Cynotech

Cynotech éducateur canin et comportementaliste, spécialisé dans le chien de travail, les chiens difficiles ou présentant des troubles du comportement.
(3)

L’ordre “On s’en fout”En parlant avec une cliente du "lâcher prise", nous avons fini par en conclure qu’il serait judici...
12/11/2025

L’ordre “On s’en fout”
En parlant avec une cliente du "lâcher prise", nous avons fini par en conclure qu’il serait judicieux de mettre en place l’ordre “on s’en fout” avec beaucoup de nos chiens.
Et au-delà de l’aspect un peu cocasse de cet ordre, laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Parce que de nombreuses erreurs viennent d’un même endroit: le contrôle.
On veut bien faire, on veut guider, on a peur de perdre la face, et on veut que le chien réussisse.
Alors on sur-réagit, on surcorrige, on surinterprète…
Et à force de vouloir aider, on finit par brouiller le signal.
Prenons un exemple concret:
vous croisez un autre chien dans la rue.
Le vôtre se fige, se tend, puis aboie.
Et là, tout le monde connaît la suite: la laisse se tend, la voix monte, le stress grimpe.
Et plus vous essayez de “reprendre le contrôle”, plus votre chien perd le sien.
Mais souvent, ce qui bloque le plus, ce n’est pas le chien.
C’est le regard des autres.
Ces quelques secondes où vous sentez les yeux des passants, où votre ego voudrait se justifier, prouver, réparer.
Et c’est là qu’il faut justement se dire: "on s’en fout"!
Parce que ce travail-là, personne d’autre ne peut le faire à votre place.
Ni le voisin, ni le passant, ni le dresseur de trottoir du dimanche (mon préféré, celui-là…🫩).
“On s’en fout”, pas au sens du “je m’en fiche” (quoique…), mais au sens du “je ne nourris pas.”
Je reste présent, ancré, mais neutre.
Je ne donne pas d’énergie au conflit.
Je ne nourris pas émotionnellement cette situation.
Et surtout: je ne me sens pas coupable.
Le lâcher-prise, ce n’est pas sur la gestuelle, c’est sur l’implication émotionnelle.
Votre chien aboie ? Ce n’est pas un échec.
Ce n’est pas “vous contre lui”, ce n’est pas un jugement public.
Ce n’est qu’un comportement — à lire, à comprendre, à réguler.
Pas à vivre comme une faute.
Dans une situation pareille, le simple fait de s’arrêter, de s’excuser ou de se justifier, c’est déjà valoriser le comportement du chien.
Alors que c’est tout l’inverse qu’il faut faire:
donnez votre ordre “on s’en fout”, continuez tranquillement votre chemin, et avancez.
Plus vite vous passerez à autre chose, plus vite votre chien en fera autant.
Parce que le dire, ça agit.
C’est un bouton mental.
Une phrase qui aide à désamorcer le stress.
Un peu comme la méthode Coué, mais version cyno: plus vous le dites, plus votre corps y croit, plus votre chien le ressent.
C’est une compartimentation mentale:
je sépare ce que je ressens de ce que je montre,
je sépare l’émotion du réflexe,
et je garde la tête froide.
L’ordre “on s’en fout”, ce n’est pas de l’indifférence.
C’est le choix de ne pas valoriser ce qui ne doit pas l’être.
C’est un ordre qui vous implique autant que votre chien.
Parce que l’éducation, c’est un travail d’équipe.
Et qu’un chien ne pourra jamais être indifférent à une situation qui vous atteint émotionnellement.

La balade d’un point de vue éthologiqueLors du dernier stage que j’ai encadré, nous avons rencontré une problématique co...
28/10/2025

La balade d’un point de vue éthologique

Lors du dernier stage que j’ai encadré, nous avons rencontré une problématique commune à plusieurs binômes:
le chien ne s’intéresse pas (ou peu) à son maître pendant les balades, ils n’ont pas de rappel (vous savez, la fameuse phrase: “il a un bon rappel, sauf quand…”), et s’ils sont attachés, les tirages en laisse ou en longe deviennent permanents.
Et ma réponse est toujours la même: “oui, c’est normal!”
Mais pourquoi c’est normal?

