culpabiliser, ou pour nous faire perdre patience (quand c'est pas les deux en même temps 😅)... Et pourtant la clé est là !
Ne pas perdre patience, ne pas abandonner, ne pas se sentir mal parce qu’on lui interdit l’accès à ses envies, (que ce soit temporaire ou définitif).
Et ce qui est de loin le plus dur, c'est de ne pas parler, de ne pas aider le chien, et de ne pas s’énerver! C'est un défi, mais ça en vaut la peine!

Courage, ne lâchez rien! Ça va aller!

18/06/2025

Remplacez "cheval" par "chien" et vous comprendrez beaucoup de choses!
Cette approche me guide depuis maintenant de nombreuses années, je dis souvent à mes clients: "quand vous arrivez à faire croire au chien que l'idée vient de lui, alors vous avez réussi !"

On oublie ce qu'on apprend, on retient ce qu'on a compris!

Bravo à Andy Booth d'expliquer aussi clairement cette logique éducative qui me tient particulièrement à cœur!

Est-ce que ça vous paraît clair où vous voulez qu'on creuse un peu plus dans ce sens?



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Comprendre la frustration chez le chien:J'entends souvent :"Mon chien est frustré, du coup il aboie sur ses congénères. ...
17/06/2025

Comprendre la frustration chez le chien:

J'entends souvent :
"Mon chien est frustré, du coup il aboie sur ses congénères. "
Ou encore :
"J’ai peur de le frustrer, alors je lui laisse plein de jouets à disposition. "

C’est un mot qui fait un peu peur.
Un mot qui pousse parfois à éviter tout conflit potentiel.
Probablement parce qu’il réveille des choses chez nous, et que par empathie, on cherche à protéger notre chien de cette émotion.

Mais c’est quoi, la frustration ?
C’est une tension normale entre une envie et une limite.
Et c’est une étape indispensable dans le développement du chien.

Elle renforce les circuits d’auto-inhibition, structure la régulation émotionnelle, et prépare le système nerveux à choisir plutôt que réagir.

Elle fait partie intégrante de l’apprentissage.

Il veut sa b***e → il attend.
Il veut avancer → il patiente.
Il veut mordre, forcer un contact, s’imposer → il n’aura pas ce droit.

Parfois, il suffit d’attendre.
Parfois, il faut renoncer.

Un chien qui n’apprend jamais à gérer la frustration devient :
– impulsif,
– bruyant,
– dépendant de l’immédiat.
Il tire, il mordille, il aboie, il explose à la moindre contrainte.

En éducation, c’est utile ?

C’est plus qu’utile. C’est indispensable.
Mais pas n’importe comment.

Une frustration utile est :
– lisible (le chien comprend ce qui se passe)
– contenue (elle ne dure pas une éternité)
– résolue (par une issue claire ou une alternative cohérente)

Une frustration incohérente devient un blocage.
Mais une frustration posée et comprise, c’est un repère. Une base. Une sécurité.

Et souvent, elle est bien plus difficile à mettre en place pour l’humain… qu’à traverser pour le chien.
(En éducation canine, l’enfer est pavé de bonnes intentions.)

Utilisée à bon escient, la frustration n’est pas un outil de domination.
C’est un outil fondamental pour construire un chien stable, apaisé, capable de faire face au monde réel.

Laisser un chien accéder à tout, immédiatement, sans condition, sans retenue, sans interdit…
ce n’est pas l’éduquer.
C’est fuir ses responsabilités.

La tirade de la truffe"T’es un coercitif !"Ah non ! c’est un peu court, ami bienveillant.On pouvait dire, oh dieu! Bien ...
15/06/2025

La tirade de la truffe

"T’es un coercitif !"

Ah non ! c’est un peu court, ami bienveillant.
On pouvait dire, oh dieu! Bien des choses en somme!
En variant le ton, – par exemple, tiens:

Naïf :
"Il ose dire “assis” ? C’est dur, c’est contraignant !
Moi, j’préfère qu’il choisisse… même si ça prend dix ans"

Ultra-positif
" Il ose dire “non” ? Quelle drôle d’éducation…
Moi, j’laisse le chien choisir...sans pression"

Coach de surface :
"Il utilise une longe ? C’est qu’il gère mal le lien.
Moi, j’le travaille libre. Mais j’le sors qu'à cinq heures du matin"

Mignon :
" J’veux qu’il soit libre, heureux, qu’il mange bio, qu’il décide…
Qu’il grogne un peu, qu’il morde… tant qu’il s’exprime, je valide. "

Bienveillant version 2025 :
"Le chien est une fleur, faut juste l’arroser.
Si il te mord la main, c’est que tu l'as trop approché""

À jour de ses connaissances :
"Moi j’lis les études, j’suis formé, j’suis à jour.
J’corrige pas un chien. Je l’informe, par amour!"

Permissif:
" J’dis pas “assis”, j’dis “choisis”. C’est son corps, sa décision.
S’il dévore un joggeur, c’est sa libre expression."

Militant:
"T’as dit “non” ? T’as interdit? T’as mis une muselière ?
Tu nourris la culture du trauma sécuritaire !"

Voilà ce qu’à peu près, ami moralisant,
Tu m’aurais débité d’un ton condescendant —
Si tu avais un peu de style, un brin d’esprit,
Ou mieux : une once de terrain, même pour faire joli.

Mais tu répètes des dogmes, tu récites des slogans,
Tu confonds “relation” avec “tout est tolérant”.
Tu condamnes les actes dont tu ignores l’effet,
Et tu juges mes méthodes sans voir ce que je fais.

