01/06/2022
Pourquoi suis-je ici aujourd'hui ? (3/3)
Suite (mais pas fin !) de l'histoire :
Aucun vétérinaire ne souhaite faire mal ou faire peur à un animal, ni aboutir à un échec de soin.
Aucun propriétaire ne souhaite voir réduire la qualité de soin pour son animal.
Aucun animal ne souhaite souffrir et mourir d’une maladie.
A l’heure actuelle, je connais plusieurs centaines de vétérinaires (oui, j’ai compté !), j’ai eu l’occasion de voir travailler ou de travailler avec presque une centaine de vétérinaires. J’en ai connu UN SEUL qui faisait ça pour l’argent, sans souci du bien-être animal. Tous les autres, TOUS, se souciaient du bien-être animal, ils ont choisir ce métier parce qu’ils aimaient les animaux, et ils font de leur mieux avec les outils dont ils disposent et les contraintes que la vie leur impose. Oui oui, les gamins qui rêvent en disant « plus t**d je serais vétérinaire ! », c’est bien eux que vous retrouvez au bout du stéthoscope.
On aime les animaux, et eux nous détestent. Parfois leurs propriétaires aussi. Imaginez quelques secondes à quel point c’est ingrat. Est-ce que vous aimeriez voir la détresse dans les yeux d’un chien ou d’un chat qui se demande pourquoi vous lui faite si peur ou si mal ? Tous les jours ? Plusieurs fois par jour ? Eh bien, nous non plus, mais quand on ne peut pas faire autrement, alors on serre les dents et on le fait (qui d’autre, sinon ?). Alors parfois, si on veut rester sain d’esprit, il n’existe qu’une seule solution : faire taire nos neurones miroir. Ne plus voir la souffrance. Mais c’est un pansement sur une jambe de bois, bien sûr. Est-ce un hasard s’il y a 4 fois plus de risque de su***de chez les vétérinaires que la population générale ? Je ne pense pas.
Pouvoir faire notre métier correctement sans faire peur et sans faire mal ? Le rêve des vétos !
Ne croyez pas que votre véto n’a pas essayé. Il a peut-être essayé de ne pas plaquer le chien sur la table, et il s’est fait mordre. De ne pas tenir le chat par la peau du cou, et il s’est fait griffer. De ne pas se mettre à 3 pour tenir le chien pour la radio, et il n’a pas pu faire le bon diagnostic. De proposer une sédation à la place, et il s’est fait traiter de voleur. Peut-être qu’il a donc fini par en conclure qu’on est obligé de faire cela.
Heureusement, grâce au travail de nombreux vétérinaires passionnés, les choses évoluent. On a réussi à mettre en place des pratiques qui FONCTIONNENT. Qui arrivent à allier les contraintes d’une structure vétérinaire ET de respecter au maximum le bien-être des patients, au plus grand plaisir de… Tout le monde !
Mais ces pratiques ne s’inventent pas. Les souvenirs de morsures et de griffures ne s’effacent pas facilement non plus. Ces outils ne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval. Ces outils se rajoutent à une quantité monstrueuse de connaissances qu’un vétérinaire doit savoir et maîtriser pour pouvoir soigner correctement votre animal. Alors ne critiquez pas votre vétérinaire. S’il ne les a pas, ce n’est pas par plaisir, mais parce que personne ne les lui a fournis, parce qu’il est humain et qu’ajouter tout cela EN PLUS d’être un excellent chirurgien/dermatologue/orthopédiste/médecin/ophtalmologiste, ben… C’est loin d’être facile.
Alors voilà, tout cela pour dire que c’est mon petit rêve, ma ligne conductrice. J’aimerais faire en sorte que tous les vétérinaires puissent avoir accès à ces outils, puisque c’est une demande majeure à tous les niveaux : l’animal, le propriétaire et le vétérinaire.
Et tout cela est en route… A suivre ! ;)