Reprenons quelques bases éthologiques pour comprendre:
À l’état sauvage, un canidé ne se déplace jamais pour “le plaisir”.
Chaque mouvement a une finalité claire: traquer, chasser, se reproduire, défendre un territoire, explorer une ressource.
Le déplacement gratuit n’existe pas.
Autrement dit, ce que nous appelons “balade” n’existe pas dans le monde animal: c’est une invention humaine.

Et pourtant, pour le chien, le simple fait de marcher, flairer, orienter, accélérer ou stopper mobilise une série de patrons moteurs de la prédation — des séquences neuromotrices instinctives héritées du comportement de chasse.
- Quand il renifle le sol: -> “recherche”
- Quand il suit une odeur spécifique au sol: -> “traque”
- Quand il fixe un point: -> “fixation visuelle”
- Quand il coure après sa “proie”: -> “poursuite”
- Quand il bondit sur un bâton ou une b***e: -> “capture” (+ éventuellement “mise à mort”)
etc.
Pendant qu’il est dans cet état, son système nerveux oscille entre exploration et prédation.

Il alterne entre des circuits de curiosité sensorielle (prise d’information, orientation, flair) et des circuits moteurs plus archaïques liés à la prédation.
Cette alternance progressive explique pourquoi un chien peut, en quelques secondes, passer d’un simple reniflage à une course instinctive, sans véritable “décision consciente”.
Et ce mode de fonctionnement est profondément gratifiant: chaque micro-séquence libère de la dopamine, renforçant le comportement.
Autrement dit, la balade est auto-renforçante.
Plus le chien explore, plus son cerveau le récompense.
Voilà pourquoi l’attention au maître s’efface: non pas par désintérêt ou désobéissance, mais parce que le système de récompense interne est déjà activé.
(C’est ce qu’on appelle un renforçateur intrinsèque.)

⚠Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas balader son chien.
Au contraire: la balade est essentielle!
Mais il faut comprendre ce qu’elle déclenche, et pourquoi elle ne devrait pas être laissée totalement “libre”.
Laisser un chien suivre ses séquences instinctives sans intervention revient à laisser la prédation s’auto-renforcer.
Chaque fois qu’il suit une odeur, qu’il accélère, qu’il piste ou qu’il poursuit, il alimente ce système moteur ancestral.
Et plus il le répète, plus ces circuits se renforcent.
C’est ce qu’on appelle un renforcement par répétition: les voies neuronales associées à la prédation deviennent plus rapides, plus efficaces, plus automatiques.

Autrement dit, si l’humain n’intervient jamais, le chien devient meilleur prédateur.
Pas dans le sens “dangereux”, mais dans le sens “hautement spécialisé dans la poursuite et la capture”.

Et c’est exactement ce qu’on observe chez les chiens qui tirent en laisse, qui n’ont plus de rappel ou qui partent au moindre stimulus mobile: ils ne sont pas désobéissants, ils sont simplement performants dans un programme qu’on a laissé s’installer.

C’est pour ça que l’idée de “laisser le chien satisfaire ses besoins exploratoires” est souvent mal comprise.
Oui, il doit explorer — mais pas sans cadre.
Le rôle du maître, c’est d’être acteur de la balade, pas simple spectateur.
Cela signifie:
- observer les changements d’état (olfactif→moteur→visuel)
- interrompre tôt (pause, retour au calme)
- rediriger vers un comportement cible (suivi, recherche posée, cible odorante)
- interrompre si nécessaire (blocage net quand la dérive est lancée)
- alterner phases libres/guidées, ramener de la cohérence dans le mouvement

Par exemple, quand un chien suit une piste avec intensité, on peut marquer une pause, demander un retour au calme, puis relancer l’exploration plus t**d, ou proposer une alternative.
Ce simple mécanisme d’ouverture-fermeture apprend au chien à gérer son niveau d’activation nerveuse.
C’est cette alternance — liberté, régulation, liberté ou redirection vers un autre comportement — qui crée un équilibre réel.
Le chien exprime ses instincts, mais apprend à les contrôler, à tolérer la frustration de ne pas pouvoir boucler la boucle des patrons moteurs.
Et c’est exactement ça, le but d’une balade bien menée:
ne pas nier la nature du chien, mais la structurer.

