04/12/2020
Professeur Douyon, une vie dédiée à l’enseignement en Haïti
Né en 1945 à la ville des Cayes (Haïti), DOUYON est l’unique fils de sa famille. Il est aujourd’hui âgé de 75 ans. Il a fait ses études primaires chez les frères de l’instruction chrétienne et ses études secondaires au Lycée Philippe Guerrier. Il a terminé ses études classiques en 1964. De 1964 à 1967, il a étudié les sciences juridiques et a décroché son diplôme en droit à la faculté de droit et des sciences économiques (FDSE). Parallèlement, avide de savoir et voulant profiter de sa jeunesse pour meubler son esprit, de 1965 à 1968, le jeune Douyon à l’époque s’est inscrit à l’École Normale Supérieure (ENS), pour étudier les sciences naturelles. Une fois fini avec ses études universitaires à l’ENS, de 1968 à 1970, il a passé deux ans à travailler dans le laboratoire « Institut de Développement Agricole et Industriel (IDAI) ». En 1970, le prodige Douyon a reçu une bourse d’étude du gouvernement français. Il en a profité pour obtenir son diplôme d’Étude Approfondi (DEA), aujourd’hui appelé master II, à l’Université Montpellier (Montpellier II actuellement). Plus précisément, à la faculté des sciences de Montpellier II.
Un événement qui bouleverse sa vie
En 1975, suite à la triste nouvelle faisant croire que sa mère était gravement malade, il a décidé d’arrêter ses études pour aller à sa rescousse, alors qu’il lui restait seulement une année pour décrocher son doctorat. Cet événement l’avait profondément attristé. Preuve patente de son amour incommensurable et sa gratitude pour sa tendre mère. Aussitôt retourné sur sa terre natale, sa mère est malheureusement partie pour l’au-delà.
Un parcours méritoire
De 1975 à 2001, l’extraordinaire Douyon a travaillé pour les Nations Unies (ONU). Il a laissé l’ONU en 2001 après la mort de sa femme. Il était responsable de programme dans le secteur des infrastructures au programme des nations unies pour le développement (PNUD). Il oeuvrait dans le domaine de l’aviation civile, le développement agricole, la pêche, l’élevage, l’environnement, etc. C’est au cours de cette période qu’il a créé le ministère de l’environnement. Depuis 2001, il s’est consacré davantage à la vie de ses enfants.
Au moment de son retour en Haïti, l’insigne professeur Douyon a été très convoité pour mettre ses compétences au service des étudiants notamment. En effet, en 1976, il a été contacté par la faculté de médecine, l’École Normale Supérieure, la faculté d’Ethnologie entre autres. L’éminent professeur Douyon enseigne à la faculté d’Ethnologie depuis octobre 1976. Nombreuses ont été les générations d’hommes et de femmes qui se sont succédé par devant sa chaire. La première promotion qu’il a formée à Ethnologie avait : Jacques JOVIN, Wilfrid BERTRAND, Jean Élit LARIEUX, Jean Robert CHARLES entre autres.
Professeur Douyon a passé plus de 40 années à enseigné dans le monde universitaire, public et privé. Du haut de ses expériences, aujourd’hui, il a le sentiment du devoir accompli, puisque ses étudiants laissent augurer un avenir meilleur. Pour l’heure, il ne veut plus continuer à enseigner en raison des problèmes de santé qui le taraudent. D’ailleurs, il n’enseigne plus à la faculté de médecine depuis l’année dernière. Quant aux autres universités, il confie vouloir jeter enfin l’éponge cette année.
Sa discipline de vie
Jusqu’à date, professeur Douyon dort très t**d la nuit pour étudier afin de se mettre au parfum des nouvelles avancées de son domaine. Il veut toujours se mettre au service d’autrui au besoin. Jusqu’à présent, il fait seul ses courses au marché. Il s’occupe de sa maison. Il planifie ses activités avec minutie et rigueur. Il passe le clair de son temps à s’enivrer de ses livres.
Ses perspectives d’avenir
Professeur Douyon se prépare déjà à aller savourer ses livres. Un moment de foisonnement de lecture m’attends, confie-t-il. Il se montre extasié, puisqu’il aura amplement de temps pour lui-même, sa famille et surtout sa maison. Toutefois, il éprouve une certaine nostalgie.
Son point de vue par rapport à cette cérémonie d’hommage
Il est extrêmement fier et honoré de l’initiative prise par les promotions Charlemagne Péralte et Laenec Hurbon pour lui dire merci. Il souhaiterait remercier et rendre à son tour hommage à tous ceux et celles qui l’avaient accueilli à la faculté d’Ethnologie en 1976. Sur ce point, il exprime toute sa gratitude à J.B ROMAIN, ancien doyen de ladite faculté. Cette expérience à la faculté d’Ethnologie a été fructueuse. Il se dit éprouver une satisfaction totale.
Ses messages
Il conseille à tout un chacun d’être honnête, brillant, performant, serviable, d’avoir confiance en soi-même. Il veut que tout le monde sache qu’on aura toujours besoin de lui pourvu qu’il soit brillant, qu’il connaisse extrêmement bien ce qu’il fait. Enfin, il suggère aux jeunes particulièrement de privilégier la vie académique en lieu et place d’une politique aride, infertile et terne.
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Texte : Gerline Félix, Jean Frédéric Grégoire et Ludeline Choune, à l’occasion de la remise du prix Jean Price Mars , première édition à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’Etat d’Haïti
Crédit Photo 📸: Dr Ça Me Dit