24/07/2024
La patience infinie des chevaux...
LE MESSAGE DES CHEVAUX
On dit souvent qu’on reproche aux autres ce qu’on a du mal à accepter chez nous-mêmes.
Je pense qu’avant même d’en arriver là, on demande au quotidien à nos chevaux de faire ce que nous ne faisons pas l’effort de faire nous-mêmes.
Nous attendons d’eux qu’ils soient calmes et posés alors que nous sommes nous-mêmes constamment stressés et agités.
Nous leur demandons d’être concentrés et connectés alors que nous sommes distraits par le moindre bruit, le moindre regard extérieur et que nous ne sommes même pas connectés à notre propre corps et conscients de nos propres gestes.
Nous attendons d’eux d’être parfaits parce que nous n’acceptons pas nos propres imperfections.
Nous attendons qu’ils nous donnent un amour inconditionnel, quand nous confondons l’amour avec le fait de donner des carottes et que nous passons la majorité de notre temps sur notre téléphone ou à papoter avec les autres cavaliers du club sans prêter attention à notre cheval, que nous lui donnons des surnoms dégradants et que nous ne lui montrons des marques d’amour que s’il nous a offert une séance que nous considérons bonne.
Nous attendons qu’ils nous donnent le meilleur d’eux-mêmes alors que nous sommes généralement trop fainéants pour sortir de notre zone de confort quand il s’agit de progresser, trop occupés à nous complaire dans la culpabilité, les raisons pour lesquelles nous n’y arriverons pas ou à craindre le regard des autres et les critiques qu’ils pourraient nous faire.
Je suis convaincu que les chevaux nous attendent.
Avec une patience infinie, ils attendent que nous soyons prêts à les écouter, et à les voir vraiment.
Ils sont porteurs d’un message d’une puissance inouïe et dont l’Humanité a terriblement besoin aujourd’hui.
Un message qui nous rappelle que nous avons un corps, un cœur et un potentiel immense auquel souvent nous ne croyons pas.
Qu’on les monte ou non, qu’on utilise une cordelette, des rênes, un mors ou un licol, si nous oublions de les voir, de les sentir et d’écouter ce qu’ils tentent de nous faire comprendre, nous auront beau faire le plus beau des piaffés, ne jamais les perdre en liberté ou passer des heures à les regarder en prairie sous prétexte de ne pas vouloir les exploiter, nous passerons systématiquement à côté de l’essentiel et de ce qu’ils ont réellement à nous offrir.
Ce que chacun fait avec les chevaux, la discipline que nous choisissons ou ne choisissons pas, importe peu à mes yeux.
Ce qui compte, c’est le sens qu’on donne à cette relation, à ces exercices, à cette discipline, et ce qu’on est prêt à apprendre sur nous-mêmes en la pratiquant.
Pierre Beaupère.
Photo par Céline Bo****no - Photographe Équestre