Pour résumer et conclure:
il est vital de sortir votre chien et de le laisser profiter de sa balade, mais vous devez rester les maîtres — pas seulement de votre chien, mais du jeu.
Si vous laissez le prédateur (qu’il est) activer librement son instinct, alors c’est normal que, tôt ou t**d, il trouve l’odeur d’un lapin ou d’un congénère plus attractive que vous…et qu’il parte après!

Jouez avec votre chien!
Interagissez avec lui pendant la balade.
Faites-lui faire de la recherche, lancez-lui son jouet, variez les exercices, multipliez les rappels gratuits (sans raison particulière) et récompensez-les systématiquement (en tous cas en phase d'apprentissage).
Faites aussi des rappels silencieux, des changements de direction, des arrêts inattendus.
Bref, soyez acteur de la balade de votre chien, et il s’intéressera bien plus à vous.🙂

17/10/2025

Juste un petit moment en ballade avec les gros....et la petite!
Duchesse est une petite ch**te qu'Oslo à trouvé dans la grange de la ferme a côté de chez nous l'année dernière, elle devait avoir un mois et demi.
Depuis, c'est la cheffe de meute, et elle nous accompagne sur la plupart des ballades et à des comportements canins ( elle halète souvent, elle coure après les b***es etc...)
Comme quoi, chacun imprégne l'autre de son image 😊

Bonne journée les truffes !!

Je vous plains sincèrement.Vous, les particuliers, "propriétaires" de chiens, qui à la base vouliez simplement adopter u...
14/10/2025

Je vous plains sincèrement.
Vous, les particuliers, "propriétaires" de chiens, qui à la base vouliez simplement adopter un compagnon de vie, apprendre à l’éduquer, passer de bons moments avec...
Et là… vlan : l’arrivée des réseaux sociaux.
Là où les vrais experts côtoient les vrais blaireaux (d’ailleurs souvent les plus bruyants et les plus sûrs de leurs conneries...).
Qu’est-ce que je vous plains, quand en scrollant dix minutes sur Facebook, vous passez de « lancez-lui une canette pleine de graviers dans la tronche » à « dire non à un chien, c’est de la maltraitance ».
Dans un milieu où le seul "diplôme" obligatoire s’obtient en 14h de formation, et où des éthologues, des anciens ops de l’armée ou des forces régaliennes, des finalistes de disciplines canines diverses, se font donner des leçons par des gens qui ont payé des formations en ligne à 29 euros auprès de leur youtubeur préféré…
Et au milieu, il y a vous. Pleins de bonne volonté, d’envie de bien faire, mais bombardés de tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi).
Mon dieu que je vous plains, et que je n’aimerais pas être à votre place.
Si je ne peux vous donner qu’un conseil : soyez critiques, logiques et intelligents.
Si ça ne vous paraît pas cohérent, si ça ne correspond pas à vos valeurs, si ça sent la manipulation déguisée en bienveillance…
Alors ne le faites pas.
Éloignez-vous.
Et allez vers ce qui vous paraît logique, naturel et respectueux — non pas du chien seulement, mais aussi de vous.

Parce qu’à force d’écouter tout le monde, on finit par ne plus s’entendre soi-même.
Et c’est souvent là que les chiens commencent à ne plus comprendre non plus.