Moi, je relève des chiens qu’on croyait condamnés,
Pas pour des likes ni pour briller,
Mais pour qu'un jour, en silence… ils puissent vivre apaisés.

POUR REMERCIER CEUX QUI ME SOUTIENNENT,ET CONTINUER À DÉRANGER CEUX QUE ÇA DÉRANGE :Voici un tutoriel sur l’utilisation ...
13/06/2025

POUR REMERCIER CEUX QUI ME SOUTIENNENT,

ET CONTINUER À DÉRANGER CEUX QUE ÇA DÉRANGE :

Voici un tutoriel sur l’utilisation du collier électronique… en renforcement positif.

Oui, c’est possible.

Non, ce n’est pas un outil de punition.

Et si c’est bien fait, c’est surtout un excellent levier d’apprentissage.

POURQUOI UTILISER UN COLLIER ÉLECTRONIQUE SANS STIMULATION ÉLECTRIQUE ?

Parce qu’il coche plusieurs cases pédagogiques que d’autres outils ne remplissent pas aussi bien :

– Un signal neutre : le bip ou la vibration ne sont ni menaçants, ni émotionnels. Contrairement à la voix humaine, ils ne changent pas d’un jour à l’autre.

– Un signal constant : toujours identique. Pas de variation de ton, pas d’hésitation.

– Un signal précis : il peut être déclenché à l’instant exact où l’on veut marquer un comportement.

– Un signal perçu à distance, même quand le chien est très loin ou dans un environnement bruyant.

– Un signal qui fonctionne sans contact visuel, pour les chiens en mouvement, en exploration ou en liberté.

DANS LES FOYERS OÙ PLUSIEURS PERSONNES DONNENT DES ORDRES

Le collier devient un repère stable, commun à tous.

Peu importe la voix ou la posture de l’humain : le signal reste le même.

Résultat ?

Le chien comprend mieux, et répond plus volontiers à chacun des membres du foyer, pas seulement au maître principal.

QUAND UTILISER LE BIP ? QUAND UTILISER LA VIBRATION ?

– Le bip active le canal auditif. Il fonctionne très bien dans la majorité des cas.

– La vibration active le canal tactile.

Elle est particulièrement utile : • chez les chiens sourds ou malentendants

• chez les chiens en phase de stress ou d’excitation intense, quand l’audition ou la vue sont saturées.

Le canal tactile reste souvent fonctionnel quand tout le reste est coupé.

TUTO – 4 ÉTAPES POUR CONDITIONNER LE SIGNAL EN RENFORCEMENT POSITIF

1 – Conditionnement simple, en environnement neutre

• Le chien est à faible distance

• On déclenche le bip ou la vibration

• On l’invite à revenir (voix douce + légère tension sur la longe si besoin)

• À son retour : récompense immédiate et cohérente (jeu, interaction, nourriture…)

On répète plusieurs dizaines de fois jusqu’à ce que le signal déclenche un retour spontané. ( Souvent je dis "50 fois par jour, pendant 10 jours, mais c'est bien sûr très variable)

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2 – Généralisation à l’extérieur

• Même protocole

• En longe

• Avec un peu plus de distractions

• À chaque retour, le chien reçoit une conséquence agréable claire et immédiate

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3 – Progression des critères

• On augmente la distance progressivement

• On complexifie l’environnement

• On teste en présence de distractions contrôlées

Si le chien échoue, on revient à l’étape précédente.

On ne saute pas les marches.

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4 – Intégration dans la communication

Une fois maîtrisé, le signal devient un marqueur fonctionnel du rappel.

Utile quand :

• le chien est loin

• le contexte est bruyant

• on veut éviter d’utiliser la voix

• on veut rappeler un chien excité sans le surstimuler

Et bien sûr : toujours sans stimulation électrique. Jamais!

Petite digression pour conclure.

Certains me demandent :

“Pourquoi insister autant sur le collier électrique ? Pourquoi alimenter la polémique ?”

Alors je vais être très clair.

Je n’ai aucun attachement émotionnel à un outil. Ce n’est pas un symbole, ce n’est pas un totem.

C’est un objet technique. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on peut en faire de propre, de fonctionnel, de respectueux.

Mais si j’en parle, si je continue d’expliquer, de démontrer, de détailler… c’est parce que le collier est en vente libre. (Pour celles et ceux qui vont prétendre le contraire, non la loi Vignon n'est pas passée, donc aucune interdiction !)

À 20 euros sur Temu ou Amazon.

À la portée de n’importe qui.

Sans notice. Sans formation. Sans conscience.

Et puisque des gens vont de toute façon l’utiliser, je préfère qu’ils sachent comment le faire sans nuire au chien, sans briser la relation, sans alimenter des erreurs qui auraient pu être évitées.

La prohibition n’a jamais empêché l’usage.

Elle a seulement déplacé le problème.

Et souvent, aggravé les dérives qu’elle prétendait combattre.

Alors non, je ne défends pas le collier. Je défends l’idée qu’on peut utiliser intelligemment un outil, plutôt que de laisser les pires usages se développer dans l’ombre.

Si je peux éviter un seul traumatisme, un seul chien détruit par ignorance, ça vaut le coup.

Parce que je suis convaincu que l'école éloigne la prison, et que comme pour les chiens, si je peux enseigner plutôt que sanctionner, alors je choisirai cette voie!

Éduquer c'est transmettre, pas condamner!

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