27/09/2022
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L’APPRENTISSAGE
GRÂCE AUX
EXPÉRIENCES
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Que les chiens soient routiniers ce n'est pas nouveau.
Bref ils aiment la “répétition” autant que nous, …que lorsqu'il s'agit de changer notre routine quotidienne faite d'heures, de lieux et de séquences précises, nous sommes pris d'un soudain sentiment d'agacement.
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Ce qui nous unit, plus que tout, c'est une sorte d'aversion pour l'inattendu. Mais cela n'a rien à voir avec la capacité de contextualiser.
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Pour sortir de chez nous, les chiens et moi on doit descendre 4 étages d’escaliers, rien de plus prévisible… mais…
⏬ je peux descendre pour jeter la poubelle.
⏬ je peux descendre pour aller chercher la poste
⏬ je peux descendre pour aller à la cave et je peux remonter si j’ai oublié quelque choses
Avec tous ces allées et retours, les chiens ne me suivent pas comme des canetons.
D’ailleurs s'ils s’aperçoivent que nous partons et que j'ai la poubelle à la main, il s’arrêtent à la porte. S'il est 7 heures du matin - heure suspecte pour une balade, - ils se précipitent directement vers la voiture, sans même m'attendre.
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Lors que nous enseignons quelque chose aux chiens, nous utilisons le mécanisme de l'ASSOCIATION, en supposant que c'est la principale - sinon la seule - manière dont ils peuvent apprendre, bien que cela ne soit presque jamais valable pour nous (quand nous apprenons à parler, à nous comporter en public , conduire la voiture), et non plus pour eux.
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La séquence
"COMPORTEMENT ➡️ C’EST BIEN ➡️ FRIANDISE
produit une gratification qui renforce l'action initiale, augmentant sa fréquence dans le futur.
Le paradigme de l'apprentissage par renforcement/punition fonctionne précisément du fait que l'association entre le début et la fin est mémorisée. C'est exactement le mécanisme clé qui sous-tend la neurobiologie de notre cerveau et qui produit nos décisions.
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CEPENDANT, il ne faut pas penser que les choses sont si évidentes, et qu'il suffit d'associer un résultat positif ou négatif pour marquer un comportement en focus.
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L’approche trop « associatif » a fait naître une idée simplifiée dans laquelle il n'y a que deux niveaux en jeu, un ÉTAT INITIAL et un ÉTAT FINAL,
un peu comme un distributeur automatique de chips.
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Les cerveaux supérieurs (ceux avec néocortex) ont plutôt une architecture à plusieurs couches, dans laquelle les informations sensorielles, la mémoire, les marqueurs émotionnels, les prédicteurs du résultat attendu, les configurations hormonales et un tas d'autres choses sont traités au sein d'un réseau dans lequel les données ne suivent pas un flux à sens unique, mais un
va-et-vient, éclairant de temps en temps des configurations mentales comme un essaim de lucioles en mouvement.
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Ce processus d'activation amène à la construction des désirs, des attentes, des décisions impulsives ou des choix raisonnés.
👉👉👉 La contextualisation est le résultat d'un processus cognitif qui permet des opérations complexes comme supposer si l'on va sortir à pied ou en voiture.
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La mauvaise nouvelle est
qu'il n'y a pas de protocole prédéfini "d’apprentissage", car il n'est pas possible de remapper les connexions neuronales d'un animal comme s'il s'agissait d'une central de voiture.
Et il n'y a pas de module spécial à activer ou désactiver dans le cerveau d'un chien, d'un corbeau ou d'une chèvre, ni d’un circuit à installer à travers des exercices spécifiques, tout simplement parce qu'il n'y a pas de neurones plus intelligents que d’autres.
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La capacité de raisonner d'un animal est d'autant plus aiguisée quand l'environnement auquel il est confronté est variable, dynamique et nécessite des comportements adaptatifs, c’est à dire lorsque ils ne peuvent plus faire confiance à certaines habitudes et à la prévisibilité,
car les cerveaux ont tendance à mieux fonctionner s'ils ont leurs sales affaires sur les bras.
Ce type d'intelligence cognitive n'est pas une caractéristique interne du tissu cérébral, c'est le mode de fonctionnement dans lequel fonctionne le système mental.
Plus d’expériences fait un chien, auxquelles il doit s’adapter plus sa capacité d’apprentissage augmente !