Toujours quelques créneaux disponibles ☺️
09/10/2025

Toujours quelques créneaux disponibles ☺️

NOUVEAU SERVICE – ACCOMPAGNEMENT À DISTANCE

Face à une demande croissante et à mon emploi du temps chargé, je propose désormais un service d’accompagnement comportemental à distance, pour particuliers comme pour professionnels du monde canin.

Vous rencontrez une problématique avec votre chien ? Vous avez besoin d’un regard extérieur, structuré, professionnel et directement applicable ?

Voici ce que je vous propose :

Envoi préalable d’une vidéo illustrant la situation (ou description précise par écrit)

Analyse individualisée et échange en visio ou téléphone (environ 45 minutes)

Plan d’action concret : exercices ciblés, adaptations personnalisées

Suivi inclus pendant 7 jours, pour affiner et répondre à vos retours

Tarif : 50 € TTC
Créneaux disponibles du lundi au vendredi à partir de 16h
Réservation par message privé

Je suis bien conscient qu’aucun échange à distance ne remplacera le terrain.
Mais si je peux vous aider malgré tout, ce sera avec rigueur, clarté… et plaisir.

Une seule condition : vouloir comprendre pour mieux agir.

Parfois, même la caresse s'apprend! Ces derniers temps, j’ai travaillé avec un binôme dont la chienne est particulièreme...
02/10/2025

Parfois, même la caresse s'apprend!

Ces derniers temps, j’ai travaillé avec un binôme dont la chienne est particulièrement sensible dans sa manière de vivre son environnement. Une femelle anxieuse, toujours en tension, dont la posture traduit vite la moindre pression.
Son maître, (en plus) grand et élancé, avait pour habitude de la récompenser en posant sa main sur sa tête, avec un geste descendant, du dessus vers le sol.
Geste bienveillant, certes, mais qui renforçait paradoxalement son effondrement postural. Au moment même où elle aurait dû se sentir valorisée, elle se tassait encore plus.
Je lui ai proposé un autre geste : passer la main sous la tête, du bas du museau vers le poitrail, avec un appui doux mais ferme. Une caresse “par-dessous” qui invite la chienne à relever la tête. Résultat immédiat: elle s’est redressée, a respiré différemment, et l’effet était visible autant pour elle que pour son maître.
Ce qu’il faut comprendre:
Une caresse n’est pas seulement un signe d’affection. C’est une stimulation sensorielle qui peut induire :
un ancrage (stabilisation, retour au calme),
une ouverture (redressement, vigilance),
ou une tension (agacement, contraction).
Et son effet varie selon trois paramètres: la direction, la qualité du mouvement, et le profil du chien.
1. La direction
Main descendante, posée sur la tête ou les épaules:
Pour un chien stable : effet d’ancrage, qui peut renforcer la disponibilité et la confiance.
Pour un chien anxieux: vécu comme une pression supplémentaire, qui accentue l’effondrement postural.
Du museau vers le poitrail (par-dessous) :
Favorise le redressement, la respiration thoracique, l’ouverture.
Très utile pour des chiens qui se tassent ou qui manquent d’assurance.
Dans le sens du poil (museau → queue sur le dos) :
Effet de continuité et de canalisation, stabilise un chien qui a tendance à s’éparpiller.
Mais peut aussi accentuer la torpeur d’un chien déjà apathique.
À rebrousse-poil (queue → museau) :
Provoque de la tension musculaire et des contractions.
Peut être utilisé exceptionnellement pour réveiller un chien amorphe, mais souvent vécu comme désagréable.
2. Mouvement ou appui ?
Caresse mobile: elle stimule la peau, active le système nerveux superficiel. Selon la vitesse, elle apaise (lente) ou excite (rapide).
Appui statique, ferme mais stable: il agit différemment. Poser la main sur l’avant de la poitrine ou les épaules, sans bouger, peut créer un effet de contention. Beaucoup de chiens le vivent comme rassurant, un peu comme une pression enveloppante ( je développe d'ailleurs actuellement tout un processus d'aide à la rééducation à ce sujet). Mais un chien instable ou méfiant peut y réagir par une opposition.
3. Droite / gauche
Certains travaux suggèrent des différences de latéralisation:
Stimulations côté droit → plus marquées sur l’émotionnel.
Stimulations côté gauche → davantage liées à la motricité et à l’action.
Ce n’est pas une règle absolue: l’individualité du chien prime toujours. Mais c’est une piste d’observation intéressante, notamment chez des chiens qui réagissent différemment selon le côté où on les touche.
En pratique
Il n’y a donc pas de “bonne” ou de “mauvaise” caresse. Il y a des gestes qui apaisent un chien stable mais qui écrasent un chien fragile ; des appuis qui rassurent certains, mais qui provoquent de la résistance chez d’autres.
L’essentiel, c’est d’observer l’effet produit: posture qui s’effondre ou qui s’ouvre, respiration qui ralentit ou qui s’accélère, regard qui s’éteint ou qui s’éclaire.

La caresse devient alors un outil de lecture autant qu’un outil d’accompagnement.

(J'anticipe le message de "Jean Michel troufion": Décidément, on est jamais tranquille, même caresser le toutou ça devient une science 😅)

Etre en paix, même avec nos échecs.Cette semaine, j’ai accompagné des binômes opérationnels en recherche et détection d’...
29/09/2025

Etre en paix, même avec nos échecs.

Cette semaine, j’ai accompagné des binômes opérationnels en recherche et détection d’explosifs à un examen de certification annuel, très stressant (surtout pour les maîtres).
Et avec certains binômes… nous avons échoué.

Je dis “NOUS” parce que même si ce n’est pas moi qui tenais la laisse, nous sortions d’un mois entier à préparer cet examen. Et dans ma vision des choses, si l’élève échoue, le formateur aussi.
C’est la règle du jeu...C’est aussi ce qui donne du sens au métier.

Mais je ne suis pas là pour vous raconter ma semaine. Je veux vous parler d’un point central, et qui vous concerne sûrement si vous avez un chien : le stress.
Pas celui des chiens, non. Le nôtre.

Je ne vais pas vous faire l’éternel topo sur le bon stress / mauvais stress, ça, on l’a tous entendu 50 fois.
Mais dans la vraie vie, ça ne sert pas à grand-chose. Parce que quand on est dedans… on est dedans.
Et là, même les meilleures intentions s’effondrent.

La vraie question, c’est celle-ci :
Pourquoi nous, humains, sommes-nous capables d’amener un chien à échouer ou mal se comporter, non pas à cause de ses capacités, mais à cause des nôtres ?

Parce que nous avons une capacité unique à chronifier le stress.
À le porter, l’entretenir, l’alimenter sans fin avec nos pensées, nos projections, nos doutes...
Et tout ça, notre chien finit par le vivre avec nous.

Un chien, à l’état naturel, ne connaît que le stress situationnel.
Un bruit soudain, un conflit, une douleur, un danger… Il réagit, son corps s’active, puis l’homéostasie reprend le dessus. Il se secoue. Il dort. Il repart.

Mais un humain, lui, peut ruminer une erreur trois jours. Anticiper l’échec deux semaines avant. Imaginer 15 versions d’un problème qui n’existe pas encore. Et devinez qui absorbe ça, tous les jours, sans filtre ? --> Le chien.

Et là, il y a un truc important à comprendre :
Un chien ne devient pas anxieux tout seul. Il apprend à l’être en vivant avec quelqu’un qui l’est.

Pas toujours, bien sûr. Il y a des prédispositions, des sensibilités, des événements de vie…
Mais dans énormément de cas, le stress chronique du chien est un effet miroir de celui du maître.
Ce n’est pas de la magie. C’est juste de la biologie partagée. Des routines vécues ensemble. Des tensions qui s’installent dans le corps, dans la voix, dans les gestes. Et un chien qui s’adapte, comme il peut...et malgré lui.

Alors non, le travail ne commence pas par apprendre au chien à se poser.
Il commence par apprendre à se poser soi-même.
Par faire la paix avec l’échec.
Par questionner ce qui nous stresse réellement : la situation, ou ce qu’elle dit de nous ?

Et par redonner une place aux activités qui recalent l’organisme : le mouvement, la respiration, l'exposition sensorielle, le jeu libre, la nature, les temps morts (pour votre chien ET pour vous).

Appelez ça "développement personnel" si vous le souhaitez, selon moi, c'est une question d’hygiène émotionnelle, pour soi et pour son chien.

Et peut-être qu’on devrait le rappeler plus souvent dans les formations, les stages, les rendez-vous éducatifs:
Avant de chercher à contrôler son chien, il faut apprendre à ne pas contaminer son espace intérieur.
Parce que le chien, lui, continue de vivre dans l’instant.
Mais si nous, on le remplit de tension, on le pollue...et la relation s'abime!

La loi de l’effet : comprendre vraiment la base de l’apprentissageIl y a quelques mois, j’avais rédigé un article sur le...
20/09/2025

La loi de l’effet : comprendre vraiment la base de l’apprentissage

Il y a quelques mois, j’avais rédigé un article sur les “lois de l’apprentissage”, que je qualifiais de “lois simples, fondamentales, qui gouvernent tout apprentissage durable chez le chien” (et concrètement chez l’humain aussi).
Aujourd’hui, je reprends chacune de ces lois, une par une, pour les expliquer en profondeur.
L’objectif: ne laisser aucun flou.
Ce sera une série d’articles, dont une partie sera peut-être réservée aux abonnés.

La loi de l’effet
" Un comportement suivi d’une conséquence agréable a plus de chances d’être répété. Un comportement suivi d’une conséquence désagréable à moins de chances d’être répété. "
Cette loi est universelle.
Elle agit chez tous les êtres vivants. Elle explique pourquoi certains comportements s’ancrent rapidement tandis que d’autres disparaissent.
Cela rejoint un autre article que j’ai écrit récemment sur l’opportunisme, ou même le “capitalisme” du chien :
"Un comportement qui rapporte a plus de chances d’être répété. Un comportement qui n’apporte rien finit par disparaître. Un comportement qui apporte de l’inconfort disparaît encore plus vite."

Pourquoi cette loi est incontournable ?
Impossible d’y répondre sans évoquer les neurosciences : les quadrants de l’apprentissage…Oui, on en revient toujours aux bases!
La loi de l’effet englobe en réalité les quatre formes du conditionnement opérant. Elles fonctionnent toutes biologiquement, mais activent des circuits cérébraux différents et produisent des états émotionnels distincts.
1. Renforcement positif
On ajoute quelque chose d’agréable → le comportement augmente.
Mécanisme : activation du système de récompense (noyau accumbens, voie mésolimbique). Libération de dopamine et parfois d’endorphines.
Émotion vécue : plaisir, motivation, attente positive.
Exemple : le chien s’assoit → il reçoit une friandise → l’assis s’installe.
2. Renforcement négatif
On retire quelque chose de désagréable → le comportement augmente.
Mécanisme : activation des circuits du stress (amygdale, hypothalamus), puis libération de dopamine et sérotonine quand l’inconfort disparaît.
Émotion vécue : soulagement. Le chien agit pour échapper à la gêne.
Exemple : le chien arrête de tirer → la tension du collier cesse → il apprend à marcher au pied.
3. Punition positive
On ajoute quelque chose de désagréable → le comportement diminue.
Mécanisme : activation des circuits de l’évitement et du conditionnement aversif (amygdale, tronc cérébral). Libération de cortisol (stress) et de noradrénaline (alerte, vigilance).
Émotion vécue : peur, inhibition, évitement.
Exemple : le chien saute → on le repousse vivement → il hésite à recommencer.
4. Punition négative
On retire quelque chose d’agréable → le comportement diminue.
Mécanisme : activation des circuits de la frustration (cortex préfrontal, striatum). Baisse de dopamine → sentiment de manque.
Émotion vécue : frustration, parfois colère.
Exemple : le chien saute → on lui retire l’attention → le saut perd son intérêt.

À retenir
Renforcement positif = plaisir, motivation.
Renforcement négatif = soulagement, évitement de la contrainte.
Punition positive = peur, inhibition, vigilance accrue.
Punition négative = frustration, apprentissage par manque.
Les renforcements positif et négatif reposent sur la dopamine, mais pas de la même manière:
le positif active le plaisir d’obtenir
le négatif active le soulagement d’éviter.
La punition positive mobilise surtout les circuits du stress et de l’évitement.
La punition négative agit sur la frustration et l’absence de récompense attendue.
Ces mécanismes montrent que tous les quadrants fonctionnent, mais pas avec les mêmes effets émotionnels ni les mêmes implications relationnelles.

Le vrai choix de l’éducateur
Le choix d’un éducateur (ou d’un maître) n’est donc pas seulement technique, il est aussi éthique: quel état émotionnel veut-on installer chez le chien pour qu’il apprenne ?
La vraie question reste toujours la même :
“Où placer le curseur entre mes attentes de résultat et l’état émotionnel dans lequel je place mon chien (et parfois celui dans lequel mon chien me place) ?”
Il n’y a pas de réponse unique...Trop de paramètres entrent en jeu :
- l’urgence de la situation (on n’aborde pas un aboiement intempestif comme un chien mordeur),
- la sensibilité propre et l’expérience de vie,
- le rapport à l’autorité,
- l’implication émotionnelle,
- le caractère du binôme,
- l’âge, le sexe, la race du chien,
- le cadre légal
- les attentes précises (éducation, dressage, rééducation).
Et il y en a sûrement encore d’autres...!

Conclusion
Dans un monde où chacun veut imposer son point de vue, la seule arme reste la connaissance.
Si vous comprenez comment fonctionne l’apprentissage, comment se façonnent les comportements, quels sont les effets de vos gestes, si vous acceptez que vos intentions comptent parfois plus que votre technicité, alors vous deviendrez des éducateurs et des maîtres intelligents.

Je vois mes confrères et consœurs se définir comme “positifs”, “adaptatifs”, “traditionalistes”, “éthologiques”, “respectueux”, “bienveillants”... et que sais-je encore!

Mais aucun ne se définit comme “intelligent”.
Pourtant, l’intelligence permettrait de choisir, au cas par cas, l’outil le plus approprié, et de le justifier, à soi-même comme au maître.
Et surtout, elle permettrait, par la pédagogie et le partage de connaissances, de rendre les maîtres réellement autonomes (ce qui je vous l’accorde n’est pas le modèle économique le plus recommandé, mais j’ai la chance d’être en CDI dans le monde canin donc je m’en fou🤣)

Comprenez comment fonctionne votre chien, et vous n'aurez plus besoin de gourous!

Le savoir est une arme, et tant que je le pourrais, je serais votre armurier!

Salut les truffes,J’ouvre aujourd’hui une nouvelle étape pour cette page.Vous pouvez désormais vous abonner pour 1 € par...
19/09/2025

Salut les truffes,

J’ouvre aujourd’hui une nouvelle étape pour cette page.
Vous pouvez désormais vous abonner pour 1 € par mois.

Pourquoi ? Parce que je veux créer un espace à part, réservé uniquement à celles et ceux qui décident de me faire confiance. Un espace plus intime, où je pourrai partager du contenu que vous ne trouverez pas ailleurs, organiser des échanges, des vidéos, des lives, et surtout avancer avec vous de manière plus directe.

À l’heure actuelle, je me heurte à une limite simple : le temps et le budget. Avec votre soutien, même symbolique, je peux renforcer la qualité de cette page, développer de nouveaux formats, et consacrer davantage d’énergie à vous transmettre ce que vous attendez vraiment.

En vous abonnant, vous ne faites pas qu’acheter du contenu. Vous participez à un projet collectif, où votre voix compte. Je veux que vous puissiez exprimer vos attentes, vos envies, et que cet espace devienne le vôtre autant que le mien.

Un euro, c’est peu individuellement. Mais si vous êtes nombreux à me prêter confiance, cela change tout.

Alors je vous pose la question : est-ce que vous embarquez dans cette aventure, et si oui, qu’est-ce que vous voulez vraiment y retrouver?

Merci pour votre confiance!

Yoann

Salut les truffes!Petit point sur le stage des 18 et 19 octobre avec Cyno Spirit' Gold ( proches d'ANGERS), il reste act...
07/09/2025

Salut les truffes!
Petit point sur le stage des 18 et 19 octobre avec Cyno Spirit' Gold ( proches d'ANGERS), il reste actuellement une seule place pour un chien difficile et 2 places pour les éducateurs canins. (pour les observateurs, on à encore de la place)! :)
Il reste finalement peu de temps pour vous inscrire!
Le lien est ici: https://forms.gle/Map3dUJbBwTBKyRh8
Le prochain stage en Corrèze? dans le sud-est? 🤓 ça bagarre en tout cas!
Merci pour votre soutien!

Bon dimanche avec vos truffes!!

C'est OK de pas être parfait!On a souvent l’impression qu’avec son chien, il faut toujours être au top.Toujours cohérent...
04/09/2025

C'est OK de pas être parfait!

On a souvent l’impression qu’avec son chien, il faut toujours être au top.
Toujours cohérent, toujours patient, toujours capable de gérer toutes les situations. Comme si la relation idéale ne laissait jamais place à l’imprévu.

Sauf que… on reste humains.
Et un humain, ça se fatigue, ça se blesse, ça doute.

En ce moment, je vis une blessure qui m’empêche de bouger comme d’habitude ( tu la sens venir la quarantaine?!....)
Résultat : mes chiens, qui profitent généralement d’une grande liberté, se retrouvent plus souvent rattachés. Non pas parce qu’ils ont régressé, non pas parce qu’ils ont perdu des « acquis », mais parce que je ne peux pas garantir leur sécurité et la mienne dans l’état actuel.

Cognitivement, ce n’est pas un drame.
Le chien ne raisonne pas comme nous en termes de "justice" ou "privation".
Son cerveau vit dans l’instant, et ce qui compte avant tout, c’est la cohérence émotionnelle de son humain. S’il sent que je suis calme, clair dans mes choix et aligné, il s’adapte.

Et c’est là qu’on oublie souvent un point essentiel : l’adaptation, c’est aussi de l’éducation.
Un chien apprend autant dans les moments de liberté que dans les moments de restriction. Il apprend à tolérer la frustration, à gérer une baisse de stimulation, à rester connecté malgré un contexte moins "fun".
Ces phases sont aussi formatrices que les séances d’entraînement.

Alors non, ce n’est pas grave de ne pas être parfait.
Ce n’est pas grave de dire : « Aujourd’hui, je fais plus simple. Aujourd’hui, je mets la laisse parce que je ne peux pas courir après toi, ou aujourd'hui je te sens plus tendu que d'habitude, donc je t'attache »
C’est même un signe de maturité! Parce que la sécurité et la stabilité priment toujours sur l’idéal.

Le plus beau cadeau qu’on fait à son chien, ce n’est pas la liberté absolue et inconditionnelle, c’est la stabilité relationnelle: un humain qui assume ses limites, qui s’adapte, et qui montre que malgré les variations du quotidien, le lien reste solide.

Eduquer c'est s'adapter, au chien, mais aussi à soi-même...et il n'y a aucune raison de culpabiliser pour ça.

(Bref j'ai plus 20ans, et il va falloir que je me calme avec mes c*******ries)

Adresse

Yvoire

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Cynotech publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Partager